Victor de Broglie (1756-1794)

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Charles Louis Victor de Broglie, prince de Broglie, né le 22 septembre 1756 à Paris où il est mort le 27 juin 1794, est un militaire et homme politique français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils de Victor-François de Broglie (1718-1804), 2e duc de Broglie et maréchal de France, il entra dans la carrière militaire et débuta sous les ordres de son père, successivement comme sous-lieutenant, capitaine et aide-major dans le régiment de Limousin-infanterie. Il n’avait que 25 ans lorsqu’il fut nommé colonel en second du régiment d’Aunis.

Il épousa à Paris, le 3 février 1779, Sophie de Rauzan (1764-1828), dont il eut quatre enfants :

Il servit aux États-Unis durant la guerre d’indépendance et, à son retour (1788), il fut nommé colonel du régiment de Bourbonnais et chef d’état-major du camp de Metz.

Le 1er avril 1789, le bailliage de Colmar et Schlestadt l’élut député de la noblesse aux états généraux où il défendit constamment la cause du peuple, se réunit au tiers état et vota presque toujours avec la gauche, notamment le 24 décembre 1789, en faveur de l’égalité de droits de tous les citoyens pour l’accès aux emplois de la magistrature et de l’armée. Membre des comités militaire et des rapports, il fut élu secrétaire de l’Assemblée en janvier 1790 et chargé, le 2 mai 1791, de faire un rapport sur les troubles du Midi : il fit licencier par décret la légion d’Aspe, qui avait provoqué une émeute à Toulouse.

Il prit la défense de son père, qui avait émigré et était accusé de conspirer avec les ennemis du dehors, mais les désaveux qu’il reçut du maréchal réduisirent ces efforts à néant. Élu président de l’Assemblée nationale du 14 au 31 août 1791, il demanda, à la fin de la session, à reprendre du service actif, et fut envoyé avec le grade de maréchal de camp à l’armée du Rhin sous les ordres de Luckner.

Il donna sa démission après le 10 août 1792, refusant de reconnaître le décret de déchéance porté contre Louis XVI, et se retira à Bourbonne-les-Bains. Bien qu’il eût protesté de son civisme dans une lettre adressée au président de l’Assemblée législative, il fut arrêté peu de temps après et enfermé dans les prisons de Langres. Remis en liberté, il voulut rester en France et fut arrêté une seconde fois peu de temps après et traduit devant le Tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort le 26 juin 1794. Il fut exécuté le lendemain. A la veille de son exécution, il recommanda à sa femme de ne pas confondre la Révolution française « avec les monstres qu’elle avait produits » et d’élever ses quatre enfants dans ses principes.

« Sans mépriser, a-t-il dit, ou dédaigner l’Ancien régime, toute tentative de le rétablir me paraissait puérile. J’appartenais de cœur et de conviction à la société nouvelle, je croyais très sincèrement à ses progrès indéfinis ; tout en détestant l’état révolutionnaire, les désordres qu’il entraîne et les crimes qui le souillent, je regardais la Révolution française, prise in globo, comme une crise inévitable et salutaire. » (cité par le Dictionnaire des parlementaires français)

Il est l’auteur d’un Mémoire sur la défense des frontières de la Sarre et du Rhin.

[modifier] Références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, Paris, Dourloton, 1889
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