Réseau routier de Guyane
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En raison de la superficie de la Guyane, le réseau routier guyanais est jugé peu dense. Ce réseau a d'abord été exclusivement situé sur le littoral (RN1), pour desservir les zone devenues les plus peuplées de Guyane.
L'accès aux communes de l'intérieur se fait grâce à des moyens complémentaires de transport, comme la pirogue ou l'avion (desserte quotidienne pour Saül et Maripasoula par exemple) ou plus rarement l'hélicoptère. Le Quad est également de plus en plus utilisé.
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[modifier] Réseau de routes nationales
Ces routes constituent l'armature du réseau. Elles relient les principales villes guyanaises (Cayenne, Kourou, Saint-Laurent-du-Maroni) entre elles et à l'aéroport principal de Cayenne.
Il existe maintenant quatre routes nationales (RN1, RN2, RN3 et RN4) en Guyane, d'une longueur totale de 464 km (en 2005).
Elle sont soumises à des restrictions de poids en saison des pluies (48 tonnes en saison sèche, 32 tonnes en saison des pluies, hors ponts). Certaines très petites portions autour de Cayenne sont des voies rapides permettant le contournement ou l'entrée dans l'agglomération cayennaise. Elle totalisent à elles toutes environ 6 kms...
Ces routes traversent les grands fleuves guyanais sur des ponts parfois impressionnants (ex : le pont sur la rivière de Cayenne est long de 1300 m). Avant leur construction relativement récente (à Régina, le pont sur l'Approuague fut inauguré en 2004), des pirogues, puis des bacs transportaient personnes et marchandises, ainsi que véhicules d'une rive à l'autre.
[modifier] Route nationale 1
La route nationale 1 ou « RN1 » peut être divisée en deux portions. La première portion comprend les voies expresses qui mènent du carrefour Jean Galmot dans le centre ville de Cayenne au carrefour de Balata. Il s'agit de voies express.
L'autre tronçon de la RN1 relie Cayenne, au niveau du carrefour de Balata à Saint-Laurent-du-Maroni (limitrophe du Surinam).
Au passage elle dessert dans l'ordre les communes de Macouria, Kourou, Sinnamary, Iracoubo et Mana.
Cette route fut détournée dans les années 1990, pour les besoins du centre spatial guyanais. En effet l'ancien tronçon Kourou-Sinnamary traverse celui-ci. Il est aujourd'hui interdit au public et rebaptisé "route des étoiles".
[modifier] Route nationale 2
La route nationale 2 (RN2) relie Cayenne à Saint-Georges-de-l'Oyapock (limitrophe au Brésil). C'est le grand chantier routier des années 1990-2010. Elle rejoindra Oiapoque en traversant la frontière entre le Brésil et la France lorsque le pont sur l'Oyapock sera achevé (prévu pour 2010). La construction de ce pont n'est toujours pas entamée en mai 2008.
En raison des conditions météorologiques en saison des pluies, c'est un chantier particulièrement difficile. Une section fortement dégradée persiste entre le carrefour de Cacao et Régina.
Ce chantier piloté par la DDE a fait l'objet d'une étude d'impact et de mesures compensatoires pour limiter son impact environnemental, mais ces mesures ne sont que partiellement efficaces, et la contribution de cet axe à la fragmentation des écosystèmes forestiers reste un problème majeur, de même que son rôle facilitateur pour une pénétration, chasse, et exploitation pas toujours légale de la forêt ou de l'or.
En raison des nombreux travaux dûs aux intempéries de saison des pluies et d'aménagements complémentaires de cette route, la vitesse est limitée à 70 kilomètres heure, par arrété prefectoral 412 a du 14 février 2005, du point zéro dit carrefour giratoire de Balata à Saint Georges de l'Oyapock, jusqu'à la fin des travaux, prévus début 2009.
Depuis 2007, un barrage permanent de la gendarmerie arrête tous les véhicules, afin de lutter contre les diférents trafics, plaies de la Guyane, comme l'orpaillage clandestin, ou passages de clandestins. Ce même type de barrage est présent à Irracoubo, sur la Rn 1.
[modifier] Route nationale 3
La route nationale 3 (RN3) relie le port de Dégrad-Des-Cannes au rond-point des Maringouins. Elle a été construite entre 1971 et 1973 afin de faciliter le transit des marchandises entre le port et le centre spatial guyanais de Kourou.
C'est sur cette route qu'a eu lieu le glissement de terrain dit "de Cabassou" en 2000 qui a vu se déverser 300 000 m³ de terre sur la chaussée faisant 10 morts (dont 2 automobilistes).
[modifier] Route nationale 4
La RN4, située sur la commune de Matoury, relie le bourg de Matoury à Rémire-Montjoly, entre le carrefour Califourchon et le carrefour Vidal
[modifier] Réseau de routes départementales
On distingue deux types de route départementale :
- les routes départementales en milieu urbain. Elles ont le statut de boulevard urbain (exemple: RD2 route de Rémire-Montjoly, RD18 rocade de Cayenne).
