Silène (mythologie)

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silène (Musée du Louvre)
silène (Musée du Louvre)
Silène portant Dionysos enfant, copie d'un original de l'école de Lysippe, musées du Vatican
Silène portant Dionysos enfant, copie d'un original de l'école de Lysippe, musées du Vatican

Dans la mythologie grecque, Silène (en grec ancien Σειληνός / Seilênós) est une sorte de satyre, père adoptif et précepteur du dieu Dionysos, qui l'accompagne sans cesse.

Il est en outre le dieu personnifiant l'Ivresse, assez proche en ce sens de deux autres divinités mineures faisant l'une et l'autre partie du cortège de Dionysos, Comos (la bonne Chère) et Coros (la Satiété), qu'Hérodote[1] fait naître d'Hybris (la Démesure).

Silène est qualifié de « fils d'Hermès », comme c'est le cas la plupart du temps pour les satyres, mais d'autres traditions en font le fils de Pan et d'une nymphe, ou de Pan et de Gaïa (la Terre), voire, selon Nonnos[2], de Gaïa fécondée par le sang d'Ouranos mutilé. Comme Dionysos, on le fait naître à Nysa, en Asie.

Il est censé avoir participé à la gigantomachie. On lui attribue, de pair avec Marsyas, l'invention de la flûte, ainsi que l'invention d'une danse particulière, qu'on nomme en son honneur la silène.

Il est également le héros d'un certain nombre de contes burlesques, où son penchant pour le vin le mène à déambuler, ivre, parmi les mortels.
Ainsi, un jour qu'il a trop bu, il s'égare en Phrygie et est recueilli par le roi Midas. Quelques jours après, Dionysos inquiet le retrouve chez Midas et, en remerciement, lui offre d'exaucer un vœu. Midas choisit alors de transformer tout ce qu'il touche en or (voir Midas).

Il est généralement représenté sous la forme d'un vieillard jovial mais d'une grande laideur, avec un nez épaté, des traits lourds, un ventre bedonnant. Socrate a été comparé à une Silène par Alcibiade dans le Banquet de Platon en 215b (c'est sous ces traits qu'il est représenté dans un célèbre buste, dont une copie est exposée au musée du Louvre, voir Socrate). Cette comparaison qui semble insultante ne l'est pas lorsque l'on connaît l'usage qu'il était fait des Silènes dans l'Antiquité grecque. Ils n'étaient pas seulement des représentations moqueuses d'un dieu ridicule, elle contenaient des représentations précieuses des dieux olympiens, comme des figurines d'Apollon en argent ou en or.

« Alcibiade : (...) je déclare qu'il est tout pareil à ces silènes qu'on voit exposés dans les ateliers des sculpteurs, et que les artistes représentent un pipeau ou une flûte à la main ; si on les ouvre en deux, on voit qu'ils contiennent, à l'intérieur, des statues de dieux. » (Trad. Paul Vicaire et Jean Laborderie ed. Budé 2002).

La note de Vicaire nous indique d'ailleurs que Rabelais a beaucoup glosé sur ce passage dans sa préface à Gargantua, texte qu'il aura certainement connu chez Érasme. Ce n'est donc pas une moquerie de la part du bel Alcibiade qui était fou amoureux de Socrate, mais un subtil éloge : si son aspect extérieur est laid et repoussant, à l'intérieur il est « pareil à un dieu » pour parodier Sappho, et c'est pour ces qualités qu'il l'aime, d'un amour platonique (ce qui n'empêche pas la sensualité).

Par antonomase, on donne parfois le nom de silènes aux satyres, et chez les Romains, aux faunes et aux sylvains.

Selon certains spécialistes, l'origine des légendes au sujets de Silène, des faunes et de nymphes (cf. nymphomanie) serait le souvenir de rencontres avec des hominoïdes reliques (voir article Yéti).

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[modifier] Notes

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