Suzanne Spaak

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Suzanne Spaak, née en 1905 et morte le 12 août 1944 à Paris, est une résistante française, d'origine belge.

Elle est la fille d'un grand banquier belge et belle-sœur du Ministre des affaires étrangères belge, Paul-Henri Spaak. Issue de la haute bourgeoisie, en 1941, elle rejoint le Mouvement National Contre le Racisme (MNCR) dont elle prend la direction. Son appartement parisien devient alors un lieu de rencontre pour les représentants des différents mouvements de la Résistance.

Mais la lutte qui lui tient le plus à cœur est celle en faveur des enfants. Dès son entrée au M.N.C.R, elle prend contact avec les hauts représentants de l’Église catholique pour les convaincre de condamner publiquement les discriminations et les persécutions. Elle contacte écrivains, magistrats, intellectuels, afin qu’ils apportent leur contribution à la lutte contre le racisme. Elle parcourt Paris et sa région pour trouver des familles d'accueil pour les enfants juifs. Les messages aux Français de sensibilisation au sauvetage des enfants sont sans cesse renouvelés dans la presse clandestine.

Une action spectaculaire de sauvetage des enfants bloqués dans les centres de l'Union générale des israélites de France (UGIF) est menée conjointement entre le MNCR et l’Œuvre du Temple de l’Oratoire du Louvre (La Clairière) dirigée par le Pasteur Paul Vergara. En février 1943, Suzanne Spaak apprend que des rafles menacent des enfants des centres de l’UGIF de la région parisienne. Elle prend alors contact avec le pasteur Vergara qui envoie ses fidèles au siège de l’UGIF pour parrainer les enfants et leur permettre de sortir pour une promenade. Les enfants sont conduits à la Clairière.

Le lendemain, Suzanne Spaak revient à La Clairière, avec une liste de personnes désireuses de prendre en charge un enfant. Ce sont les éclaireuses aînées de l’Oratoire, qui assurent le convoyage. On remet à chacune la fiche comportant le nom de l’enfant, son adresse de placement provisoire et le lieu où il restera désormais caché. A partir du 15 février et les jours suivent, tous les enfants sortis des centres de l’UGIF, et d'autres enfants juifs du quartier, sont emmenés dans leur nouvelle famille.

Suzanne Spaak a apporté de l’argent provenant des éditions de Minuit.

Vers le milieu de l’année 1943, la Gestapo est sur sa trace pour sa participation au réseau parisien de l'Orchestre rouge . Arrêtée et écrouée à la prison de Fresnes, elle est exécutée, le 12 août 1944, 13 jours avant la Libération de Paris, d’une balle dans la nuque.

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