- les routes départementales en milieu rural.
Ce sont des routes plus petites (type « routes de campagnes ») qui supportent un trafic moins dense. Elles desservent les villages du littoral. La longueur totale du réseau départemental était de l'ordre de 400 km en 2005. La traversée des petits cours d'eau se fait par l'intermédiaire de chaussées posées sur des buses, tandis que les fleuves et rivières sont traversés par des ponts (ex : le pont au dessus de Comté).
- les routes de Montsinnéry et de la Carapa relient la RN1 (Macouria-Tonate) à la RN2 (carrefour du Gallion) en contournant Cayenne.
- la route de Mana
- les autres voies secondaires asphaltées finissent en cul-de-sac :
- la route de Kaw qui dessert Roura jusqu'au débarcadère de Kaw, en suivant la ligne de crête de la Montagne de Kaw
- la route de Cacao
- la route de Matiti relie la RN1 au lycée agricole de Matiti
- la route de Saint-Jean-du-Maroni
- la route du barrage de Petit-Saut (officiellement interdite à la circulation)
- la route d'Awala-Yalimapo
- la route de Javouhey
[modifier] Réseau de pistes forestières
Les pistes forestières sont parfois difficilement praticables et souvent interdites à la circulation. Ce sont des voies de communications théoriquement réservées aux activités d'exploitation forestière et d'orpaillage légal. Les principales pistes sont :
- piste Maripa
- piste de Bélizon (150 km, lire son histoire)
- piste de Saint-Élie (qui ne mène pas à Saint-Élie)
- piste entre le lac de retenue du barrage de Petit-Saut et Saint-Élie (26 km)
- piste de Tonnegrande (elle mène au hameau de Tonnégrande à partir de la route de Montsinnéry)
- piste Coralie (la plus ancienne de Guyane, elle dessert le site de la mine Boulanger)
- piste de Risquetout
- piste d'Organabo
- piste de Paul Isnard
- piste Maripasoula-Papaïchton
Existent aussi de très nombreux layons forestiers perpendiculaires aux routes, plus ou moins entretenus et matérialisés.
De nombreuses localités ne sont pas actuellement reliées au réseau routier bitumé : Ouanary, Camopi, Kaw (la route mène à un débarcadère), Saül, Saint-Élie, Grand-Santi, Papaïchton, Maripasoula, Apatou (route presque terminée, mais déjà facteur d'exploitation intense de ses abords, comme le montrent les images satellitaires notamment).
[modifier] Projets routiers
Divers projets routiers sont plus ou moins aboutis, dont :
- route de Saül (piste de Bélizon)
- route Kaw-Régina (quelques kilomètres ont été construits dans les années 1990)
- route d'Apatou (quasiment terminée en 2007, il ne manque que les ponts)
- axe Saül-Maripasoula (en projet)
- axe Apatou-Maripasoula
Ces projets sont critiqués notamment pour leur coût ; le prix de construction au kilomètre de la route d'Apatou équivaut à celui de la construction d'une autoroute métropolitaine. Ceci d'autant que l'entretien annuel est ensuite très onéreux (Le sol guyanais déforesté est vulnérable à l'érosion. Les pluies torrentielles de la saison humide creusent d'innombrables trous dans les chaussées, qui se transforment parfois en glissements de terrains ou en profondes tranchées).
Leur intérêt est également discuté : les quelques habitants des zones dites « enclavées » ne sont pas forcément demandeurs de telles infrastructures et préfèrent garder leur tranquillité et leur originalité (ex : Saül, Papaïchton). Les images satellites (par exemple celles de Google Earth) montrent que la forêt guyanaise se dégrade beaucoup plus vite aux abords des routes, et certains affirment que ces routes serviraient beaucoup plus aux orpailleurs clandestins et à l'installation d'abattis illégaux qu'aux riverains officiels. Le bouleversement culturel et économique pour les communautés amérindiennes et bushinengues qui vivent sur les bord des fleuves depuis des siècles ne serait pas suffisamment pris en compte dans ces projets (exode rural, société de consommation).
Enfin, les routes sont un facteur important de morcellement des écosystèmes forestiers. La plupart des animaux forestiers ne traverse pas les routes tropicales, et ceux qui le font s'exposent à une prédation accrue, et localement aux chasseurs qui les attendent. Cette fragmentation de la forêt guyanaise ainsi qu'une éventuelle apparition de fronts pionniers auraient aussi d'importantes conséquences pour l'équilibre écologique des régions encore épargnées par ces phénomènes.
Certains préconisent la maîtrise et le renforcement des moyens de communication déjà en place avant d'entamer de nouveaux projets (les communes du fleuve sont efficacement ravitaillées par transport piroguier).