Roussel de Bailleul

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Roussel de Bailleul (ou Roscelin de Baieul ; de Roskelin) est un aventurier normand fondateur, dans les années 1070, d'une éphémère principauté en Asie mineure.

[modifier] Biographie

Bien qu'il soit dit « Normand », il se peut que Roussel de Bailleul soit en fait un Franc, peut-être originaire de Bailleul dans la Somme, à moins qu'il ne soit originaire de Bailleul dans le duché de Normandie, dans l'Orne, ou d'une autre ville nommée Bailleul dans l'Eure, toujours située en Normandie.

Banni du duché normand pour une sombre affaire ou exil volontaire à la recherche de richesses en Méditerranée, quoi qu'il en soit, il part pour l'Italie du Sud chercher fortune. Là encore, la date de son arrivée en Italie est incertaine mais ce qui est sûr c'est que Roussel se trouve en Sicile dans les années 1060 parmi les guerriers normands au service de Roger Bosso, alors que ce dernier entame la conquête de la Sicile, toujours aux mains des Musulmans. Et en 1063, il participe à la célèbre bataille de Cerami, où les Normands sont victorieux d'une armée musulmane infiniment plus nombreuse.

Plus tard, pour des raisons inconnues, peut-être à la recherche de richesses et de gloire pour son propre compte, il se rend à Byzance avec une troupe de mercenaires franco-normands et sert l'Empire byzantin ; il fait alors parti des troupes mercenaires byzantines d'Asie Mineure, composées non seulement de Francs et de Normands mais également d'une partie de la Garde varangiènne, composée de Varègues (Suèdois), de Norvègiens mais aussi de nombreux Anglo-Danois venus d'Angleterre après Hastings (1066).

En 1071, il participe à la grande bataille de Manzikert, servant l'empereur byzantin Romain IV Diogène contre les Turcs : la bataille est un désastre pour l'empereur. En effet, la défaite est en grande partie causée par des trahisons au sein même des mercenaires (composés également de Turcs et d'autres cavaliers asiates) dont Roussel, qui s'entendent secrètement avec l'ennemi turc. Romain Diogène est donc défait et capturé tandis que les cavaliers turcs peuvent déferler en Anatolie, privé de défense.

Peu après cet échec retentissant pour Byzance et profitant d'une guerre civile dans la capitale impériale, Roussel de Bailleul rassemblent d'autres mercenaires sous autorité et finit par se révolter contre l'autorité byzantine, tout en rêvant de se tailler une principauté indépendante en Asie mineure. Avec ses 3 000 hommes, il combat aussi bien Turcs que troupes byzantines, commence la conquête de la Galatie qu'il achève en 1073 et s'auto-proclame « prince » de ses possessions avec Ankara pour centre. Il vainc peu après le César Jean Doukas et contre-attaque en menaçant Byzance après avoir pillé, saccagé et incendié la riche ville de Chrysopolis (Üsküdar), située aux portes de la capitale impériale (1073). En même temps, il soutient un usurpateur candidat à l'empire mais il est bientôt capturé par l'énergique général et futur empereur, Alexis Ier Comnène, qui le retient prisonnier (1074). Libéré après paiement d'une rançon, il retrouve son domaine après sa soumission mais se révolte une nouvelle fois et doit se soumettre une nouvelle fois à l'empereur (1076).

Après une nouvelle révolte, l’empereur fait appel aux Seldjoukides qui lui livrent une bataille à Nicomédie. Roussel de Bailleul est capturé et livré aux Byzantins qui le mettent à mort.