Soutien-gorge

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Soutien-gorge WonderBra (1975)
Soutien-gorge WonderBra (1975)

Le soutien-gorge est un sous-vêtement féminin utilisé pour couvrir et éviter l'affaissement des seins. Il se compose de deux bonnets soutenant et couvrant les seins complètement ou en partie, voire très peu dans le cas des redresse-seins.

Le soutien-gorge est souvent proposé à la vente assorti de produits coordonnés : slip, string, bustier, shorty ou porte-jarretelles.

Sommaire

[modifier] Historique

Femme portant un strophium, villa romaine du Cesale à Piazza Armerina (Sicile)
Femme portant un strophium, villa romaine du Cesale à Piazza Armerina (Sicile)

Depuis l'Antiquité et le Moyen Âge, les femmes utilisent des dispositifs pour soutenir leur poitrine : strophium, sangles, brassières, bandeaux, corsets et corselets.

« Le corset EMPIRE. — Cela peut-il s'appeler un corset ?  C'était plutôt un appui.  Deux petites poches de satin blanc, réunies et maintenues par un ruban.  Le satin, très mince, afin de soutenir les accidents de terrain ; ce corset-là n'était ni encombrant, ni trompeur, et s'enlevait en un tour de main. » (La Vie Parisienne 1881)
« Le corset EMPIRE. — Cela peut-il s'appeler un corset ? C'était plutôt un appui. Deux petites poches de satin blanc, réunies et maintenues par un ruban. Le satin, très mince, afin de soutenir les accidents de terrain ; ce corset-là n'était ni encombrant, ni trompeur, et s'enlevait en un tour de main. » (La Vie Parisienne 1881)

Le premier soutien-gorge a été présenté en 1889[1] par la française Herminie Cadolle lors de l'exposition universelle de Paris sous le nom de « Bien-Etre[2] ». Il s'agissait d'un corset coupé en deux sous la poitrine, plus confortable pour les femmes. Cependant, ce modèle était encore lié à un corset et présentait des problèmes de maintien. Aujourd'hui encore, l'origine du soutien-gorge dans son acception « moderne » reste discutée[3]. Parfois appelé « gorgerette » ou « maintien-gorge », le terme « soutien-gorge » apparaît en 1904 dans le dictionnaire Larousse[4] et en 1912, sous le nom de « brassière », dans l'Oxford English Dictionary[2]. Son diminutif, « bra », ne sera pas utilisé dans les pays anglophones avant 1937[2]. En 1913, Mary Phelps Jacob crée un soutien-gorge séparant les deux seins. Elle revend le brevet en 1914 à la société Warner Brothers Corset Company[2] pour 1500$. Au même moment, Rosalind Kind invente un soutien-gorge composé de deux triangles croisés devant et dans le dos[2].

Le soutien-gorge a progressivement remplacé le corset au tournant des XIXe et XXe siècle sous la pression des idées féministes et hygiénistes. Déjà en 1762, Jean-Jacques Rousseau, dans Emile ou de l'éducation, condamne « l'usage de ces corps de baleine » qui coupent la femme en deux « comme une guêpe ». Le soutien-gorge ne connaîtra pourtant un véritable essor qu'à la fin des années 1920. En effet, à la silhouette en « S » qui pousse la poitrine vers l'avant, les hanches et les fesses vers l'arrière, en vogue dans les années 1880-1905, succède une ligne plus fonctionnelle, adaptée aux besoins de l'époque, distillée pas les couturiers Paul Poiret, Madeleine Vionnet ou Nicole Groult. La silhouette revêt alors des formes proches de celles de l'Empire avec une taille haute, une poitrine effacée et des hanches étroites[2]. Amplifiée par la Première Guerre mondiale et les « garçonnes » des « années folles », la mode est alors aux petites poitrines, ce qui retarde son adoption au profit des gaines et des corsets « souples ».

Les premiers soutiens-gorge étaient en lin avant d'être fabriqués, à partir des années 1920, en soie, mousseline ou en batiste.

