Violette Nozière

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Violette Nozière est une femme française, née le 11 janvier 1915 à Neuvy-sur-Loire (Nièvre) et morte le 28 novembre 1966, qui défraya la chronique judiciaire et criminelle dans les années 1930.

Le 28 août 1933, Violette Nozière, dix-huit ans, est arrêtée par la police. La jeune fille est accusée d'avoir empoisonné ses parents avec du Soménal - un somnifère - une semaine auparavant, dans la nuit du 21 août. Elle avait ensuite ouvert le gaz dans l'appartement, afin de faire croire que ses parents avaient tenté de se suicider par ce moyen. Sa mère a pu être réanimée, mais son père est mort.

Le 6 septembre, dans le cabinet du juge d'instruction, Violette affirme que son géniteur était seul visé et l'accuse de pratiques incestueuses : Baptiste Nozières, mécanicien des chemins de fer, aurait abusé d'elle depuis ses douze ans. [1] Les Français sont sous le choc. Les bien-pensants refusent de croire Violette, dont la double vie scandalise : mythomane, voleuse, libertine, provocante, le portrait que l'on trace d'elle n'engage pas à l'indulgence. La vengeresse n'a jamais eu l'attitude d'une victime.

Violette a aussi voulu tuer sa mère, qui durant des années persistait à ne rien voir et ne rien entendre. En lui donnant la mort, Violette a voulu épargner à sa mère la honte, la culpabilité et les remords.

Sa liaison avec un certain Jean Dabin à la réputation également douteuse ne lui attire pas non plus la sympathie des jurés. Selon eux, elle n'aurait agi ainsi que pour avoir les cent soixante-cinq mille francs économisés par ses parents, parents qu'elle avait déjà commencé à voler auparavant, dans le but de continuer à entretenir son amant. Ce sera cette thèse d'accusation qui sera retenue. Sa mère, bien que s'étant constituée partie civile, finit par pardonner à sa fille et implora même le jury :"Pitié, pitié pour mon enfant !"

Malgré tout, Violette Nozière est condamnée à la peine capitale le 13 octobre 1934, peine qualifiée de symbolique par l'avocat général puisque, à l'époque, on ne guillotinait plus les femmes. La peine de mort prononcée contre Violette sera officiellement commuée en réclusion à perpétuité le 25 décembre 1934. Le 26 août 1942, le maréchal Philippe Pétain réduit sa peine à 12 ans de travaux forcés et, grâce à une conduite exemplaire en prison, Violette est libérée plus tôt que prévu, le 29 août 1945. Le 15 novembre de cette même année, le général Charles de Gaulle lève même son interdiction de séjour sur la majeure partie du territoire français.

Par la suite, Violette épouse le fils du greffier comptable de la maison d'arrêt de Rennes où elle avait été emprisonnée. Elle renaît à la vie, se réconcilie avec sa mère et eut même 5 enfants auxquels elle ne parla jamais de son passé. Le 18 mai 1963, Violette est réhabilitée par la cour de Rouen et retrouve donc le plein exercice de ses droits civiques et un casier judiciaire de nouveau vierge.

Elle meurt trois ans plus tard, le 18 novembre 1966, en paix avec elle-même et les siens.

Les surréalistes prirent sa défense dans un ouvrage collectif, "Violette Nozière", publié en décembre 1933 à Bruxelles aux Editions Nicolas Flamel dirigées par E. L. T. Mesens (avec notamment des poèmes et dessins de André Breton, René Char, Paul Éluard, Maurice Henry, E. L. T. Mesens, Benjamin Péret, Salvador Dali, Yves Tanguy, Max Ernst, Victor Brauner, René Magritte, Hans Arp et Alberto Giacometti).

Son histoire servit de trame au film Violette Nozière, réalisé par Claude Chabrol, sorti sur les écrans en 1978. Son rôle était incarné par Isabelle Huppert.

[modifier] Bibliographie

  • Véronique Chalmet, Violette Nozière, la fille aux poisons, chez Flammarion (2004) et Femmes et Criminelles chez Le-Pré-aux-Clercs, du même auteur.
  • Jean Marie Fitère : Violette Nozière, aux Presses de la Cité, 1975.

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