Victor Fay

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Victor Fay, né en 1903 en Pologne et décédé en 1991 à Paris, est un militant de gauche et un homme politique franco-polonais.

[modifier] Biographie

Issu d’une famille juive polonaise, il a 14 ans quand il ressent la révolution de 1917 comme un appel à la transformation de la société. Il rejoint en 1918 les jeunesses socialistes du parti socialiste de gauche, mouvement très influencé par la pensée de Rosa Luxembourg. Ce parti fusionne avec d’autres mouvements socialistes pour former le Parti communiste polonais, qui sera interdit par le gouvernement Pilsudski quelques mois plus tard. Victor Fay devient un militant clandestin qui monte dans l’appareil du parti, il est à la fois un responsable de l’action mais aussi un organisateur de formation.

Le caractère de plus en plus réactionnaire des autorités polonaises, la mort de Lénine en 1924, ses premiers contacts avec le Komintern, le conduisent à partir pour la France en 1925. Il va achever ses études à Toulouse tout en « travaillant » pour la sous-section polonaise du Parti communiste français. De 1929 à 1933, il est désigné par l’Internationale pour mettre en place et diriger les écoles de cadres du PCF et de la CGTU, où il eut entre autres comme élèves Jeannette Vermeersch, Waldeck Rochet, Jean-Pierre Timbaud. Le procès de Moscou qui débute en 1936 l’amène à dénoncer le stalinisme et à rompre avec le communisme dans sa version stalinienne et non avec le marxisme.

Il rejoint alors la SFIO et adhère à la 16° section de Paris. Il se situe sur la gauche du parti socialiste proche de Zyromski et de Marceau Pivert. Son engagement dans le Front populaire est total, y compris dans l’acceptation de l’alliance avec le PCF ; il est alors selon ses propres propos « un léniniste réformiste ». En 1939, il est partisan de l’intervention contre Hitler ce qui le conduit des 1940 dans les rangs de la Résistance à Toulouse, à Marseille et dans les Cévennes. En 1942, avec ses amis de Combat, de Franc-Tireur, de Libération il est intégré aux MUR. Dans la clandestinité sa vocation journalistique s’affirme et à la Libération il collabore à Lyon Libre, Lyon Matin et en 1948, Claude Bourdet l’invite à devenir le rédacteur en chef de Combat.

L’aventure Combat durera jusqu’en 1950 avec un positionnement anticolonialiste, tiers-mondiste voire Titiste dans son aspect autogestionnaire. Autant d’idée qui trouve dans l’aile gauche de la SFIO un peu d’écho en particulier chez de jeunes socialistes dont un certain Michel Rocard, qui fréquente les séminaires animés par Victor Fay. La trahison par Guy Mollet de ses engagements sur l’Algérie conduit en 1956 à la création du PSA qui deviendra le PSU dont Victor Fay deviendra un des dirigeants tout en travaillant à l’ORTF sur les questions soviétiques. Installé dans le 16° arrondissement de Paris, Victor Fay est un des créateurs de la section PSU du quartier. Il sera un des organisateurs de ce laboratoire d’idées que fut le PSU. Il rejoint la 16° section du PS en 1980. Il collabore à l’OURS et sa revue qui fut un des rares lieux de réflexion théorique du PS et ce jusqu’à sa mort en 1991.

Ses écrits journalistiques et théoriques ont été réunis en quatre ouvrages qui démontrent qu’un individu peut-être au-delà du militant un éducateur.

[modifier] Bibliographie

  • La flamme et la cendre. Presses Universitaires de Vincennes 1989 .
  • Contribution à l’histoire de l’URSS. Edition La Brèche 1994.
  • L’autogestion : une utopie réaliste. Edition Syllepse 1996.
  • Contribution à l’histoire du mouvement social français. Préface de M. Reberioux ; L’Harmattan 1997.
  • Marxisme et Socialisme : Théorie et stratégie. Préface de J.M. Demaldent.L’Harmattan 1999.