Synode de Dordrecht

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Le synode de Dordrecht, par Bernard Picart (1729)
Le synode de Dordrecht, par Bernard Picart (1729)

Le synode de Dordrecht ou synode de Dordt est un synode national de l'Église réformée néerlandaise qui s'est tenu à Dordrecht : la première réunion eut lieu le 13 novembre 1618, et la session finale, la 154e, se tint le 9 mai 1619. Des représentants des Églises réformées de huit pays étrangers furent aussi invités et participèrent aux votes.

Sommaire

[modifier] Objectif

L'objectif du synode était de régler une querelle théologique qui était apparue suite à l'apparition de l'arminianisme.

Après la mort de Jacobus Arminius, ses partisans ont émis des objections à la Confessio Belgica et à l'enseignement de Jean Calvin, de Théodore de Bèze et de leurs disciples. Ces objections ont été publiées dans un document appelé la Remonstrance de 1610 : de ce fait, les partisans de l'arminianisme étaient aussi connus sous le nom de remonstrants. Leurs opposants calvinistes, menés par le professeur Franciscus Gomarus de l'université de Leyde, furent quant à eux appelés contre-remonstrants.

Dans la Remonstrance et dans quelques écrits postérieurs, les arminiens ont publié une alternative à la doctrine calviniste telle qu'elle est formulée dans la Confessio Belgica : leurs divergences portaient sur cinq points.

Ils enseignaient : l'élection sur la base de la foi prévue - le pardon universel - la dépravation humaine partielle - la résistibilité de la grâce - la possibilité d'une rechute malgré la grâce.

Simon Bischop fut le porte-parole des treize représentants des remonstrants convoqués devant le synode.

[modifier] Décision et Canons de Dordrecht

Le synode s'est conclu sur le rejet des positions arminiennes. La doctrine réformée sur chacun des cinq points en discussion fut présentée, à savoir : la dépravation totale, l'élection sans condition, le pardon limité, la grâce irrésistible et la persévérance des saints. Ceux-ci sont parfois appelés les cinq points du calvinisme.

La Décision du synode de Dordt concernant les cinq points principaux de la doctrine en débat aux Pays-Bas, généralement connue sous le nom de Canons de Dordrecht, est l'explication de la décision juridique du synode. Dans sa préface originale, on appelle la Décision un jugement dans lequel les deux vues, la vraie (en accord avec la parole divine concernant les cinq points susmentionnés de doctrine) est expliquée et la vue fausse (en opposition à la parole divine) est rejetée.

Les canons n'ont pas été prévus pour être une explication complète de la doctrine réformée, mais seulement un exposé des cinq points de doctrine en débat.

[modifier] Impact politique

Les actes du synode furent liés aux intrigues politiques qui sont survenues pendant la Trève de douze ans durant la guerre de Quatre-Vingts Ans.

La décision du synode aboutit à la condamnation de Johan van Oldenbarnevelt, homme d'état très respecté et influent qui avait été le protecteur des remonstrants. Il a été décapité le 13 mai 1619, seulement quatre jours après la session finale du synode, pour le crime de trouble général de l'état de la nation, tant dans l'Église que dans l'État (trahison). De nos jours, il est considéré, même par les calvinistes, comme l'un des plus grands hommes de l'histoire des Pays-Bas.

Une autre conséquence de l'échec des arminiens fut la perte pour le pays du juriste Hugo Grotius, qui soutenait les droits des remonstrants. Grotius fut condamné à la prison à vie, mais il s'est échappé avec l'aide de sa femme du château de Loevestein. Tant Olden-Barnevelt que Grotius avaient été emprisonnés dès le 29 août 1618.

La théologie arminienne fut plus tard tolérée officiellement par l'État et a depuis continué à exister sous diverses formes au sein du protestantisme.

[modifier] Traduction de la Bible

Le synode a aussi décidé de faire traduire la Bible en néerlandais, directement depuis les textes originaux hébraïques et grecs. Les traducteurs ont été nommés et on a demandé aux États généraux des Provinces-Unies de financer le projet. La traduction a été publiée en 1637 et est connue depuis lors comme la Statenvertaling ou « Traduction d'État ».

[modifier] Représentants étrangers

  • Angleterre : George Carleton (1559–1628), Joseph Hall (1574–1657), Thomas Goad (1576–1638), John Davenant (1576–1641), Lancelot Andrewes (1555–1626).
  • Écosse : Walter Balcanqual (1586–1645), Samuël Ward (mort en 1643), William Ames (Guilielmus Amesius) (1576–1633).
  • Heidelberg : Abraham Scultetus (1566–1624), Paul Tossanus (1572–1634), Hendrik Alting (1583–1644).
  • Hesse : Georg Cruciger (1575–1637), Paul Stein (1585–1643), Rudolph Goclenius (1547–1628), Daniel Anglocrator (1569–1635).
  • Suisse : Johann Jakob Breitinger (1575–1645), Wolfgang Mayer (1577–1653), Sebastian Beck (1583–1654), Mark Rütimeyer (1580–1647), Hans Conrad Koch (1564–1643).
  • Genève : Giovanni Diodati (1576–1649), Theodore Trochin (1582–1657)
  • Brème : Ludwig Crocius (1586–1653), Matthiuas Martinius (1572–1630), Heinrich Isselburg (1577–1628).
  • Nassau-Wetteravië : Johann Heinrich Alsted (1588–1638), John Bisterfeld (mort en 1619), Georg Fabricius.
  • Emden : Ritzius Lucas Grimersheim (1568–1631), Daniël Bernard Eilshemius (1555–1622).
  • France : aucun car les autorités françaises interdirent leur présence. Plusieurs chaises vides furent installées dans la salle où se tint le synode en l'honneur des huguenots absents.