Rogliano

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Rogliano
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Pays
drapeau de la France
     France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Bastia
Canton Capobianco
Code INSEE 2B261
Code postal 20247
Maire
Mandat en cours
Pierrette Tomasi
2002-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse
Latitude
Longitude
42° 57′ 25″ Nord
         9° 25′ 08″ Est
/ 42.9569444444, 9.41888888889
Altitudes moyenne : 200 m
minimale : 0 m
maximale : 602 m
Superficie 2 670 ha = 26,7 km²
Population sans
doubles comptes
458 hab.
(1 999)
Densité 17 hab./km²
Carte de localisation de Rogliano
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Rogliano (en corse Ruglianu) est une commune française du Cap Corse, située dans le département de la Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse.

Sommaire

[modifier] Géographie

Rogliano est une commune située à la pointe nord-est du Cap corse. Elle est traversée par la route D80 qui mène à et Meria, communes limitrophes au sud, et grimpe vers Ersa à l'ouest. Les hameaux de piémont sont également desservis par la RD 353 et des chemins communaux. Rogliano est né du regroupement de la commune de San Colombano (actuelle partie méridionale) et de celle de la Chjapella (tiers septentrional).

Son territoire est bâti dans la partie sud, sur les pentes du Monte di u Castellu (603 m), tandis que la moitié nord, autour de la Cima di a Campana (245 m), est couverte de quelques bois et d'un maquis fleuri. Le sentier des douaniers (de Rogliano à Centuri) suit la baie de Tamarone, de Macinaghju à Santa-Maria, le long de la mer Tyrrhénienne, puis se prolonge le long de la baie de Capandula jusqu'à la Punta d'Agnellu, dans la mer Ligurienne, et enfin jusqu'à l'Acqua Tignese, ruisseau qui marque la limite communale avec Ersa. Le littoral déchiqueté est entrecoupé de plages de sable : Tamarone, Cala Genovese, Cala Francese et Capandola. Les trois îles de Finocchiarola, à la limite septentrionale de la baie de Tamarone, juste avant le port de Santa-Maria, constituent une réserve naturelle de 3 ha, riche en oiseaux et marquée par un micro-climat d'asphodèles, de poireaux et de fenouils sauvages. Leur nom est d'ailleurs tiré du corse finochju, fenouil.

Village de Rogliano
Village de Rogliano

[modifier] Patrimoine et monuments

Macinaghju, la marine de Rogliano, perpétue sa tradition maritime avec son port de plaisance de 600 anneaux. Il est bâti sur l’ancien port de pêche et de commerce, qui fut l'un des ports de Corse les plus actifs au XIXe siècle. Ce fut aussi le lieu de nombreux débarquements historiques. A la Maison du Port sont déposés les trouvailles des sites archéologiques.

Les hameaux de piémont de Rogliano sont groupés en larges gradins à flanc de montagne. Au XVIIIe siècle et au XIXe siècle y furent bâties de hautes maisons, mais certaines d'entre elles remontent jusqu'au XVe siècle. Les ruelles sont parfois entrecoupées d'escaliers et de passages voûtés. A la fin du XIXe siècle, de nombreux Roglianais, de retour au pays après avoir fait fortune en Amérique, construisirent d'immensent manoirs, dits Maisons des Américains. Quatorze familles de Roglianu sont demeurées à Porto Rico, où les Corses forment une forte minorité, à 85% capcorsine. Les anciens moulins de la Coscia, qui dominaient le village, sont aujourd'hui le site d'un relais de télévision. De nombreuses et souvent magnifiques sépultures familiales sont construites le long des routes entre la paroisse et le cimetière.

L'ancien couvent Saint-François, daté de 1520, fut restauré au XVIIIe siècle, mais son église est ruinée. A l'ouest de la plage de Tamarone, la chapelle Sainte-Restitude fut construite sur un ancien sanctuaire. La Chjapella, chapelle Sainte-Marie, bâtiment roman du XIe siècle, fut reconstruite au XVIe siècle, un peu en retrait.

