Thomas-Augustin de Gasparin

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Thomas-Augustin de Gasparin né le 27 février 1754 à Orange où il est mort le 7 novembre 1793, est un général de brigade et député des Bouches-du-Rhône à l’Assemblée législative et à la Convention nationale.

D’une branche cadette d’une famille noble corse, celle des Gaspardi, branche devenue protestante par suite du mariage d’un de ses membres avec l’une des filles du célèbre agronome Olivier de Serres, Gasparin était capitaine au régiment de Picardie en 1789, lorsque éclata la Révolution, dont il embrassa les doctrines avec enthousiasme.

Élu membre de la Législative en 1791, où il rendit de grands services comme membre du comité militaire, il fut encore chargé par les citoyens du département des Bouches-du-Rhône de les représenter à la Convention, où, dans le procès de Louis XVI, il vota la mort sans sursis.

Envoyé à quelque temps de là en mission à l’Armée du Nord, il s’y trouvait lorsque Dumouriez passa à l’ennemi avec le jeune duc de Chartres, fils d’Égalité, et il prit immédiatement toutes les mesures que réclamait la gravité des circonstances.

De là, il fut successivement envoyé en mission en Vendée, à l’armée des Alpes et à Marseille, d’où il se rendit à Toulon. Sa présence au célèbre siège de cette ville, et la part importante qu’il prit à la direction des opérations qui eurent pour résultat de la reprendre sur les Anglais, sont la partie la plus saillante de sa vie.

C’est alors que, devinant l’homme d’avenir dans un jeune lieutenant-colonel d’artillerie, récemment arrivé de Paris pour prendre le commandement de l’artillerie devant la place assiégée, il aplanit toutes les difficultés et tous les obstacles que la routine et l’ignorance opposaient à ses plans hardis, complètement différents de ceux qui avaient été précédemment arrêtés par le Comité de salut public. La prise de Toulon fut le résultat de la confiance qu’il plaça dans le génie encore inconnu d’un certain lieutenant-colonel du nom de Bonaparte. Celui-ci n’oublia non plus jamais que c’était à Gasparin qu’il était redevable du commencement de sa haute fortune.

Gasparin, cependant, n’eut pas eu la satisfaction d’assister au triomphe de son jeune protégé. Atteint d’une fluxion de poitrine avant la fin même du siège, on dut le ramener à Orange, où il mourut sans avoir pu apprendre que Toulon eût été évacué par l’armée anglaise. Il laissait un fils, Adrien de Gasparin, qui fut Pair de France et membre de l’Académie des sciences

À Sainte-Hélène, Napoléon légua une somme de cent mille francs aux héritiers du représentant Gasparin, qui, dit-il dans son testament, « l’avait mis, par sa protection, à l’abri des persécutions de l’ignorance des états-majors qui commandaient l’armée de Toulon avant l’arrivée de Dugommier. »

[modifier] Sources

  • William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, 2e éd., t. X, Paris, Michel Levy Frères, 1855, p. 154.