Anglicanisme

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L'anglicanisme, ou Communion anglicane, est un corps ecclésial chrétien épiscopal, dont l'identité est issue du XVIe siècle, en Angleterre, lorsque le roi Henri VIII a rompu avec le pape de Rome.

L'Église anglicane se dit à la fois catholique et réformée : catholique, parce qu'elle croit avoir conservé la succession apostolique, et réformée parce qu'elle a adhéré aux principes nouveaux de la réforme protestante. Des anglicans sont souvent réticents à se voir appelés « protestants ».

L'Église anglicane ne se considère pas comme protestante, mais plutôt comme une Église catholique non romaine. Toutefois, le pape Léon XIII ne lui reconnaît pas ce titre : l'encyclique Apostolicae Curae déclare que l'Église anglicane n'a pas la succession apostolique, ni la validité légale des ordinations.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Église d'Angleterre.

À l'inverse de ce qui s'est produit en Europe continentale, la séparation entre l'Église d'Angleterre et la papauté ne vint pas de prédicateurs en désaccord sur des points théologiques, mais des souverains. La rupture eut pour motif le divorce du roi Henri VIII d'Angleterre, que le pape refusa d'accorder. En 1531, le roi rompit ses relations diplomatiques avec le pape puis se proclama « chef unique et suprême de l'Église d'Angleterre ».

[modifier] Organisation du clergé

Une distinction importante de l'anglicanisme par rapport au catholicisme romain est le droit qu'ont les clercs (prêtres et évêques) de se marier et d'avoir des enfants. Dans la plupart des églises anglicanes, il est aussi possible pour des femmes d'être ordonnées prêtres.

C'est l'archevêque de Canterbury qui préside le conseil d'évêques anglicans du monde, mais il n'a pas de pouvoir sur les églises sœurs de la communion anglicane. L'ensemble des évêques anglicans du monde se réunit régulièrement lors des conférences de Lambeth.

[modifier] Les sacrements dans l’Église anglicane

L’Église anglicane célèbre deux sacrements : le baptême et l’Eucharistie, ainsi que cinq autres « petits sacrements » ou rites sacramentaux : la confirmation, le mariage, l’onction des malades, la confession et l’ordination sacerdotale. Il y a une controverse à propos de la consubstantiation vs. la transsubstantiation.

Le dimanche (et même en semaine), on célèbre l’Eucharistie, selon la même structure que dans les autres Églises traditionnelles. Selon la tradition de l’Église primitive, les fidèles communient sous les deux espèces. [réf. nécessaire]

Un prêtre anglican
Un prêtre anglican
Liturgie anglicane en langue française
Liturgie anglicane en langue française

Dans l'Église anglicane on se sert du rite anglican, qui a trois sous-rites, tous les trois en vigueur :

  • celui de 1662, ou « classique », qui se trouve dans le Book of Common Prayer ;
  • celui mis sur pied par le prêtre moine dans les années 1950, ou « moderne », et qui a beaucoup influencé le rite romain contemporain, et qui se trouve dans l'Alternative Service Book ;
  • celui du missel anglican et du bréviaire anglican, ou « traditionnel », très proche du rite tridentin et du rite de Sarum.

La première liturgie anglicane en langue anglaise fut éditée en 1544 pendant le règne d'Henri VIII. Sous son fils, Édouard VI, l'archevêque de Canterbury Thomas Cranmer prépara en 1549 une liturgie de caractère plus protestant que la version précédente. Sous le règne de Marie I un retour au catholicisme romain supprima la liturgie anglicane et Cranmer fut condamné au bûcher. Après les persécutions et bouleversements des règnes précédents, la liturgie anglicane restaurée de 1559 sous Élisabeth Ire retrouva l'équilibre entre les tendances protestante et catholique de l'église en Angleterre à l'époque, tout en gardant la quasi-totalité du texte de Cranmer. Le triomphe du puritanisme parlementaire pendant la guerre civile anglaise supprima de nouveau cette liturgie, et ce ne fut qu'en 1662 qu'une nouvelle rédaction du Book of Common Prayer fut adoptée, ayant comme base les versions de 1544 et 1549. Une version francophone, le Livre des prières publiques, fut faite par le prêtre Jean Durel, Jersiais qui devint Doyen de Windsor, et approuvée par Charles II le 6 octobre 1662. Cette version fut destinée à l'usage des églises paroissiales des îles de la Manche et de l'Église française de la Savoie. Selon les premiers mots de la préface :

