Viaduc de Pannes

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Viaduc de Pannes

Pays France France
Région Région Centre Centre,
Département Loiret Loiret
Ville Pannes
Coordonnées 47°53′44″N 1°52′35″E / 47.89556, 1.87639
Franchit Canal d'Orléans
rivière Bézonde
Fonction pont routier
Type Pont en arc bowstring
Longueur 190 m
Largeur 37 m
Matériau Acier et béton
Inauguration 1999
Architecte(s) Alain Spielmann
Construction génie civil :
Dalla Vera
Construction métallique :
Baudin-Chateauneuf
Catégories de ponts
Par type · Par pays · Par villes · Par cours d'eau
Listes

Liste de ponts · Ponts les plus longs

Le viaduc de Pannes est un pont en arc bowstring qui permet à l’autoute A77 de franchir le Canal d'Orléans et la rivière Bézonde sur le territoire de la commune de Pannes, dans le département du Loiret.

Cet ouvrage est original par le fait qu’il ne comporte qu’un seul arc central à suspentes rayonnantes. Avec ses 86 mètres de portée, il est, comme le viaduc de Briare, l’ouvrage de ce type ayant la plus grande portée en Europe. Il a été classé par l’Office Technique pour l’utilisation de l’Acier (OTUA) plus bel ouvrage de construction métallique en France en 2000, dans la catégorie ouvrages d’art [1]

Sommaire

[modifier] La génèse du projet

L’autoroute A77, concédée à la Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPRR) entre Dordives et Cosne-sur-Loire, franchit le Canal d'Orléans et la rivière Bézonde sur la commune de Pannes, près de Montargis, puis le canal de Briare et la rivière La Trézée sur la commune de Briare. Afin de constituer des éléments visuels forts du projet sur la section, le concessionnaire a décidé de construire deux arcs identiques pour franchir ces espaces de typologie et de longueurs similaires.

[modifier] Caractéristiques générales

L’ouvrage est composé de deux structures :

  • un arc bowsting, visible sur et hors autoroute, au droit du canal, ouvrage typique des voies d’eau ;
  • un pont à poutres continues, ouvrage discret et plus commun pour le franchissement de la rivière contiguë

Le pont en arc présente une portée de 86 mètres. Le pont à poutres continues est quant à lui long de 104 m. Il comprend deux travées de 60 m et 44 m.

Le tablier est large de 37 mètres. Le profil en travers de cet ouvrage comprend une chaussée à 4 voies de 3,50 m, mais l’ouvrage a été conçu pour supporter à terme une deux fois 3 voies.


[modifier] Les principaux intervenants

  • Maître d'ouvrage : SAPRR - Direction de la construction - Lyon
  • Maître d'oeuvre : Scetauroute - Direction de projet d’A77 - Montargis-Amilly
  • Architecte : Alain Spielmann
  • Études d’exécution (métal) Baudin-Chateauneuf - EEG Lyon
  • Études d’exécution (génie civil) IOA lexiq
  • Bureau d’études de contrôle : Setec TPI

Entreprises principales

  • Construction génie civil : Dalla Vera (mandataire)
  • Construction métallique : Baudin-Chateauneuf (cotraitant)

Entreprises sous-traitantes

  • Terrassements : Roland
  • Armatures PMC/CIA
  • Préfabrication : Chavigny
  • Fondations profondes : Presspali
  • Étanchéité : Cotra
  • Corniche métallique, caillebotis, menuiserie : Pont Equipement
  • Glissières N4 :Sogam
  • Soudure sur site ESTM
  • Peinture sur site de Pannes ACTIF
  • Peinture sur site Briare LTM

[modifier] Quantités et coût

Les quantités sont par nature d’indicateurs, respectivement pour les viaducs de Pannes et de Briare les suivantes :

Indicateur Pannes Briare
Surface totale des tabliers 5550 m2 5300 m2
Béton fondations profondes 1400 m3 -
Béton appuis 1500 m3 2400 m3
Béton tabliers 950 m3 920 m3
Charpente métallique 1700 t 1750 t
Protection anticorrosion 16550 m2 16200 m2
Terrassements associés (remblai) 8000 m3 6400 m3

Le coût final constaté des deux viaducs est de 99 millions de francs HT (valeur 1997), pour près de 11000 m2 de tablier, soit un ratio d’environ 9000 francs/m2.


[modifier] Description de l'ouvrage

[modifier] Fondations

Compte tenu des faibles caractéristiques des sols, les appuis sont fondés sur des pieux de diamètre 1300 à 1500 selon leur charge, avec des longueurs variant de 15 à 20 m.

[modifier] Les appuis

Les piles courantes des ouvrages d’accès sont constituées, pour chaque tablier, d’un fût circulaire de 2,70 m de diamètre, coiffé d’un chevêtre du type "marteau" de 3,50 m de hauteur.

Les piles culées comprennent en outre un appui central de forme tronconique, de diamètre 5,10 m en partie supérieure et 4,20 m à l’encastrement. Le fût central est creux et l’épaisseur moyenne de la paroi est de 0,50 m.
Les appuis extérieurs reçoivent d’un côté les ouvrages d’accès, et de l’autre côté les poutres latérales du bow-string. L’appui central reçoit le caisson inférieur – ou tirant – du bow-string.

Les culées sont de conception classique : chevêtre sur poteaux de section rectangulaire.


[modifier] L’arc et le tablier

L’arc métallique axial est relié au tablier par une double nappe de neuf haubans (ou suspentes) réalisant une suspension centrale dans l’axe de l’autoroute entre les deux sens de circulation.

