Racialisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le racialisme est un néologisme absent des dictionnaires, qui désigne l'« approche scientifique des races humaines ».

Ne pas confondre avec le racisme, terme bien différencié, qui permet de ne pas faire l'amalgame entre :

  • une définition empirique et nécessaire des différentes races humaines d'une part ;
  • toute idée de conséquences et éventuelles mesures à prendre (différence de telle race par rapport à telle autre, de manière générale ou dans un domaine particulier; implications politiques, pour ou contre les hybridations, etc.) d'autre part.

Les approches de ce terme sont divergentes.

  • Certains considèrent le racialisme comme un quasi-synonyme d'un autre vocable utilisé au début du XXe siècle : la raciologie, qui désigne la science comparative (anthropologie) consacrée à l'étude des types humains en tant qu'ils présentent des caractères héréditaires différents ;
  • d'autres estiment qu'il s'agit tout simplement de prendre en compte la réalité des différences physiques entre les divers groupes humains (races, ethnies) (ethno-différentialisme) (par exemple : Peuls, Pygmés, Aborigènes, Celtes, Sémites, Slaves, Inuits, etc ...), dépourvu de toute idée de hiérarchisation des races ;
  • dans la littérature anglo-saxonne, le mot « racialism » peut encore être rencontré dans le sens de racisme, où il est alors employé de façon interchangeable avec le mot « racism ».

L'objectif affiché des promoteurs du racialisme est donc de débarrasser l'étude des races de ce qui est selon eux un lourd passif émotionnel causé par plusieurs siècles d'application des doctrines racistes.

[modifier] Une expression réfutée

Icône de détail Article détaillé : Race humaine.

En 2006, la communauté scientifique des biologistes considère qu'on ne peut, grâce aux progrès scientifiques, parler de races humaines. En effet, comme le disait Albert Jacquard dans une déclaration cosignée par six cents scientifiques : « Le concept de race ne peut être défini qu'au sein d'espèces dont divers groupes ont été isolés les uns des autres suffisamment longtemps pour que leurs patrimoines génétiques se différencient. Il se trouve que, dans l'espèce humaine, cette différenciation est si peu marquée que le concept de races humaines est non opérationnel. »

« Les différents groupes ethniques actuels sont les vestiges de ce début de spéciation [d’avant l’invention de l’agriculture]. » (source)

[modifier] Théoriciens

Parmi les premiers théoriciens des races, Kant et Blumenbach, partisans du monogénisme, Meiners et Sömmerring, tenants du polygénisme, Renan ou Arthur de Gobineau et son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-55). Pierre-André Taguieff a établi la généalogie de ce racisme pseudo-scientifique, qui s'appuyait entre autres sur l'existence des zoos humains. Lors des expositions ethnographiques, il était en effet courant de voir des soi-disant sauvages enfermés dans des cages, côte à côte avec des singes.
Hervé Le Bras s'est intéressé aux modalités du racialisme et de la raciologie lors de ses travaux sur l'idéologie démographique. Parmi les hommes de science ou de pouvoir approuvant cette idéologie, il a indiqué Vacher de Lapouge, (darwiniste social et socialiste), sir Ronald Fisher (démocrate et eugéniste négatif) et Paul Rivet, (croyant à la hiérarchie des races, socialiste et vice-président de la Ligue des droits de l'homme).

[modifier] Voir aussi