Relations entre Israël et la Turquie

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Contrairement à beaucoup de pays à majorité musulmane du Moyen-Orient, la Turquie entretient des relations diplomatiques et économiques plutôt bonnes avec Israël.

Sommaire

[modifier] Histoire

Des communautés juives vivaient depuis de nombreux siècles dans les pays conquis ensuite par les Ottomans. Puis en 1492, l'empire ottoman a accueilli des Juifs chassés d'Espagne, du Portugal et d'Italie méridionale par l'Inquisition, de Provence et de certains pays germaniques par les souverains[1]. Enfin, de nombreux Juifs ont été sauvés par la Turquie durant la Seconde Guerre mondiale[2].

Ankara fut le premier Etat musulman à reconnaître l'Etat hébreu, de facto en 1949 puis de jure un an plus tard. En 1958, le Premier ministre israélien Ben Gourion signa avec son homologue turc Adnan Menderes un accord de coopération contre "le radicalisme au Moyen-Orient et contre l'influence soviétique". La coopération entre les deux Etats va se prolonger jusqu'au début des années 1960, lorsque la Turquie prend le parti de se rapprocher davantage de ses voisins arabo-musulmans. Néanmoins, le coup d'état militaire de 1980 et la formation d'un gouvernement par Turgut Özal modifièrent la donne. En 1986, la Turquie nomma à Tel Aviv un chargé d'affaires ayant rang d'ambassadeur, geste diplomatique fort. Puis en 1991, les deux Etats procèdent à la nomination d'ambassadeurs dans leurs capitales. Le Processus d'Oslo va fortement accélérer le processus de rapprochement des deux Etats.

Israël, dans un souci de ne pas se mettre Ankara à dos, refuse catégoriquement de reconnaître le génocide arménien[3].

[modifier] Domaines de collaboration

La coopération entre Israël et la Turquie est extrêmement vaste et recouvre de nombreux domaines, comme l'économie, la technologie militaire, le tourisme, la culture, etc. Les liens politiques et diplomatiques sont très forts, le partenariat israélo-turc étant largement soutenu par les Etats-Unis[4][1]

[modifier] Technologies

La Turquie et Israël ont signé en février et août 1996 deux accords de coopération militaire et d'échanges de haute technologie.

[modifier] Eau

Le potentiel hydrologique de la Turquie est important, par rapport aux autres pays du Moyen-Orient.

L'un des rares moyens d'Israël de faire face à sa pénurie d'eau est l'importation par tankers.

En août 2002, Israël et la Turquie ont signé un accord portant sur 50 millions de m³ d'eau douce par an pendant vingt ans, pour une valeur d'environ un milliard d'euros.

[modifier] Militaire

Les accords militaires actuels entre Israël et la Turquie sont ambigus pour un gouvernement considéré comme islamique, mais sont un exemple du rôle géostratégique que peut jouer la Turquie dans cette région.

La Turquie et Israël ont signé en février et août 1996 deux accords de coopération militaire et d'échanges de haute technologie. Israël peut également se servir de l'espace aérien et maritime turc pour ses entraînements.

[modifier] Échanges commerciaux

Israël est l'un des pays non européens avec qui la Turquie a le plus intensifié ses échanges commerciaux depuis les années 1980. Le volume des échanges est passé de cinquante millions de $ en 1985 à 1,3 milliards en 2002[5].

[modifier] Notes

  1. Robert Mantran (dir.), Histoire de l'empire ottoman, éd. Fayard, 1989, p. 135
  2. Stanford Jay Shaw, Turkey and the Holocaust. Turkey's role in rescuing Turkish and European Jewry from Nazi persecution, 1933-1945, Londres, éd. Macmillan / New York University Press, 1993
  3. Article du Figaro : Le génocide arménien : un tabou israélien
  4. Elise Ganem, L'Axe Israël-Turquie. Vers une nouvelle dynamique proche-orientale?, Editions L'Harmattan, 2005
  5. Jean-François Pérouse, La Turquie en marche. Les grandes mutations depuis 1980, éd. de la Martinière, 2004, p. 343

[modifier] Liens externes