Winifred Wagner

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Winifred Wagner
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Winifred Williams Klindworth (23 juin 1897, 5 mars 1980) est née à Hastings, en Angleterre. Elle perd ses parents avant l'âge de deux ans et est élevée dans différents orphelinats. Huit ans plus tard, elle est adoptée par Karl Klindworth, famille lointaine de sa mère, une musicienne et amie de Richard Wagner.

Elle rencontre Siegfried Wagner, fils de Richard Wagner au Festival de Bayreuth, en 1914. Il a 45 ans, elle en a 17. Ils se marient un an plus tard, le 22 septembre 1915. De leur union naîtront quatre enfants : Wieland (1917-1966), Friedelinde (1918-1991), Wolfgang (né en 1919) et Verena (née en 1920)[1].

En 1929, Winifred adhère au Parti national-socialiste. En 1923, elle rencontre pour la première fois Adolf Hitler, qui admirait la musique de Wagner. Alors que Hitler était en prison suite à sa tentative de coup d'état manqué à Munich, elle lui fait parvenir le papier sur lequel il écrira Mein Kampf. A la fin des années 1930, elle fut la traductrice personnelle d'Hitler pendant les négociations de traités avec l'Angleterre. Hitler fut également un hôte fréquent de son ménage, au point que les enfants le connaissaient comme « l'oncle Wolf »[2]. Après la mort de son époux en 1930, Winifred Wagner dirigea le Festival de Bayreuth jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle en fit un haut lieu du nazisme culturel, où se produisaient des artistes fidèles au régime (Wilhelm Furtwängler, Karl Böhm, Richard Strauss; le baryton et SS Rudolf Bockelmann, chanteur favori du Führer[3]), tandis que les aryens antifascistes comme Arturo Toscanini cessèrent d'y apparaître.

Lors de l'effondrement du Troisième Reich, un tribunal militaire lui interdit de s'occuper du Festival de Bayreuth et elle le remit entre les mains de ses fils Wieland et Wolfgang. En 1951 ouvrit le « nouveau Bayreuth », inauguré par une Neuvième symphonie de Beethoven dirigée par Furtwängler et enregistrée par Walter Legge. Cet enregistrement a été considéré par toute la critique musicale, d'André Tubeuf à John Ardoin, comme un sommet du genre, et EMI le réédite régulièrement depuis lors.

En 1975, elle fut interviewée par le cinéaste Hans-Jürgen Syberberg pour son film Hitler - un film d'Allemagne et lui tint les propos suivants à propos du Führer : « L'avoir rencontré est une expérience que je n'aurais pas voulu rater. » (voir aussi infra Lien externe)

Elle meurt à Überlingen sur les rives du lac de Constance, le 5 mars 1980 à l'âge de 82 ans.

[modifier] Notes et références

  1. Friedelinde WAGNER, Nuit sur Bayreuth, Mémoire Du Livre, Paris, 2001, (ISBN 2-913867-24-3)
  2. Philippe GODEFROID, RICHARD WAGNER . L'opéra de la fin du monde, Découvertes Gallimard (No 39), série Arts, Paris, 1988, (ISBN 2-070530-51-5)
  3. Herbert HAFFNER, Furtwängler, Parthas Verlag, Berlin, 2003, (ISBN 3-932529-45-6)

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