Union générale des israélites de France

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L'Union générale des israélites de France (UGIF) est un organisme créé à la demande du maréchal Philippe Pétain au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 29 novembre 1941, depuis Vichy. L'un de ses dirigeants, Léo Israélowicz, est accusé d'avoir collaboré avec la Gestapo.

La mission de l'UGIF est d'assurer la représentation des Juifs auprès des pouvoirs publics, notamment pour les questions d'assistance, de prévoyance et de reclassement social. Tous les Juifs demeurant en France sont tenus d'y adhérer, les autres associations juives ayant été dissoutes et leurs biens donnés à l'UGIF. Les administrateurs de cet organisme appartiennent pour la plupart à la bourgeoisie juive française, administrateurs nommés par le Commissariat général aux questions juives, la structure initiée par le gouvernement de Vichy à l'instigation des nazis pour renforcer les persécutions antisémites. L'UGIF, pour financer ses activités, peut puiser dans un fonds de solidarité alimenté par les revenus tirés de la confiscation des biens juifs.

Soixante ans après la fin de la guerre, le rôle de cet organisme n'en finit pas de soulever la controverse, notamment au sein de la communauté juive. Le rôle de l'UGIF constitue toujours une source inépuisable de polémiques, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la communauté juive. Le sujet est à ce point sensible que les principales études consacrées à cette organisation, créée à la demande des SS et étroitement surveillée par eux, sont réalisées par des historiens américains ou israéliens.

Sommaire

[modifier] Décret de création

L'UGIF est créée par la loi du 29 novembre 1941 (publiée dans le journal officiel du 2 décembre 1941)[1]:

  • Nous Maréchal de France, Chef de l'État français le Conseil des ministres entendu décrétons :
    • Article 1er. - Il est institué auprès du Commissariat aux Questions juives une Union générale des Israélites de France. Cette Union a pour objet d'assurer la représentation des Juifs auprès des Pouvoirs publics notamment pour les questions d'assistance, de prévoyance et de reclassement social. Elle remplit les tâches qui lui sont confiées dans ce domaine par le gouvernement. L'Union générale des Israélites de France est un établissement public autonome doté de la personnalité civile. Elle est représentée en justice comme dans les actes de la vie civile par son président, qui peut déléguer à tel mandataire de son choix tout ou partie de ses pouvoirs.
    • Article 2. - Tous les Juifs domiciliés ou résidant en France sont obligatoirement affiliés à l'Union générale des Israélites de France. Toutes les associations juives sont dissoutes à l'exception des associations cultuelles israélites légalement constituées. Les biens des associations juives dissoutes sont dévolus à l'Union générale des Israélites de France. Les conditions de transfert de ces biens seront fixées par décret rendu sur le rapport du secrétaire d'État à l'Intérieur.
    • Article 3. - Les ressources de l'Union générale des Israélites de France sont constituées : 11, Par les sommes que le Commissariat général aux Questions juives prélève au profit de l'Union sur les fonds de solidarité juive institué par l'article 22 de la loi du 22 juillet 1941. 20 Par les ressources provenant des biens des associations juives dissoutes. 3' Par des cotisations versées par les Juifs et dont le montant est fixé par un Conseil d'administration de l'Union d'après la situation de fortune des assujettis et selon un barème approuvé par le Commissaire général aux Questions juives.
    • Article 4. - L'Union générale des Israélites de France est administrée par un Conseil d'administration de dix-huit membres choisis parmi les Juifs de nationalité française, domiciliés ou résidant en France et désignés par le Commissaire général aux Questions juives.
    • Article 5. - Le Conseil d'administration est placé sous le contrôle du Commissaire général aux Questions juives. Les membres répondent devant lui de leur gestion. Les délibérations du Conseil d'administration peuvent être annulées par arrêté du Commissaire général aux Questions juives.
    • Article 6. - Les cotisations fixées par le Conseil d'administration de l'Union générale des Israélites de France sont recouvrées par états exécutoires comme il est prévu par l'article 2 du décret du 30 octobre 1935.
    • Article 7. - Tant que subsisteront les difficultés de communication résultant de l'occupation, le Conseil d'administration pourra être divisé, le cas échéant, en deux sections dont le siège sera fixé par le Commissaire général aux questions juives. Chaque section comprendra neuf membres et sera présidée l'une par le président et l'autre par le vice-président.
    • Article 8. - Le présent décret sera publié au Journal officiel et exécuté comme loi de l'Etat.

Fait à Vichy, le 29 novembre 1941.

Le texte est signé par Philippe Pétain, François Darlan, Joseph Barthélemy, Pierre Pucheu et Yves Bouthillier.

[modifier] Notes

  1. André Baur, vice-président de l'U.G.I.F., la tragédie de la collaboration de Juifs avec le fascisme

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes