Rue de Lille

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La rue de Lille se situe à Paris dans le 7e arrondissement. Longue de 1060 mètres, elle commence rue des Saints-Pères et se termine rue Aristide Briand.

Ouverte dans le Grand Pré aux Clercs, elle fut dénommée rue de Bourbon jusqu'en 1792 et de 1815 à 1830. En 1792, elle fut nommé rue de Lille pour commémorer la défense de cette ville.

Sommaire

[modifier] Bâtiments remarquables

  • n°1 : V. n° 6 rue des Saints-Pères.
  • n° 2 : Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), communément appelé « Langues'O », installé à cet emplacement depuis 1874.
  • n° 4 : Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales.
  • n° 5 : Le psychanalyste Jacques Lacan avait son cabinet dans cet immeuble.
  • n° 9 : L'écrivain et journaliste afro-américain Richard Wright (1908-1960) a vécu dans cette maison.
  • n° 26 : Vestiges du couvent des théatins : Installés à Paris en 1644, les théatins achetèrent, grâce à la générosité du cardinal Jules Mazarin, une maison située à l'emplacement de l'actuel n° 23 quai Voltaire, qui pouvait abriter 25 religieux. Ils décidèrent de faire construire une église, placée sous l'invocation de Sainte-Anne-la-Royale, en l'honneur d'Anne d'Autriche. Les travaux furent entrepris en 1661 sur des plans donnés par un architecte militaire, Maurizio Valperga. Dès octobre 1662, le général des théatins remplaçait celui-ci par un élève de Borromini, Camillo-Guarino Guarini, qui imagina un édifice baroque énorme et compliqué[1], dont le coût excédait les possibilités financières des théatins. Guarini abandonna le chantier en 1666 alors que seuls les bras et la croisée du transept avaient été construits. On se borna alors à couvrir le transept qui devint la nef de l'église. Le bâtiment fut ensuite terminé par l'architecte Nicolas Liévain vers 1720-1721. Des vestiges de la façade orientale sont visibles dans la cour du n° 13 quai Voltaire, tandis que l'ancienne chapelle Saint-André-Avelin, construite par Liévain, subsiste, quoique remaniée, dans la cour du n° 30 rue de Lille. Avaient en outre été créés deux passages ouverts sur le quai et sur la rue par des portails réalisés par l'architecte Pierre Desmaisons. Celui sur la rue de Lille a été conservé et constitue le n° 26 de cette voie. Le portail donne accès à un vestibule sur lequel s'ouvrent les escaliers desservant les immeubles élevés de part et d'autre du passage. La cour rectangulaire est ornée d'un ordre dorique. L'ensemble a été gravé par La Marcade.
  • n° 30 : Immeuble de rapport construit pour les Théatins en 1730.
  • n° 41 : Le restaurant Le Télégraphe est installé dans l'ancienne maison des Demoiselles du téléphone, au décor Art nouveau.
  • n°48: Construit à l'étage, le Temple de l'église protestante baptiste a une structure de métal et est un des premiers bâtiments reconstruits sur les ruines de la Commune.
  • n°s 52-56 : Caisse des dépôts et consignations. V. n°s 1-3 quai Anatole-France.
  • n°s 63-67 (et n° 10 rue de Poitiers) : Hôtel de Pomereu : Construit en 1872-1874 par David de Pénanrun pour le marquis Armand de Pomereu d'Aligre en style Louis XV, à la place de deux hôtels du XVIIIe siècle dont il subsiste quelques vestiges. Acquis en 1947 par la Caisse des Dépôts et Consignations pour servir de résidence de fonction à son directeur général. Abrite aujourd'hui des bureaux et des salles de réception. Site consacré à l'Hôtel de Pomereu
  • n° 62 : Musée d'Orsay.
  • n° 64 : Hôtel de Salm : V. Palais de la Légion d'honneur.
  • n° 69 : Adresse parisienne de Stendhal en 1804, 1806 et 1807.
  • n° 71 : Boniface de Castellane (1867-1932) a vécu dans cette maison entre 1918 et 1921.
  • n° 75 : Hôtel de Lannion : En fond de parcelle, hôtel jumeau du n° 78 rue de l'Université (V. à cette adresse).
  • n° 78 : Hôtel Beauharnais (autrefois dit hôtel de Torcy) : Construit par Germain Boffrand sur un terrain qu'il avait acheté en 1713 et revendu en cours de construction à Jean-Baptiste Colbert de Torcy. Acheté en 1803 par le prince Eugène de Beauharnais, qui a fait construire sur la cour un porche de style égyptien (1807) et réaliser une exceptionnelle décoration intérieure de style Empire. Acquis en 1817 par la Prusse. C'est là qu'Herschel Grynszpan assassine le troisième conseiller de l'ambassade, Ernst vom Rath, le 7 novembre 1938 au matin. Abrite aujourd'hui la résidence de l'ambassadeur d'Allemagne.
  • n° 79 : Dans le bâtiment au fond de la cour, adresse parisienne de Stendhal en 1800.
  • n° 80 : Hôtel de Seignelay : Hôtel, similaire à celui du n° 78, également construit par Germain Boffrand sur un terrain qu'il avait acheté en 1713 et vendu en 1718 à Charles Éléonore Colbert de Seignelay. Le décor intérieur a été en partie transformé par Pierre Mouret au XVIIIe siècle. Abrite le ministère du commerce et de l'artisanat.
  • n° 86 : Un appartement de cet immeuble a abrité à partir de 1959 l'hebdomadaire Démocratie, créé par Guy Mollet, ainsi que le siège de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) (1965-1968) et aujourd'hui l'Office universitaire de recherche socialiste (OURS).
  • n° 119 : Immeuble abritant les bureaux de l'ancien président de la République Jacques Chirac, mis à sa disposition par l'Etat[2].
  • n° 121 : Institut néerlandais.
  • n° 123 : l'immeuble datant du début du XXe siècle et faisant l'angle avec la rue Aristide-Briand a abrité le siège du parti gaulliste (UNR, puis UDR, puis RPR) sous la Ve République jusqu'en 2001. Acquis et totalement rénové, il abrite aujourd'hui une annexe de l'Assemblée nationale à laquelle il fait face de l'autre côté de la rue Aristide-Briand.

[modifier] Bâtiments détruits

  • n° 75 : Hôtel de Lannion : Construit en 1754 par l'architecte Jean Damun, il était semblable à l'hôtel mitoyen du 78 rue de l'Université ; les deux hôtels, se faisaient face, à travers leurs jardins contigus. Il comportait un avant-corps central à trois pans orné de quatre pilastres ioniques au premier étage.
  • Deux maisons construites en 1777 pour le maître-menuisier Jean Desjardins par l'architecte Jean-Baptiste Louis Élisabeth Le Boursier, dont un hôtel qui fut loué à Jacques Stuart, grand amiral de la Jamaïque, puis au duc de Berwick (détruit lors du percement de la rue de Solférino).

[modifier] Références

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994
  • M. Constans (dir.), La rue de Lille. L'hôtel de Salm, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 1983 – ISBN 2905118571

[modifier] Notes

  1. Il est connu par les planches gravées de l'ouvrage posthume de Guarini : Architettura civile (1737).
  2. LeMonde.fr : Emplois contestés du RPR : Jacques Chirac entendu comme témoin assisté