Salazie

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Salazie
Localisation de Salazie.
Pays
drapeau de la France
     France
Région La Réunion
Département La Réunion
Arrondissement Saint-Benoît
Canton Salazie (chef-lieu)
Code INSEE 97421
Code postal 97433
Maire
Mandat en cours
Stéphane Fouassin
2001-2007
Intercommunalité CIREST
Latitude
Longitude
21° 01′ Sud
         55° 33′ Est
/ -21.02, 55.55
Altitudes moyenne :
minimale :
maximale : 3 071 m
Superficie 10 382 ha = 103,82 km2
Population sans
doubles comptes
7 400 hab.
(1999)
Densité 71 hab./km2
Carte de localisation de Salazie
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Salazie est une commune française, située dans le département et la région de La Réunion.

Ses habitants sont appelés les Salaziens.

Sommaire

[modifier] Géographie

Salazie se situe au centre de l'île, au nord-est du Piton des Neiges, dans le cirque naturel du même nom. L'ensemble du territoire communal se trouve dans les Hauts. Ceci explique la devise de Salazie : « Au cœur de l'île rayonne ».

Les communes limitrophes sont Bras-Panon, Cilaos, La Possession, Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne.

Le cirque est surplombé au nord-ouest par la Roche Écrite.

[modifier] Histoire

L’étymologie du mot Salazie est controversée.
Pour certains, il serait issu des « Salazes », ces trois rochers caractéristiques plantés entre les cirques de Cilaos et de Salazie. Salazes viendrait du malgache salazhon qui signifie « trépied pour marmite ».
Pour d'autres, il viendrait de Saolozy, nom donné par Annette Robinet de la Serve et qui signifierait « bon campement ».
Le nom de Salazie ne fut reconnu officiellement qu'en 1835.

[modifier] Les premières occupations précaires

Dès le XVIIe siècle, le cirque a servi de refuge, comme les cirques de Cilaos et Mafate, aux Noirs marrons fuyant les propriétés de la côte. La lutte des propriétaires contre ces esclaves marrons, sous la forme d'expéditions punitives, aura pour principale conséquence la découverte du cirque de Salazie. Certaines figures de Noirs marrons laissèrent leur nom à des lieudits : piton d’Anchaing, le Cimandef, plateau Sisahaye, Piton Lélesse, etc. La toponymie dans le cirque est par ailleurs pleine de mots d'origine malgache : Bé-Mahot, Bé-Cabot, Bélouve, Piton Bé-Massoune, piton Bénoune ( signifiant « grand »).

Outre les Noirs marrons, les Blancs apprennent à connaître le cirque, refuge idéal des parias et des assoiffés de liberté. Ainsi, on fait état en 1810, à la suite de l'occupation de l'île par l'Angleterre, d'un pionnier (un certain Louvet) qui s'installa avec deux esclaves sur les bords de la mare à Poule d'Eau. Cette première implantation fut détruite par le cyclone de 1929.

[modifier] 1830  : genèse de la colonisation du cirque

Le début du XVIIIe siècle est marqué par l'arrivée de nouveau colons à La Réunion (certains fuyant la Révolution et les instabilités politiques de l'époque en métropole) et par une pression démographique importante. Le manque de terres se fit cruellement sentir.

Dépossédés, certains de ces « Petits Blancs » émigrèrent vers les hauts de l'île, à la limite des terres cultivées, vivant de chasse, de pêche, de cueillette, mais aussi de rapines sur les habitations. Ils étaient particulièrement nombreux dans les hauts de Saint-André et de Saint-Benoît où ils menaient une vie semblable à celle des Noirs marrons.

[modifier] Les pionniers de Salazie

L'habitation de Théodore Cazeau aux premières heures de la colonisation du cirque.
L'habitation de Théodore Cazeau aux premières heures de la colonisation du cirque.

Pour la plupart, les pionniers de Salazie furent de moyens propriétaires de la côte au Vent (dans les environs de Saint-André), affidés de la société des Francs-Créoles (dont la figure emblématique reste sûrement Nicole Robinet de La Serve), gênés par les dégâts causés à leurs cultures par les cyclones de 1825 et de 1829 et inquiétés par l'abolition probable de l'esclavage.

Les premières concessions dites « primitives » furent encouragées par l'arrêté du 1er décembre 1830, date à laquelle des terres de l'île situées au-delà du » sommet des montagnes « furent pour la première fois concédées avec, pour encourager les premiers concessionnaires, une exemption de droit de capitation pour les Noirs affectés à l'exploitation de ces terres. Ces premières concessions furent situées à la Mare à Poule d'Eau.

Le tout premier concessionnaire s'appelait Théodore Cazeau. À Salazie se racontent encore ses débuts difficiles dans le cirque et l’anecdote de ses citrouilles providentielles de la Mare à Poule d'Eau.

Les familles nouvellement installées vivent d'abord en autarcie grâce aux ressources offertes par un sol neuf. Les nouvelles terres défrichées sont au début très fertiles et permettent la mise en culture d'espèces tropicales mais aussi tempérées telles que : café, tabac, vanille, fruits, légumes (grains, brèdes).