[modifier] Les hameaux

  • Bettolacce : le chef-lieu communal est dominé par la tour génoise ronde Barbara da Mare - il s'y trouve la chapelle Saint-Jean - il est traversé par le "Chemin de l'impératrice", nommé ainsi en souvenir de la visite d'Eugénie de Montijo à son retour de l'inauguration du canal de Suez, le 2 décembre 1869, et qui en finança la réalisation - l'église Sant'Agnellu (construite en 1510 et 1720), à belle façade baroque, reçut également la balustrade de son chœur de l'impératrice Eugénie, et contient un autel en marbre et des toiles de l'Annonciation (XVIIe siècle) et de Notre-Dame-du-Rosaire (XVIe siècle) - la chapelle de confrérie Santa Croce (classé Monument Historique), près du cimetière, constitue l'actuelle Maison des jeunes ;
  • Campianu : un moulin à vent, aujourd'hui ruiné, se dressait au-dessus du hameau, sur la cime San Berardinu - il s'y trouve toujours les chapelles Saint-André, et à l'ouest San-Guglielmo et Sainte-Anne - vers le nord, on retrouve les ruines de la chapelle Saint-Georges sur un sanctuaire roman et l'ancien hameau ruiné de Vighjetu, sur un site préhistorique, avec sa chapelle Saint-Erasme d'origine préromane - juste avant Quercioli demeurent les ruines de la chapelle Sainte-Catherine ;
  • Castellu ;
  • Macinaghju : la marine de Rogliano est le premier port de plaisance du Cap corse et le deuxième port de pêche après Centuri - on y trouve la chapelle Saint-Marc ;
  • Magna Suprana : le village se trouve sur le site romain de Vicus Aurelianus - on y trouve la chapelle Saint-Pierre - la chapelle de la Madona delle Grazie se trouve vers Vignale ;
  • Magna Suttana : dans le hameau se dresse l'église Sainte-Claire - au nord, sur l'emplacement d'un sanctuaire préroman, se trouve la chapelle ruinée Saints-Côme-et-Damien, datée du XVIe siècle, avec son campanile isolé ;
  • Olivu : des deux tours carrées qui furent bâties dans ce hameau, l'une est en ruine et l'autre reste habitée ;
  • Quercioli : une tour génoise et une chapelle Saint-Roch (XVIIe siècle) se trouvent dans le village ;
  • Vignale : à l'est, le Castellacciu San Colombano, construit au XIIIe siècle par Ansaldo da Mare, amiral de la flotte de Frédéric II, fut démantelé en 1554 par les Génois en représailles contre Giacomo-Santo da Mare qui avait pris le parti de Sampiero Corso et de la France de Henri II, et constitue aujourd'hui une vaste ruine - à proximité, le Castello San Colombano, le château des Negroni (descendants des Da Mare), fut construit au pied des ruines du château fort des Da Mare par Giacomo Negroni de San Colombano en 1556 ; ses trois étages et douze chambres furent occupés en permanence de 1556 à 1947, quand il brûla accidentellement dans un feu de broussailles - la chapelle Sainte-Lucie se dresse aussi dans le village ;
  • Vignallelu.

[modifier] Les tours littorales

Quatre tours génoises littorales se trouvent à Rogliano :

  • la tour de Macinaghju et celle des Finocchiarola, toutes les deux en ruine ;
  • la tour de Santa Maria di a Chjapella ;
  • la tour d'Agnellu : tour ronde du XVIe siècle.

[modifier] Histoire

Le site fut occupé depuis l'antiquité. Tout le territoire de Roglianu connut la présence romaine. Le village occupe d'ailleurs l'emplacement de la localité romaine de Vicus Aurelianus, origine étymologique du toponyme. Le village romain fut détruit par les Vandales en 457. On retrouve un gisement d'amphores sur les îles Finocchiarola ainsi que des ruines romaines au nord, près de la chapelle Santa Maria.

A partir de 1249, Rogliano fut le chef-lieu du fief génois le plus important du Cap Corse, celui des Da Mare de San Colombano, jusqu'en 1523, date à laquelle il passe par mariage à la famille Negroni. Augustin Doria s'empara du fief en 1592 et plaça le Cap Corse sous tutelle directe de l'administration génoise.

En 1757, Pascal Paoli libéra le Cap corse de la tutelle italienne. Mais la tour du Santa Maria ne fut reprise qu'en 1761, et l'île de Capraja en 1767. En 1768, Rogliano devint la capitale de la nouvelle province française du Cap Corse, puis sous-préfecture du département du Golo en 1790.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2002 - 2008 Pierrette Tomasi - -
1997 - 2002 Antoine Breschi - -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

| align=center| 2008 - 2013 ||align="center"| ????? ||align="center"| - ||align="center"| - ||

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
518 535 495 508 480 458
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Economie locale

L'agriculture reste ici la plus active du Cap Corse, malgré un fort déclin depuis la fin XVIIIe siècle : vigne, vergers, oliviers et huile d'olive, polyculture en terrasses, élevage ovin et caprin accompagné de production de fromages. La viticulture nourrit une cave coopérative et produit des vins blancs comme la malvoisie et le muscat. Macinaghju est le deuxième port de pêche du Cap Corse (poissons, crustacés). Des carrières de serpentine de Marcolinco sont encore ouvertes à Campianu. Depuis quelques décades, le tourisme fait florès.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Falcucci : philosophe italien du XIXe siècle, né à Magna Suprana ;
  • La famille Da Mare, puis leurs descendants, les Negroni, forma la noblesse capcorsine, dont Rogliano était la capitale ;
  • Ansaldo da Mare : seigneur du Cap Corse au XVIe siècle, qui bâtit le Castello de Vignale, amiral de Frédéric II de Prusse - la thèse sur les origines corses de Christophe Colomb fait du Découvreur l'un de ses descendants.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Rogliano.

[modifier] Notes et références

  1. Rogliano sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes