Tintin au Tibet
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Tintin au Tibet | |||||
20e Album de Les Aventures de Tintin | |||||
Genre(s) | Franco-Belge Aventure |
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Auteur | Hergé | ||||
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Personnages principaux | Tintin Milou Capitaine Haddock |
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Lieu de l'action | Suisse et Tibet | ||||
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Éditeur | Casterman | ||||
Première publication | 1960 | ||||
Nombre de pages | 62 | ||||
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Prépublication | Le Journal de Tintin | ||||
Albums de Les Aventures de Tintin | |||||
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Tintin au Tibet (Les aventures de Tintin : Tintin au Tibet, Hergé, 1960, Belgique) est le 20e album de bande dessinée des aventures de Tintin.
Sommaire |
[modifier] Synopsis
En vacances à Vargèse, une station savoyarde imaginaire, Tintin apprend par le journal une catastrophe aérienne au Népal. Après cette nouvelle, Tintin fait un rêve où il voit Tchang vivant, l'appelant au secours. Le lendemain, Tintin reçoit justement une lettre de Tchang, qui lui annonce sa prochaine visite. Il réalise que Tchang était dans l'avion, et, convaincu par son rêve, décide de partir à sa recherche, accompagné du capitaine Haddock...
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
C'est ainsi qu'avec l'aide de Tharkey, un sherpa népalais, ils retrouvent l'épave, mais point de traces de Tchang. Tintin trouve alors une grotte où son ami a gravé son nom, preuve qu'il est vivant. Après avoir été accueillis dans une lamaserie et assisté à la vision d'un lama du nom de Foudre Bénie, ils se rendent à l'endroit indiqué et retrouvent Tchang qui avait été recueilli par le yéti.
[modifier] Fiche technique
[modifier] Personnages
[modifier] Autour de l'œuvre
- En 2001, l'éditeur chinois de l'album a cru bon d'en traduire le titre sous le libellé: « Tintin au Tibet chinois ». La famille d'Hergé informée manifesta son opposition en menaçant de cesser toute collaboration avec l'éditeur, arguant que cette transformation du titre dénaturait l'œuvre. L'éditeur céda, le titre actuel en mandarin est devenu Tintin au Tibet et les tirages qui comportent le titre « colonialiste » sont aujourd'hui très recherchés par les collectionneurs.
[modifier] Prix Lumière de la vérité 2006
Le Dalaï Lama, chef temporel et spirituel du peuple tibétain, a remis le 1er juin 2006, à Bruxelles, le prix Lumière de la vérité 2006, l'un des plus prestigieux du mouvement tibétain International Campaign for Tibet (ICT), à la Fondation Hergé pour sa contribution significative à faire connaître le Tibet auprès du grand public. Pour de nombreux lecteurs, Tintin au Tibet a constitué une première introduction aux paysages et à la culture de ce pays.
[modifier] Analyse
- Publié en 1958 dans la revue Tintin (Belgique), Tintin au Tibet est sans aucun doute l'album le plus personnel d'Hergé et aussi celui où Tintin est le plus humain. Il faut dire qu'à l'époque, Hergé venait de se séparer et traversait une profonde crise de conscience. En particulier, tous les rêves qu'il faisait étaient en blanc. Cette période de questionnement a donc profondément marqué l'album. C'est sûrement pour cette raison qu'il a souvent la place de "meilleur album" parmi les tintinophiles.
- Par ailleurs le travail de recherches documentaires pour cet album et encore plus marqué que d'habitude, donnant un aspect totalement réaliste à l'aventure qui apparait comme filmée en décors naturels.
[modifier] Portée philosophique
Publié bien après l'album Tintin au Congo (1931, dans le Petit XXe), Tintin au Tibet marque la profonde évolution de la vision d'Hergé sur les peuples non-européens. Son ouverture à l'Autre et à la différence s'étend même au yéti. Pour reprendre les mots du philosophe Michel Serres, Hergé nous apprend que « même l'innommable peut être bon ». Dans une certaine mesure, cet album crée une nouvelle justification à l'aventure : le voyage humanitaire.
[modifier] Anecdotes
- Dans l'édition originale de Tintin au Tibet, l'avion qui s'écrase au début de l'histoire appartenait à la compagnie Air India qui a aussitôt protesté à cause de la mauvaise publicité que cela lui faisait. L'éditeur transforma le nom de la compagnie en « Sari Airways » dans les éditions suivantes. On reconnaît donc l'édition originale de cet album au nom de la compagnie écrit dans l'article de journal qui relate le crash au début de l'histoire. Cependant, un œil perçant remarquera que le nom de « Air India » est visible sur l'avion à la fin de l'album lorsque Tchang raconte l'accident.
- Lorsque Haddock grimpe par lui-même un flanc de montagne, son piolet est enveloppé par un champ électrique (curieusement de couleur verte), ce que Tintin décrit comme un feu de Saint-Elme.
- Le mot lamaserie est orthographié de façon erronée avec deux s.
- Dans la première case de la dernière page, on peut voir (en très petit) la silhouette de Foudre Bénie flotter au dessus de la lamaserie.
- Une page a été supprimée de la version finale de l'album : elle se déroule juste après que le capitaine Haddock a fait exploser son réchaud pour avoir essayé de faire de la bouillie. Tintin se précipite vers le réchaud enflammé en disant « Votre sac, Capitaine ! Il va flamber ! » puis dégage le réchaud d'un coup de pied. Le feu atteint cependant un sac contenant des fusées de détresse qui s'allument, volent et explosent autour de Tintin et les autres, tentant d'y échapper tant bien que mal.
- Cet album était le préféré d'Hergé.
- D'un point de vue graphique, cet album représente un immense tour de force. En effet, il est très difficile de donner de la consistance au blanc, car c'est la couleur du papier. L'essentiel de l'aventure se déroulant au milieu des neiges, le risque était de donner une impression de vide aux lecteurs. Sachant cela, il est fascinant de voir l'habileté de l'artiste à « remplir » ses images. Techniquement, c'est l'album le plus abouti de l'ensemble.
- Le titre original choisi par Hergé pour cette histoire était Le Museau de la vache, titre rejeté par l'éditeur Casterman pour des raisons commerciales.
- L'exclamation du capitaine Haddock : « Mille millions de mille sabords ! Ma bouteille de whisky ! » apparait à deux reprises dans l'album (p24-c6, p26-c4).
[modifier] Adaptations
[modifier] Série animée
Cet album fut adapté dans la série animée de 1992.
[modifier] Jeu vidéo
Cette histoire a été adaptée en jeu vidéo : Tintin au Tibet par l'éditeur Infogrames, pour plusieurs consoles de jeu vidéo.
[modifier] Version esperantophone
- Fin mars 2005, la version en espéranto intitulée Tinĉjo en Tibeto est sortie aux éditions Casterman en collaboration avec le club Lille Villeneuve Espéranto, afin de fêter le centenaire du premier Congrès Universel d'Espéranto. Cette aventure a été choisie, car elle met en avant l'amitié entre les hommes (Tintin partant au secours de Tchang, le capitaine Haddock accompagnant Tintin malgré toutes les difficultés...) et l'accueil de la différence (avec le yéti qui participe au sauvetage de Tchang). La traduction est remarquable et fait même quelques allusions à la culture espérantophone : par exemple, la réplique du capitaine Haddock « Moi, j’ai rêvé de Napoléon, cette nuit : ce n’est pas pour ça que je le crois vivant, moi !... » (p10-c12) fut traduite par « Mi, ĉinokte, sonĝis pri Zamenhof : tamen ne pro tio mi kredas lin vivanta ! »