C'est le « chouchou » importé du Mexique par Sully Brunet en 1840, qui a fait et fait encore la renommée du cirque de Salazie. Ce légume était alors cultivé pour son fruit, ses feuilles, sa racine ainsi que les tiges dont la paille fut une matière première recherchée de très bon rapport pécuniaire au début du siècle. Cette dernière servait à la confection de « chapeaux en paille d'Italie », que les Européennes de l'époque s'arrachaient. Ces produits étaient exportés vers l'extérieur du cirque malgré les difficultés de transport de l'époque.

[modifier] Fin XIXe siècle : le développement

La route de Salazie depuis les hauteurs du Point du Jour avant 1885.
La route de Salazie depuis les hauteurs du Point du Jour avant 1885.

La politique gubernatoriale voulant installer les Blancs dans les Hauts est tellement encouragée que la population augmente beaucoup : selon les recensements, on passe dans les Hauts de 36 habitants en 1834 à 600 habitants en 1844 à 2500 habitants en 1848.

Les réglementations concernant les concessions sont d'une longue tradition dans l'île et directement issues de la Compagnie française des Indes orientales. À Salazie, les concessionnaires furent un peu laissés à eux-mêmes. Et ce fut à force de requêtes au gouverneur, qu'au bout de 5 ans, on décida d'appliquer enfin le décret de 1830 qui définissait plus ou moins les concessions, de mesurer et de délimiter les parties de chacune des propriétés. D’autant plus que les colons du cirque devenaient de plus en plus nombreux, et surtout ceux qui n'avaient aucun droit de propriété et qui s'étaient installés où bon leur avait semblé. Cet état de fait, courant par ailleurs dans l'île, se poursuivra longtemps dans le cirque, menaçant la stabilité des terres par un défrichage indu et intensif des pentes.

[modifier] L’activité thermale à Hell-Bourg

La découverte des sources thermales en 1831 à Bras-Sec et en 1832 au lieu-dit Bé-Mahot permet la croissance du village d'Hell-Bourg vers une appogée autour de 1875. L'Hôtel des Thermes (ancien hôpital militaire) était le rendez-vous « à la mode » des curistes anémiés puis, suite à des difficultés financières, les sources sont fermées puis détruites par les cyclones successifs. Le cyclone de 1948 engloutit la source et Cilaos, également doté de thermes, est préféré à Salazie...

[modifier] Les catastrophes naturelles

Le cirque de Salazie étant exposé aux fortes précipitations notamment lors des passages des cyclones, de nombreux éboulements et glissement de terrains ont eu lieu. Le plus meurtrier fut celui qui ensevelit le village paisible du « Grand Sable » au pieds du Gros Morne en 1875. On fait auparavant état d'un grand incendie en 1868.
L’instabilité des contreforts de la Mare à Poule d’Eau sollicita périodiquement les cantonniers car la route était emportée à chaque avalaison importante. Le plus important éboulement qu’on connaît est consécutif au cyclone Hyacinthe de 1979. Aujourd'hui, le relief tourmenté n'est plus qu'une contrainte. Il est aussi une occasion unique de pratiquer le canyoning.

[modifier] Administration

L'hôtel de ville de Salazie.
L'hôtel de ville de Salazie.
L'église de Salazie.
L'église de Salazie.

Stéphane Fouassin est le maire actuel de Salazie.

[modifier] Infrastructures

On trouve sur le territoire communal un collège public, le collège Auguste Lacaussade. Il n'y a pas de lycée.

[modifier] Économie

Plantation de chouchous à Îlet à Vidot.
Plantation de chouchous à Îlet à Vidot.

L'Economie du Cirque est essentiellement axée vers la culture vivrière.

Une culture omniprésente est celle de la chayote, appelée chouchou à La Réunion et dans le cirque. Elle est cultivée en treilles mais pousse quasiment à l'état sauvage, étant donné le climat ambiant très humide. On trouve des élevages porcins en grand nombre concentrés au lieudit de Grand-Îlet et quelques élevages de volailles.

La canne est présente dans les basses altitudes du cirque et autour du lieudit Mare-à-Vieille-Place et de la Mare-à-Citron.

Le Tourisme s'est développé surtout à Hell-Bourg où l'on trouve des cases d'une grande valeur patrimoniale, ainsi qu'un élevage de truites. Un projet de bambouseraie est à l'étude depuis quelques années et devrait voir le jour autour de la Mare-à-Poule-d'Eau. D'autre part, Salazie est le passage obligé des randonneurs qui se rendre dans le Cirque de Mafate par le col de Bœufs.

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Monuments et lieux touristiques

  • A Hell-bourg, les "trois cascades" est une belle promenade, assez facile.
  • A Salazie, le voile de la mariée est incontournable. On y accède en traversant une passerelle suspendue, puis en traversant des champs de cresson et de chouchou.

[modifier] Jumelages

[modifier] Références

[modifier] Liens externes

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