Raboliot

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Raboliot
Auteur Maurice Genevoix
Genre roman
Pays d’origine France France
Lieu de parution Paris
Éditeur Grasset (édition originale)
Date de parution 1925
Précédé par La Joie (1924)
Suivi par La Boîte à pêche (1926)

Raboliot est un roman français de Maurice Genevoix publié en 1925. Il y évoque et exalte la vie libre d’un braconnier de Sologne. Considéré comme son chef-d’œuvre, ce roman a été récompensé du Prix Goncourt en 1925. Plusieurs adaptations cinématographiques en seront tirées, dont la plus célèbre reste celle de Jacques Daroy en 1945.

[modifier] Place dans l’œuvre de Genevoix

Genèse du Roman

Pour écrire Raboliot, Maurice Genevoix s’installe durant plusieurs semaines chez un garde-chasse, sur un terrain de chasse en Sologne acquis par son oncle entre la Sauldre et le Beuvron[1]. Il se mêle alors à la vie du village voisin, Brinon-sur-Sauldre[2]. Il tente d'y rencontrer Depardieu, braconnier localement connu, mais celui-ci se méfie et, au dernier moment, décline l'invitation de l'écrivain pour le rencontrer. Il racontera cet épisode dans Jeux de glaces, en 1961[3]. Maurice Genevoix puisera dans sa mémoire pour retrouver les souvenirs de chasse qu'il pratiquait plus jeune, avec son père et ses oncles[4]. Mais comme pour chacun de ses romans, il recourra à une large documentation thématique sur la Sologne au XIXème siècle[5], ou sur la géographie de cette région[6].

Réédition de la version définitive

En préparant en 1952 une version publiée au Livre de Poche, Maurice Genevoix a modifié quelques passages qu’il jugeait inutiles ou qui relevaient de « préciosités de style[7]. » Par exemple, la version originale publiée chez Grasset est allégée de terminologies trop précises relatives aux poissons (« ides mélanotes[8])» ou aux plantes (« breuvézes pourpres, breumailles rose tendre[9]) », ou d’erreurs, notamment lorsque Flora s’adresse à Raboliot en l’appelant Monsieur Raboliot[10] (p. 33), la formule ne s’appliquant généralement qu’aux propriétaire terriens[11]. Au total, 785 lignes sont supprimées (26 pages). Mais en fait, de réédition en réédition, Maurice Genevoix n'aura de cesse de revoir cet ouvrage[12].

[modifier] Analyse du roman

L’intrigue

Pierre Fouques, dit Raboliot, est un bûcheron solognot animé de la passion du braconnage. Il suscite la jalousie de Volat, qui tente de rabattre son rival dans les filets du gendarme Bourrel. Raboliot, pris plusieurs fois en flagrant délit, refuse de se soumettre. Au terme d’une longue cavale dans les bois, il retourne vers les siens et se venge de Bourrel.

Analyse littéraire

La constuction du roman est irréprochable. L'influence de Maupassant, à qui l'écrivain consacra un mémoire alors qu'il était à l'ecole normale supérieure, est notoire. Les correspondances entre les sentiments éprouvés par Raboliot et les paysages solognots constituent l'un des points forts de l'oeuvre. Le recours à un vocabulaire ne figurant pas dans le dictionnaire surprendra en revanche certains critiques[13]. Préfigurant ses futurs romans-poèmes, Maurice Genevoix puise dans la poésie pour mieux rendre compte la réalité profonde des choses.

[modifier] Notes

  1. ↑ Association Maurice Genevoix (1998). Itinéraire d’un homme libre. Maurice Genevoix (1890-1980). Hôtel de Ville. Saint-Denis de l’Hôtel. p. 14.
  2. ↑ À l'entrée de ce village, une pancarte indique : Ici commence le pays de Raboliot.
  3. ↑ Jeux de glaces. Éditions Omnibus, 2000. pp. 842-844.
  4. ↑ Jacques Jaubert (1979). Maurice Genevoix s’explique. Lire. Juin 1979. p. 24.
  5. ↑ Maurice Mairesse (1905). Economie rurale de la Sologne au XIXe siècle. Paris.
  6. ↑ Denizet (1900). La Sologne.
  7. ↑ Jean-Paul Grossin et Francine Danin (1990). Maurice Genevoix 19890-1980. p. 15.
  8. ↑ Raboliot. Grasset, 4ème édition. p. 9
  9. ↑ Raboliot. op. cit. p. 26.
  10. ↑ Raboliot. op. cit. p. 33.
  11. ↑ Jacques Jaubert (1979). Maurice Genevoix s’explique. Magazine Lire. Juin 1979. p. 23.
  12. ↑ Claudine Boulouque (1990). Maurice Genevoix 1890-1980. Catalogue de l'exposition. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Mairie de Paris, Direction des Affaires Culturelles. p. 49.
  13. ↑ Jacques Jaubert (1979). Maurice Genevoix s’explique. Magazine Lire. Juin 1979. p. 23.