Révérence (geste)

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Une révérence est un geste traditionnel émanant de la société d'Ancien Régime, qui exprime la considération à la personne ; elle est effectuée dans la plupart des cas par la gent féminine : la dame ou demoiselle effectue une génuflexion en se penchant en l'avant, tout en assurant le maintien de sa toilette en maintenant sa robe.

Les courtisans des cours d'Europe, sans distinction de genre, la pratiquent également face à une personne de haut rang nobiliaire et, dans ce cas, selon la portée de la génuflexion, exprime une franche dévotion.

C'est avec une révérence qu'on débute toute danse, depuis le Moyen Âge jusqu'au milieu du XXe siècle, que ce soit dans une basse danse, un ballet de cour, une contredanse, un quadrille ou une valse.

Selon l'étiquette victorienne concernant la pratique de la danse, il était protocolaire pour une dame de tirer sa révérence avant de commencer à danser avec son partenaire.

On distingue la "petite révérence" (le pied droit de la jeune fille ou de la dame venant se placer à l'arrière du pied gauche, tandis que les genoux sont légèrement fléchis et que les bras restent ballands le long du tronc) de la "grande révérence" (au cours de laquelle la jeune fille ou la dame va lever ses mains et ses bras pour esquisser un geste ample en forme de coeur avant de relever les pans de sa robe lorsque, accentuant le fléchissement des genoux, le pied droit toujours placé derrière le pied gauche, elle va jusqu'à s'accroupir).

En Asie, notamment dans la culture khmère, il existe un équivalent de la révérence occidentale. Ainsi, devant une très haute personnalité (un Prince du Sang ou le Roi du Cambodge par exemple), la jeune fille ou la dame va joindre ses deux mains et baisser les yeux en reculant jusqu'à s'accroupir en se prosternant environ deux mètres en arrière.

[modifier] Destin divers

Pour certaines personnes, la révérence serait devenue désuète et presque risible aujourd'hui. Pour s'en convaincre, il suffirait de considérer les courbettes de Louis de Funès composant la veulerie de Don Salluste dans le film La Folie des grandeurs. Toutefois, ce film, qui tourne toute la vie de cour en farce, n'a pas d'autre prétention que la parodie humoristique.

Pour d'autres personnes, plus sérieusement, la révérence continue de représenter l'un des plus beaux hommages que l'on puisse exprimer. C'est ainsi que la révérence qui, il est vrai, a fortement disparu de l'éducation française depuis la fin des années 1950, est toujours enseignée aux jeunes filles de bonne famille en Belgique, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne. Il suffit, à cet égard, de voir les rangs de l'assistance "onduler" de façon élégante, au passage de la Reine d'Angleterre et du Duc d'Edimbourg, lors d'une manifestation culturelle comme un concert au Royal Albert Hall par exemple.

[modifier] Étymologie

Substantif à rapprocher du verbe révérer, vénérer.

[modifier] Voir aussi

  • Dans le registre religieux, une autre génuflexion pratiquée par le révérend.