Siège d'Avignon

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Siège d'Avignon

A gauche, siège d'Avignon, au milieu mort du roi Louis VIII (Miniature de Jean Fouquet - XVe siècle)
Informations générales
Date 10 juin au 9 septembre 1226
Lieu Avignon
Issue reddition de la ville
Belligérants
Armée royale Défenseurs de la ville
Commandants
Louis VIII
Croisade des Albigeois
(Interventions royales) 
Marmande, Toulouse, Avignon, Montségur

Le siège d'Avignon est la première opération de la croisade de Louis VIII en Albigeois.

Sommaire

[modifier] Les circonstances

La mort de Simon de Montfort au siège de Toulouse en 1218 avait porté un rude coup aux croisés. L’Occitanie s’était révoltée, les places fortes et les villes avaient été peu à peu reconquises par les barons méridionaux. Le seul arrêt dans cette reconquête avait été l’intervention du prince Louis de France, qui avait pris Marmande et échoué à prendre Toulouse. Puis il était reparti dans le nord, laissant Amaury de Montfort, le fils de Simon, à la tête d’effectifs insuffisants.

En janvier 1224, il ne lui reste plus que Carcassonne, Amaury conclue une trêve avec Raymond VII et part en février vers l’Île-de-France. En février, au cours d’une entrevue avec le roi Louis VIII, Amaury lui cède tous ses droits sur le Languedoc. Louis décidé alors d’intervenir en Occitanie sous couvert de croisade[1], mais en fait pour conquérir la région.

Le roi prend la croix le 30 janvier 1226 et ordonne le rassemblement de son ost à Bourges le 17 mai. L’armée arrive à Lyon le 28 mai et se présente devant Avignon le 6 juin.

[modifier] Le siège

Lorsque Gautier II d'Avesnes, comte de Blois, qui dirige l’avant-garde, arrive devant la ville, il trouve un pont en bois qui permet à l’armée de traverser le Rhône en dehors de la ville et les portes de celle-ci closes. L’issue du [siège de Marmande]] est encore dans les esprits et les Avignonnais craignent les exactions des soldats. La ville passant pour imprenable, il avaient misé sur des croisés de ses rendre au plus vite en Occitanie.

Le 10 juin, le roi Louis VIII arrive à son tour et décide de mettre le siège devant la ville. Avignon est une ville impériale, même si elle appartient à Raymond VII de Toulouse et le roi pouvait craindre une intervention de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, mais le roi lui fit savoir que le siège n’avait pour but que le châtiment des hérétiques qui vivaient dans la ville[2]

Sous la conduite des consuls de la ville, les Avignonnais montrèrent autant de vaillance à repousser les assauts que les Toulousains en 1218. Raymond VII ne disposait pas de troupes suffisantes pour attaquer les croisés à revers, mais il parvenait à harceler les convois de ravitaillement en vivres et en fourrage. Le camp des croisés est rapidement frappé par la dysenterie, et de nombreux soldats décèdent. Certains grands seigneurs, peu enclin à aider le roi à déposséder l’un des leurs, se plaignaient de la longueur et de l’inutilité du siège. Début août, le comte Thibaud IV de Champagne invoqua la fin de la quarantaine pour quitter le siège, malgré l’ordre du roi de rester.

Craignant le départ d’autres féodaux, le roi ordonne un nouvel assaut le 8 août, qui est repoussé comme les autres. Sur la demande des religieux, le siège est prolongé, et le blocus de la ville renforcé. Il porta enfin ses fruits, car les vivres commencent à manquer dans la ville et les consuls commencent à négocier la reddition de la ville. Le 9 septembre, Louis VIII peut enfin entrer dans la ville.

[modifier] Conséquence

Avignon, conformément aux conditions de reddition doit abattre ses fortifications, céder au roi la ville de Beaucaire et payer 6 000 marcs d’argent au roi et 1 000 marcs à l’église. Louis VIII fait également construire Villeneuve-lès-Avignon où il installe une garnison.

Après avoir été retardé de trois mois pendant le siège, l’armée royale reprend la route et le roi reçoit la soumission sans combats de nombreuses villes et de plusieurs alliés du comte de Toulouse comme le comte de Comminges. Remettant le siège de Toulouse à l’année suivante, il repart vers le nord au mois d’octobre, mais il tombe malade et meurt à Montpensier le 8 novembre 1226.

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Georges Bordonove, La Tragédie Cathare, Pygmalion – Gérard Watelet, coll. « Les Grandes Heures de l’Histoire de France », Paris, 1991, 462 p. (ISBN 2-85704-359-7), p. 364-369

[modifier] Notes et références

  1. Il obtenait ainsi du pape Honorius III une aide importante, politique et financière.
  2. Le prétexte est très subjectif, car la ville a toujours été majoritairement catholique. Ce qui lui est reproché est sa fidélité à Raymond VII.

[modifier] Liens externes

[modifier] Articles connexes