Dans les années 1930 apparaît la rayonne qui permet d'ouvrir la voie vers les soutien-gorge actuels, même s'ils restent onéreux et peu adaptés aux différentes morphologies féminines.[1]

La première véritable évolution est attribuée aux trois frères de la société Warner (États-Unis) qui mirent au point un tissu extensible, mais surtout qui affinèrent les tailles de bonnets en proposant des tailles allant de A à D et qui remplacèrent les bretelles en tissu par des bretelles élastiques.[1]

D'autres innovations suivront comme le very secret après la Seconde Guerre mondiale en nylon et muni de coussinets gonflables. Howard Hugues crée le soutien-gorge à armatures renforcées qui rend les seins pointus. En 1956, Lejaby présente le soutien-gorge pigeonnant. Puis, dans les années 1960, Playtex crée cœur croisé, le premier soutien-gorge à armatures non métalliques.[1]

La révolution sexuelle des années 1970 marque un autre tournant, brûlé en place public, le soutien-gorge doit être fonctionnel, confortable et éloigné de toute connotation sexy.[1]

Bénéficiant des avancées technologiques en termes de fibres textiles, le soutien-gorge actuel allie généralement fonctionnalité et séduction.

[modifier] Types de soutien-gorge

Au fil du temps aussi, différents modèles de soutien-gorge sont apparus pour des raisons pratiques et de confort :

  • le soutien-gorge d'allaitement, qui possède des bonnets amovibles pour permettre l'allaitement des nourrissons.
  • le soutien-gorge pigeonnant, également dit à balconnet, conçu pour avantager le décolleté. Il a fait fureur dans la première moitié des années 1960.
  • le soutien-gorge redresse-seins dont les bonnets ne couvrent que partiellement les seins.
  • le soutien-gorge bandeau qui a la forme d'un bandeau, ne disposant pas de bretelles. Il permet de dégager les épaules.
  • le soutien-gorge push-up largement répandu grâce à la publicité faite par la marque Wonderbra. Des coussinets amovibles, situés dans les bonnets, permettent de relever les seins.
  • le soutien-gorge dont les bonnets sont ouverts de façon à dégager les tétons. Ce soutien-gorge est souvent assorti à un slip également ouvert.
  • Le soutien-gorge à maintien renforcé, limitant les mouvements des seins. Il permet de faire du sport.
  • Le soutien-gorge rembourré, destiné principalement à celles qui ont de petits seins. Il permet de donner une impression d'avoir une taille de plus au niveau des bonnets.
  • Des modèles attrayants et conçus pour un public averti sont aussi disponibles dans tout un éventail de matériaux, de coloris et de configurations.

[modifier] Annexes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Béatrice Obergfell, Patricia Bernheim, L'Année Lingerie 2006, Chronosports, coll. « Airelles », 2005 (ISBN 288468056X)
  • Véronique Marbot, Julia Roman, Cyril Davillerd, L'Année Lingerie 2007, Chronosports, coll. « Airelles », 2006 (ISBN 2884680586)
  • Claire Mabrut, Vincent Le Bee, Les dessous chics, Hugo & Compagnie, 2005 (ISBN 2755600489)
  • Fabienne Falluel, Muriel Barbier, Les Dessous féminins, Parkstone, coll. « Temporis », 2005 (ISBN 1859958095)
  • Farid Chenoune, Les dessous de la féminité, Assouline, coll. « Assouline Hors », 2005 (ISBN 2843236878)
  • Inconnu, Lingerie, Parkstone, 2005 (ISBN 1859959687)
  • Gil de Bizemont, Corinne Robinson, Rêves de soie : Les dessous de la lingerie, Presses de la Cité, coll. « Hors collection », 2005 (ISBN 2258067790)

[modifier] Note

  1. abcde M.N. Boutin-Arnaud, S. Tasmadjian, Le vêtement, Éditions Nathan, 1997. ISBN 2-09-182472-0
  2. abcdef Muriel Barbier, Shazia Boucher, Les dessous féminins, Parkstone, coll. « Temporis », 2005 ISBN 1859958095
  3. Beatrice Fontanel, Corsets et soutiens-gorge : L'épopée du sein de l'Antiquité à nos jours, La Martinière, 1997 ISBN 2732423548
  4. Farid Chenoune, Les dessous de la féminité, Assouline, 1998 ISBN 2843236878