Sabotage du pont de Livron

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Bataille de la Vallée du Rhône, Bataille de Montélimar
Informations générales
Date 16  août  1944
Lieu Livron, Drôme
Issue victoire alliée en Europe : front sud
Belligérants
Forces françaises de l’Intérieur

États-Unis États-Unis

Allemagne
Commandants
Henri Faure
Frederick Butler
Friedrich Wiese
Forces en présence
~5 000 américains ~20 français[réf. nécessaire]
Pertes
~2 500 morts  3 000 prisonniers
Seconde Guerre mondiale
Seconde guerre mondiale-Théâtre européen

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Le sabotage du pont de Livron est une action de la Résistance française qui a eu un un cours décisif sur le cours des opérations militaires dans le Sud de la France à la fin du mois d'août 1944.

Sommaire

[modifier] Lieu et situation militaire

Livron est une commune située au centre de la Drôme qui, en 1944, réunissait 4300 habitants environ. Un pont composé de trois arches, massif, solide enjambait la rivière Drôme. Il était situé environ à 150 mètres au-delà de la sortie sud du village, sur la route de Loriol et de Montélimar. Cette route, la nationale 7, est à cette époque le principal axe routier dans la vallée du Rhône.

Dans l'optique de la guerre, et particulièrement en cas de débarquement en Provence, les ponts de la vallée du Rhône sont d'une importance vitale pour l'approvisionnement, ou une éventuelle retraite de la XIXe armée allemande du général Wiese. D'ailleurs afin de protéger ce pont d'un éventuel bombardement, une batterie de Flak (DCA), a été positionnée à la sortie du village de Livron, soit à environ 150 mètres du pont. Les autres ponts sont déjà coupés, il ne reste le 16 août que Livron.

Au cours d'une réunion d'état-major, le mois précédent, le commandant des FFI de la Drôme, Jean-Pierre de Lassus Saint-Geniès, alias "Legrand", avait demandé à un de ses adjoints, chef de la Section d'atterrissage Parachutage de Drôme-Ardèche, Henri Faure, alias "Albert" ou "Capitaine Gérard", de se préparer à faire sauter le pont, pour le cas où l'on en aurait besoin.

[modifier] Les faits

Le 15 août, à minuit sur les plages du Var, le débarquement de Provence commence.

À 16h30, le commandant Legrand donne l’ordre à Albert de faire sauter le pont de Livron.

En vue de cette action, Henri Faure a regroupé sept cellules de plastic (environ 150 kilogrammes). Durant, l'après-midi du 16, il regroupe son commando qui est composé au total de 20 résistants. Ils appartiennent tous à la Section d'atterrissage parachutage et opèrent dans le secteur d'Allex-Livron.

Vers 22 h 30, après avoir disposé un groupe de protection au sud et un autre au nord, Faure et 4 hommes, attaquent le creusement de deux sapes dans le tablier du pont, juste au dessus de la clé de voûte de l'arche sud. Tout cela, sous le nez des Allemands. Les effets de l'explosion se firent entendre à 8 km.

[modifier] Bilan

Le 17 c'est le début du repli pour l'armée allemande dont les véhicules s'amoncellent entre Livron et Montélimar et sont contraints de livrer bataille. En effet, coincés entre le Rhône à l'ouest, les Alpes à l'est, la Drôme au nord, ils doivent affronter les 5000 hommes de la Task Force Butler, avant-garde de la 36e DI US et 2000 maquisards, appuyés par une forte aviation. Les éléments américains, après être passés par Sisteron, se sont rabattus le 21 dans la vallée du Rhône, au nord de Montélimar, vers Marsanne. Les combats dans le secteur dureront jusqu'au 28. C'est la bataille de la Vallée du Rhône ou bataille de Montélimar.

Seules, des troupes à pied, pourront fuir vers le nord. 3500 véhicules abandonnés, 2500 morts, 3000 prisonniers au total dont le général Richter de la 716e division d'infanterie allemande. Le général américain Lucian Truscott, commandant le VIe corps d'armée US, dira dans ses Mémoires, « de Montélimar à Livron, routes et voies ferrées étaient jonchées d'épaves de chars, de canons, de véhicules de toutes sortes. Des centaines de cadavres d'hommes et de chevaux couvraient la plaine ».

La retraite se transforme en déroute.

[modifier] Hommage

Le 14 aout 1996, lors des cérémonies du 50e anniversaire de la Libération, le pont a été rebaptisé "Pont Commando Henri Faure".


[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles de Wikipédia

Débarquement de Provence

Maquis du Vercors

Jean-Pierre de Lassus Saint-Geniès

[modifier] Liens externes

Témoignage de Maurice Brunet, membre du commando Henri Faure, recueilli par des collégiens de Crest en 2002.

Témoignage d'Henri Faure sur ses actions de résistance, dont le sabotage du pont de Livron. [1]

Page sur la bataille de Montélimar sur le site de la ville de Montélimar [2]

Site du Centre historique de la Résistance en Drôme, et de la Déportation [3]

[modifier] Bibliographie

Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1977.