Transversalement sur le tirant, viennent se souder des pièces de pont de 11 m de long le reliant aux longerons. Elles sont espacées de 3,30 m. L’ouvrage se termine par des consoles de 3,50 m, donnant au pont une largeur d’environ 35 m. Le tirant, d’une longueur entre appuis de 86 m, est constitué d’un caisson de 4,80 m de large et 2,05 m de haut. Les semelles et les âmes sont constituées de tôles de 30 mm. Des raidisseurs sont disposés tous les 3,30 m.

Le caisson constituant l’arc présente une largeur de 2,30 m pour une hauteur de 1,50 m. Des tôles de 35 mm forment les semelles et 30 mm pour les âmes. Des raidisseurs sont prévus tous les 5,00 m. L’ouverture maximale entre l’axe du tirant et l’axe de l’arc est de 14 m conduisant à des longueurs de hauban variant de 2,75 m à 8,71 m.

Les haubans sont reliés à l’ouvrage par un système de chapes et ridoirs.

[modifier] Les ouvrages d’accès

Les tabliers sont du type bipoutre à pièces de pont. La hauteur des poutres métalliques est de 1,75 m. Les tabliers ont une largeur utile de 14,00 m et sont constitués d’une bande d’arrêt d’urgence (BAU) de 3,00 m, trois voies de 3,50 m et d’une bande dérasée de gauche (BDG) de 0,50 m.

Les dispositifs de sécurité sont des barrières de type BN4, des corniches caniveaux métalliques équipent les bords extérieurs des tabliers.

[modifier] Conception

Du fait de la complexité de la structure, plusieurs niveaux de modélisation se sont imposés. En particulier, un modèle tri-dimensionnel avec calcul aux grands déplacements, a été réalisé pour la vérification de l’ouvrage dans le cas de charge accidentel; le modèle a été particulièrement affiné pour l’étude des naissances de l’arc.

[modifier] Construction de l’ouvrage

[modifier] Ouvrages d’accès

Le principe des coffrages perdus, constitués de prédalles préfabriquées de 9 cm d’épaisseur, a été retenu pour la construction hourdis. Cette disposition a permis de réduire les difficultés liées à l’utilisation d’un équipage mobile traditionnel pour un ouvrage à pièces de pont, et plus particulièrement pour le viaduc de Pannes qui est courbe en plan.

Ceci a permis également de réduire de façon significative les délais de réalisation de la dalle.

[modifier] Les bow-strings

Le bow-string de Pannes a été construit de manière classique sur cintres et étais.

Le tirant est constitué de sept tronçons d’un poids variant de 60 tonnes pour le pied d’arc à 70 tonnes pour un tronçon courant de longueur maximum de 15 m.

Les trois premiers tronçons de chaque rive sont pré-assemblés au sol. Cet ensemble d’un poids d’environ 200 tonnes et d’une longueur de 40 m a été mis en place avec une grue de 400 tonnes. La mise en place du tirant s’est déroulée sur deux jours.

L’arc composé de quatre éléments de longueur moyenne de 25 m et pesant 50 tonnes est posé sur trois tours d’étaiement. Une partie des longerons et des pièces de pont a dû être posée avant le montage complet de l’arc, car ils se situent dans une zone qui devient inaccessible aux engins de chantier de grand gabarit.

Le décintrement de l’ouvrage se réalise lors de la mise en tension des suspentes et de leur prise en charge du poids propre.

[modifier] Diaporama

Viaduc de Pannes
Le pont vu du chemin de halage, en bordure du Canal d'Orléans côté ouest
Le pont vu du chemin de halage, en bordure du Canal d'Orléans côté ouest
Vue de l’arc bow-string à partir du chemin est bordant le canal d’Orléans
Vue de l’arc bow-string à partir du chemin est bordant le canal d’Orléans
Consoles accrochées sur le longeron
Consoles accrochées sur le longeron
Détail sur les consoles et le longeron
Détail sur les consoles et le longeron
Dessous du tirant de l’arc
Dessous du tirant de l’arc
 Pièces de pont et longerons, côté ouest
Pièces de pont et longerons, côté ouest
Arc et suspentes
Arc et suspentes
Accrochage des haubans sur l’arc par le biais de chapes
Accrochage des haubans sur l’arc par le biais de chapes
Arc, haubans et barrière de sécurité
Arc, haubans et barrière de sécurité
 Arc, haubans et barrière de sécurité
Arc, haubans et barrière de sécurité
 Arc, haubans et barrière de sécurité
Arc, haubans et barrière de sécurité
Vue partielle de l’arc, côté est
Vue partielle de l’arc, côté est
Arc vu de l’est
Arc vu de l’est
Perspective sur l’arc
Perspective sur l’arc

[modifier] Pour approfondir

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens internes

wikt:

Voir « pont » sur le Wiktionnaire.

Pont - Liste des ponts sur la Loire - Liste de ponts du Loiret
Loiret - Loire (fleuve) - Val de Loire


[modifier] Bibliographie

  • Faïz Belblidia, Bow-string sur A77, présenté à La technique française du béton. The first fib Congress. Osaka, Japan - AFGC - 2002.
  • Robert Dubois, Des bow-strings à arc central sur les autoroutes A20 et A77, dans "Bulletin ponts métalliques", 2003, n. 22 .
  • Jean-Philippe Ehrhardt, Des bow-strings jumeaux sur l'autoroute A77, dans "Travaux", janvier 2001, n. 771 .
  • Serge Montens, Les plus beaux ponts de France, Bonneton, Paris (France) , ISBN 2862532754, 2001; pp. 106-107.

[modifier] Notes et références

Source principale : * Jean-Philippe Ehrhardt, Des bow-strings jumeaux sur l'autoroute A77, dans "Travaux", janvier 2001, n. 771 .