Paul-Henri Spaak

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Paul-Henri Spaak Nl-be paul-henri spaak.ogg écouter , né à Schaerbeek le 25 janvier 1899 et décédé à Bruxelles le 31 juillet 1972, était un homme d'État belge. Il est aussi considéré comme l'un des Pères de l'Europe.

Sommaire

[modifier] La politique dans le sang

Par sa mère qui fut membre du Sénat, il est le petit-fils de Paul Janson, le fils de la sénatrice Marie Janson et le neveu de l'ancien premier ministre Paul-Émile Janson. Son père Paul a laissé une œuvre littéraire importante dont la pièce de théâtre Kaatje. Paul-Henri Spaak était le frère de Charles Spaak scénariste de Julien Duvivier et Jean Renoir.

Ayant essayé en 1916 de franchir la frontière néerlandaise pour rejoindre l'armée belge sur l'Yser, Spaak fut arrêté et interné en Allemagne. Après la guerre, il fit son droit à l'Université libre de Bruxelles. Il fut avocat au barreau de Bruxelles.

[modifier] La guerre, la capitulation, l'exil, le retour

Chef-adjoint du cabinet du ministre du Travail Joseph Wauters en 1925, il est élu député socialiste de l'arrondissement de Bruxelles à la Chambre des Représentants en 1932, il est ministre des Transports et des PTT dans le cabinet de Paul van Zeeland de 1935 à 1936, il est ministre des Affaires étrangères du 13 juin 1936 au 9 février 1939 dans le gouvernement van Zeeland II et Premier ministre du 15 mai 1938 au 9 février 1939.

Il retrouve le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement de Hubert Pierlot le 3 septembre 1939, puis dans le gouvernement en exil de Londres de 1940 à 1944. Il est à nouveau chef du gouvernement belge en mars 1946 puis du 20 mars 1947 au 11 août 1949, il cumule ce poste avec celui de chef de la diplomatie belge. Durant la Question Royale, Paul-Henri Spaak est un partisan de l'abdication du roi Léopold III. Il est à nouveau ministre des Affaires étrangères le 23 mars 1954 dans le gouvernement d'Achille van Acker puis du 25 avril 1961 à 1965, période pendant laquelle il est vice-premier ministre du gouvernement de Théo Lefèvre.

[modifier] Homme d'État belge sur la scène internationale

Il occupe d'importantes fonctions sur le plan international :

  • président de l'Assemblée générale des Nations unies dès le 10 janvier 1946
  • président de l'Assemblée parlementaire de la CECA de 1952 à 1954
  • secrétaire général de l'OTAN du 16 mai 1957 au 21 avril 1961.

[modifier] Un grand Européen

Figure dominante du parti socialiste belge pendant trente ans, il s'oppose au retour du roi Léopold III lors de la consultation populaire de 1950 et est massivement suivi dans la partie francophone du pays. Paul-Henri Spaak signe avec le baron Jean-Charles Snoy et d'Oppuers le traité de Rome le 25 mars 1957. Ses convictions internationalistes et européennes étaient très fortes. Il a défendu les traités du Benelux, de l'OTAN, du Conseil de l'Europe, de la CECA, de la CED, de la CEE et de l' Euratom. Son rôle dans la relance de l'intégration européenne à la conférence de Messine en 1955 a été déterminant. Grâce à son engagement dans la construction européenne, Paul-Henri Spaak est considéré comme l'un des « Pères de l'Europe ». Le bâtiment abritant l'hémicycle principal du Parlement européen à Bruxelles porte d'ailleurs son nom.

[modifier] Un orateur d'une rare éloquence

Pour ses contemporains, quand ils pensent "Spaak", ils entendent avant tout sa voix, sa voix de stentor, car ils ne peuvent oublier son éloquence. Tribun qui ne lisait jamais ses discours mais les préparait soigneusement, Paul-Henri Spaak fut un des orateurs les plus remarqués parmi les hommes politiques européens. Il mit son éloquence au service de la construction européenne (Traité de Rome, 1957), de la défense du "Monde libre", selon le vocabulaire de l'époque (ONU, 1946 ; OTAN, 1957-1961).

On se souviendra notamment de son "discours de la peur" à l'Assemblée générale des Nations-Unies en 1947 dans lequel il attaqua violemment la politique étrangère de l'Union soviétique et son vigoureux discours de deux heures à l'ONU en 1964, en réponse à l'accusation virulente de l'URSS qui condamnait l'opération aéroportée belge sur Stanleyville (actuelle Kisangani, République démocratique du Congo) destinée à secourir des centaines d'Européens et d'Asiatiques, pris en otage par les rebelles Simba (d'obédience marxiste).

Spaak, qui avait été socialiste toute sa vie, rompit avec le PSB en 1971 et annonça son ralliement au Front démocratique des francophones nouvellement créé

Il a publié en 1969 des mémoires aux éditions Fayard sous le titre Combats inachevés. Le premier tome s'intitule De l'Indépendance à l'Alliance et le second De l'espoir aux déceptions. Il est le père de la femme politique belge Antoinette Spaak ,le grand-père paternel de la journaliste et écrivain Isabelle Spaak et le grand-père maternel du peintre Anthony Palliser.

Paul-Henri Spaak repose dans le cimetière du Foriest à Braine-l'Alleud, commune du Brabant wallon où il a passé la fin de sa vie. Après son décès, une Fondation Paul-Henri Spaak a été créée pour perpétuer son oeuvre.

[modifier] Références

(à compléter)

  • Paul HymansMémoires – Publiés par Frans van Kalken et John Bartier – Inst. de Sociologie Solvay (ULB), Bruxelles, 1958, 2 tomes, 1079 pp.
  • Patrick Nothomb: Dans Stanleyville, journal d'une prise d'otage, Duculot, Paris, 1993.
  • Paul-F. Smets, La Pensée européenne et atlantique de Paul-Henri Spaak. 1942-1972, deux vol., J. Goermaere, 1980
  • Huizinga, Paul-Henri Spaak. De l'émeute à l'OTAN, Bruxelles, Paul Legrain, 1988, 271p.
commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Paul-Henri Spaak.

  • Michel Dumoulin. "Spaak". Bruxelles. Racine. 1999. 735p
Précédé par
Paul-Émile Janson
Premier Ministre de Belgique

1938 – 1939
Suivi par
Hubert Pierlot
Précédé par
Achille van Acker
Premier Ministre de Belgique

1946 – 1946
Suivi par
Achille van Acker
Précédé par
Camille Huysmans
Premier Ministre de Belgique

1947 – 1949
Suivi par
Gaston Eyskens


Précédée par Paul-Henri Spaak Suivie par
création du poste
Président du Parlement européen
Alcide De Gasperi