Rue de l'Université (Paris)

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La rue de l'Université est située à Paris dans le 7e arrondissement. Elle est longue de 2785 m et sa largeur varie entre 10,50 et 15 mètres.

Sommaire

[modifier] Histoire

Au XIIe siècle, l'Université de Paris fit l'acquisition d'un territoire situé le long de la Seine, à l'ouest de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à qui il appartenait auparavant. Ce territoire fut dénommé Pré-aux-Clercs car les étudiants (ou clercs) de l'université venaient régulièrement s'y réunir. Il était également le théâtre de nombreux duels.

En 1639, l'Université revendit le Pré-aux-Clercs et celui-ci fut loti pour devenir un nouveau quartier de Paris dont la rue principale prit le nom de rue de l'Université. Par la suite, avec les extensions successives de la ville, cette rue fut prolongée jusqu'au Champ de Mars, traversant au passage l'esplanade des Invalides.

[modifier] Géographie

La rue est parallèle à la Seine dont elle n'est distante que de quelques centaines de mètres et plane. Elle débute, à l'est, à hauteur du carrefour avec la rue des Saints-Pères et prend une direction ouest-nord-ouest, croise le boulevard Saint-Germain puis reprend plein ouest à hauteur du Palais Bourbon, franchi l'esplanade des Invalides, croise le boulevard de la Tour Maubourg puis l'avenue Bosquet et l'avenue Rapp, elle oblique alors un peu vers le sud, croise l'avenue de la Bourdonnais avant de finir en impasse sur l'allée Paul Deschanel sur le square nord-est de la tour Eiffel.

[modifier] Bâtiments notables

  • n° 5 : Hôtel du marquis de Gamaches, construit par Jean-Baptiste Leroux, très remanié.
  • n° 11 : Intéressant immeuble sur rue, vers 1844, siège de la Fondation Hugot du Collège de France.
  • n° 13 : Hôtel de Feydeau, construit au début du XVIIIe siècle pour Marie-Anne Voisin, veuve Feydeau. L'hôtel abrite ensuite abrite une manufacture de glace et une académie à monter à cheval, puis le service hydrographique de la Marine en 1817 qui y effectue d'importantes transformations qui dénaturent complètement le bâtiment originel. De 1971 à 1978, l'hôtel est entièrement démoli, à l'exception de la cour, du portail et de la façade pour accueillir l'École nationale d'administration, puis à partir de 2007, l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (Sciences Po).
  • n° 15 : Hôtel d'Aligre, construit à la fin du XVIIe siècle pour Jacques Laugeois d'Imbercourt, décor intérieur exécuté vers 1806 pour Claude de Beauharnais, peut-être par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine.
  • n° 16 : boutique dans le style de la Renaissance, début du XIXe siècle.
  • n° 17 : Hôtel Bochart de Saron, construit en 1639 pour François Lhuillier et surélevé d'un étage en 1650. En 1769, Jean Baptiste Gaspard Bochart de Saron (1730-1794), premier président du parlement de Paris et cousin des Lhuillier, fait reconstruire l'hôtel à partir des anciens bâtiments et y adjoint la partie entre cour et jardin ainsi que la folie. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord y habite à son retour des États généraux de Versailles en 1789 jusqu'en 1792, date de son départ pour l'Angleterre. Au XIXe siècle, l'hôtel appartient à Marguerite Wilson, qui l'a hérité de ses parents et y établit sa résidence parisienne. Il appartient aujourd'hui aux éditions Gallimard.
  • n°s 18-20 : Immeubles de rapport construits vers 1666 pour l'hospice des Incurables.
  • n° 21 : Hôtel de Bragelonne, construit en 1639 pour Thomas de Bragelonne, premier président du Parlement de Metz, amputé par le percement de la rue Sébastien-Bottin. En 1818, à son retour d'exil, Cambacérès acheta cet hôtel à son ami le général Antoine François Andréossy et y résida jusqu'à sa mort en mars 1824. L'hôtel a abrité des services du ministère de l'Économie et des Finances (direction générale des douanes et des droits indirects) avant d'être cédé en 2007 à un fonds d'investissement.
  • n° 23 : Hôtel construit pour Jean Levasseur, secrétaire du Roi, au milieu du XVIIe siècle (direction générale des douanes et des droits indirects).
  • n° 24 : Hôtel de Sénectère, hôtel de rapport construit par Thomas Gobert en 1685, remanié en 1777 par Nicolas Ducret et Denis-Claude Liégeon. Sur rue, deux bâtiments ont été réunis en 1837 par l'architecte Moitié pour le baron Nougarède de Fayet. Siège du ministère du commerce et de l'artisanat.
  • n° 33 : Hôtel Le Vayer, bâtiment élevé après 1845 dans le style Louis XV par Henry Froelicher pour le comte Aymar de Nicolaï, marquis de Bercy, sur l'emplacement d'un hôtel édifié avant 1717 pour le président François Duret (appelé successivement hôtel de Cosnac, 1730, de Nesle, 1745 et de Montesquiou).
  • n° 51 : Hôtel de Longueuil (dit aussi de Maisons, puis d'Angervilliers, puis de Soyecourt, puis Pozzo di Borgo), construit par Pierre Cailleteau dit « Lassurance » à partir de 1706 pour le président François Duret qui le revend en 1707 à Claude de Longueil, marquis de Maisons. L'intérieur est transformé en 1749-1751 par Pierre Mouret pour Louis-Armand de Seiglières de Belleforière, marquis de Soyecourt. Boiseries du grand salon sculptées par Jacques Verberckt peut-être avec l'aide de Jean Liottier. Portail de 1783-1784 longtemps attribué à Claude-Nicolas Ledoux. L'hôtel est remanié au XIXe siècle par Joseph-Antoine Froelicher pour la famille Pozzo di Borgo. Il est aujourd'hui divisé en appartements.
  • n° 78 : Hôtel Hocquart, construit en 1754 dans un style Louis XV tardif rappelant les constructions de Contant d'Ivry par l'architecte Jean Damun, de même que l'hôtel semblable du 75 rue de Lille (anciennement rue de Bourbon) qui lui fait face et en est séparé par leurs jardins. Cette opération faisait partie d'une spéculation immobilière montée sur des terrains ayant appartenu à Jules Hardouin-Mansart, entre la rue de Bourbon et la rue de l'Université, par le banquier Pierre Salle, Pierre-Louis Brunet et Le Franc de Jettonville. L'avant-corps central de l'élévation sur jardin, à trois pans, est orné de pilastres ioniques. L'hôtel a été restauré dans les années 1980 pour la compagnie « La Prévoyance vie » par l'architecte Francis Chirot et le décorateur Jean Prudhomme-Bené. Abrite le bureau de représentation de Taipeh en France.
  • n° 102 : Hôtel de Locmaria (1730).
  • n° 126-128 : Palais Bourbon et hôtel de Lassay, siège de l'Assemblée nationale.
  • n° 135 : Conservatoire municipal de musique et résidence pour personnes âgées, construits par Christian de Portzamparc (1984).
  • n° 200 : Palais de l'Alma dont l'entrée principale se trouve sur le quai de l'Alma
  • n° 204  : A cette hauteur, la rue de l'Université longe la facade et l'entrée sud du Musée du quai Branly

[modifier] Bâtiments détruits