Yolande de Polastron

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Madame de Polignac
Madame de Polignac

Yolande Martine Gabrielle de Polastron, comtesse puis duchesse de Polignac, était la fille de Jean François Gabriel, comte de Polastron († 1794), seigneur de Noueilles, Venerque et Grépiac, et de Jeanne Charlotte Hérault (1726-1756). Elle naquit le 8 septembre 1749 à Paris le même jour et la même année que la princesse de Lamballe à qui elle succéda à Versailles auprès de la reine et décéda le 9 décembre 1793 à Vienne (Autriche).

Amie et confidente de la reine Marie-Antoinette elle fut l'une des étoiles et l'un des personnages les plus emblématiques de la cour de France sous Louis XVI.

[modifier] Biographie

Elle épouse en 1767, à 18 ans, le comte Jules de Polignac (1746 - 1817) capitaine du Régiment de Royal-Dragons, fils d'Héracle-Louis, Vicomte de Polignac (1717 - 1802), et de Diane de Mazarin (1690 - 1755).

En 1775, elle rencontre à Versailles la reine Marie-Antoinette qui conçoit pour elle une vive amitié. Elle supplante bientôt la princesse de Lamballe, comme meilleure amie et confidente de la jeune reine, charmée par son naturel enjoué et son esprit.

Bien que désintéressée pour elle-même, la duchesse de Polignac obtiendra vite, du roi comme de la reine, des faveurs pour les siens. En 1779, Louis XVI dote sa fille, Aglaé, à hauteur de 800 000 livres, somme colossale équivalente à 6,4 millions d'euros 2006. Le Trésor royal éponge également les dettes du couple Polignac (400 000 livres soit 3,2 millions d'euros 2006), tandis que le reste de la famille et les proches profitent aussi de la manne, comme Diane de Polignac, ou Vaudreuil. Madame de Polignac sera élevée au rang de duchesse et, en 1782, elle obtient la charge de gouvernante des enfants royaux.

Des rumeurs courent au sujet de ses relations avec la reine. Surtout, les Polignac, ainsi que les autres favoris, comme le baron de Besenval, se mêlent de politique. On les appelle « le parti de la reine », ce qui nuit encore à la réputation de cette dernière.

Quand la Révolution française éclate, pensant que Mme de Polignac, violemment insultée depuis des années, pouvait courir un danger, les souverains lui demandent avec insistance de prendre la route de l’exil. Le 16 juillet, après la prise de la Bastille, dans un désordre indescriptible, la famille de Polignac quitte Versailles, avec une bourse de 500 louis, donnés par la Reine. Comme il n'y avait que peu de place dans la berline, on n'emmena pas de bagages et chaque voyageur n'avait que quelques chemises et mouchoirs. Elle partira donc avec les siens rongée de chagrin. « Adieu la plus tendre des amies ; le mot est affreux, mais il le faut ; je n'ai que la force de vous embrasser. » écrit Marie Antoinette à Mme de Polignac. On note que Mme de Polignac n'a pas hésité à quitter la reine dans le danger, alors que l'autre amie de la reine, la princesse de Lamballe, revint en France alors qu'elle était à l'étranger, geste qu'elle paiera de sa vie en 1792.

La famille de Polignac commença une vie errante, allant de pays en pays, en Suisse, en Italie, à Turin, et à Rome, et à chaque fois, Mme de Polignac écrivait à la Reine et recevait des missives de la Reine ou du Roi montrant leur attachement. En mars 1790, la famille partit pour Venise, et Yolande maria son fils Armand. En juillet 1791, ils se réfugièrent à Vienne. Mme de Polignac était tellement éprouvée qu'elle n'avait le goût à rien et ne cessait de pleurer. Elle dépérissait. Le dernier coup lui fut porté lorsqu'elle apprit en 1793, que la Reine était morte le 16 octobre. Alors commença l'agonie de la duchesse.

Dévorée de douleur et de chagrin, rongée par le cancer, elle décèdera le 9 décembre 1793. On l'enterra à Vienne, et on grava sur la pierre tombale son nom suivi de la mention « Morte de douleur le 9 décembre 1793 ». Elle n'avait que 44 ans. Son père sera guillotiné en juin 1794.

Elle est la mère de Jules de Polignac.

[modifier] Sources

  • Diane de Polignac, Journal d'Italie et de Suisse, Paris, L'Amateur d'Autographes, 1899 (consultable sur Gallica)
  • Campan, (Henriette Genet), "Mémoires de madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette", Mercure de France, 1999 (consultable sur Gallica - "Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre", Baudouin Frères, 1823)

[modifier] Bibliographie