Romantisme frénétique

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Le Romantisme frénétique français (ou frénétisme) est un courant littéraire de la première moitié du XIXe siècle (on se plaît à considérer les alentours de l'année 1830 comme son ère de gloire), inspiré par le gothique anglais (Horace Walpole, Matthew Gregory Lewis), ainsi que par certaines œuvres de Lord Byron.

Il se caractérise par un désir d’absolu et une impossibilité de réaliser ce désir, dilemme existentiel dont la douleur s’exprime par une ironie féroce, un cynisme exacerbé, des sentiments poussés à leur paroxysme, le délire visuel (motivés par la consommation de substances hallucinogènes, haschich, opium, alcools).

Ainsi, on peut le considérer comme une "contrepartie à l'absurdité et à l'injustice du monde", exprimée par un « mélange intime du comique et du tragique, [...] des éclats de rire alternés ou combinés, ce que Flaubert en somme appellera plus tard le “grotesque triste” » (Jean Bruneau).

De nombreux auteurs s'y sont essayé, notamment Victor Hugo, dont certains éléments de l'Homme qui rit et de Notre-Dame de Paris semblent directement inspirés du frénétisme, mais également Charles Nodier et Flaubert, dans quelques-unes de ses œuvres dites "de jeunesse" (Ivre et mort et Les Funérailles du docteur Mathurin).

Le Romantisme frénétique connaîtra donc une influence souterraine sur un grand nombre d'œuvres et d'écrivains (Lautréamont, Rimbaud, voire Kierkegaard dans son Journal du Séducteur).

Ses "fondateurs" proprement dits font partie des "petits romantiques", tout particulièrement Petrus Borel, considéré comme le frénétique par excellence, mais aussi Gérard de Nerval, Théophile Gautier, Aloysius Bertrand.

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