« Depuis que l'Église anglicane a fait un corps de sa liturgie, elle a toujours eu la prudence de tenir un juste milieu entre une trop grande rigueur à refuser d'y admettre le moindre changement, et une trop grande facilité à souffrir qu'on y en introduise sans raison. »

[modifier] Aujourd'hui

Cette forme du christianisme est aujourd'hui présente principalement dans les pays qui ont pu être imprégnés par la culture anglaise, comme les anciennes colonies américaines et africaines du Royaume-Uni.

Les Églises anglicanes ont conservé une bonne partie de la liturgie et de l'organisation hiérarchique catholique (sauf le cardinalat et la papauté). Cependant, au XXe siècle et au XXIe siècle, certaines Églises de la communion anglicane ont pris des décisions libérales par rapport à d'autres confessions chrétiennes : ordination de femmes prêtres, acceptation d'un évêque homosexuel vivant en couple, par exemple.

De nos jours, les Églises anglicanes sont notamment divisées sur la question de l'ordination des femmes et des homosexuels.

Il existe aussi un nombre d'Églises anglicanes importantes du « Continuum », c'est-à-dire indépendantes du siège de Canterbury. Elles ont pour la plupart leurs origines autour des polémiques aux années 1970 concernant l'ordination des femmes. La plus grande de ces Églises est appelée la communion anglicane traditionnelle, en anglais Traditional Anglican Communion (TAC). Indépendante de Canterbury, la TAC est une entité internationale de plusieurs centaines de milliers de fidèles répartis en 33 évêchés dans 44 pays, parlant plus de sept langues, dont l'anglais est la moins parlée. À la différence des Églises en Angleterre et aux États-Unis ayant des missions en Europe qui se caractérisent par un esprit « moderne » et libéral ou « évangélique », la TAC est fortement attachée au mouvement catholique (Oxford Movement) fondé par Newman, Keble, Pusey et plusieurs autres.

Un dialogue entre la TAC et Rome existe depuis une quinzaine d'années. Il continue discrètement, et selon un prêtre catholique romain aux États-Unis : « Selon ce que j'ai appris de diverses sources, la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome est à l'œuvre de préparer des propositions pour des relations futures avec les organisations et les groupements anglicans d'orientation catholique orthodoxe, avec les Églises anglicanes "continuing", ainsi qu'avec les groupements et les "fraternités" luthériens d'orientation catholique en Europe et l'Église catholique nordique en Norvège ».

Suite à une importante immigration en provenance de pays catholiques comme la Pologne[1], le nombre d'anglicans pratiquants serait désormais inférieur au nombre de catholiques pratiquants[2], ce que conteste l'Église anglicane[3]. L'anglicanisme reste néanmoins majoritaire avec près de 25 millions de baptisés en Angleterre et au Pays de Galles, pour 4,2 millions de catholiques et moitié moins de musulmans[4]. Des observateurs expliquent[réf. nécessaire] par ailleurs les conversions au catholicisme de certains anglicans, comme la spectaculaire conversion de l'ancien premier ministre Tony Blair, consécutivement aux divisions sur l'ordination des femmes et des homosexuels en tant que prêtres au sein de l'Église anglicane, sans que l'on puisse noter une tendance de fond.

[modifier] Anecdote

Le sémiologue Umberto Eco, à qui on demandait son avis sur la controverse PC-Macintosh, eut une réponse inattendue : il compara l'austérité des commandes du DOS à celle des offices protestants, la richesse iconographique de Mac OS à celle du catholicisme, et Windows à une synthèse entre les deux courants qui correspondait exactement à l'anglicanisme. Cet article est repris dans son recueil Comment voyager avec un saumon.

[modifier] Notes et références

  1. Ruth Gledhill, Catholics set to pass Anglicans as leading UK church, in Times online, 15/02/2007
  2. en moyenne , à la messe dominicale, environ de 850 000 fidèles contre 862 000 d'après Christian Research cité par Jonathan Petre, cfr infra
  3. Jonathan Petre, Anglicans: England is not a Catholic nation, in Telegraph.co.uk, 24/12/2008
  4. Ruth Gledhill, op. cit.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

Mission de la TAC en Provence