Barrage de Petit-Saut

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5° 03′ 50″ N 53° 02′ 49″ W / 5.064, -53.047

Barrage de Petit-Saut
Localisation
Pays Guyane
Cours d’eau Sinnamary
Objectifs et impact
Vocation électricité
Année de mise en service 1994
Surface irriguée 560 ha
Structure
Type barrage en BCR
Réservoir
Volume du réservoir 3 500 Mm3
Surface du réservoir 35 000 ha
Centrale hydroélectrique
Capacité énergétique 37 MW
Production annuelle 4 x 29 GWh/an
Barrage - hydrologie

Le barrage de Petit-Saut est un barrage français situé dans le département de la Guyane entre les communes de Sinnamary et de Saint-Élie.

Ce barrage est situé sur le fleuve Sinnamary à environ 60 km de l'estuaire. Son lac de retenue, d'une surface de 350 km², est le plus grand de France ; plus grand que la ville de Paris.

Les turbines du barrage produisent l'électricité de Cayenne et de son agglomération, de Saint-Laurent-du-Maroni, de Kourou et du Centre spatial guyanais ainsi que des autres villes de la la région côtière.

La construction de ce barrage, commencée en 1989 (1987 pour la route), s'est terminée en 1994. le barrage ne s'est pas rempli aussi vite que prévu, probablement en raison d'une sous-estimation non pas de la pluviométrie mais de la capillarité qui tend à freiner la descente de l'eau dans le bassin versant, ou peut-être suite à la mort de millions d'arbres par noyade, ce qui a entraîné la suppression de leur évapotranspiration et une modification importante du micro-climat de la vallée inondée.

Sommaire

[modifier] Rejets de gaz

Lors de la construction du barrage, et compte tenu de la zone de forêt à inonder, il n'a pas été procédé à la déforestation du site.

Une partie de la matière organique piégée sous l'eau s'est décomposée, a absorbé une partie de l'oxygène de l'eau et a provoqué des rejets de sulfure d'hydrogène, de dioxyde de carbone et de méthane (puissant gaz à effet de serre). Cette pollution a alors provoqué la mort de nombreux poissons peu après la mise en eau. Pour amoindrir l'effet sur l'environnement, EDF a dû apporter des modifications (afin de provoquer des remous) qui ont diminué la hauteur de chute d'eau de 4 m et le rendement de la retenue de 15%.

Toutefois, au fur et à mesure de la minéralisation de la matière organique, les émissions diminuent (le maximum d'émission semble avoir été atteint en 1995).

[modifier] Rejets ou accumulation de mercure

Le mercure utilisé par de nombreux orpailleurs de guyane pour amalgamer l'or et pour partie lessivé par les cours d'eau, ou rabattu par la pluie (pour les vapeurs de mercure). Une partie s'accumule dans les dépressions et tout particulièrement dans le réservoir, en amont du barrage. De plus le sol guyanais est naturellement riche en mercure (huit fois plus en moyenne qu'en France métropolitaine). Le mercure libéré par le traitement aurifère du sol aux lances à eau, très volatile en climat équatorial et tropical est également source de pollution de l'air, des brumes, des pluies et de l'eau et des sédiments. Ce mercure « naturel », libéré par l’homme s'ajoute aux importantes quantités évaporées par les orpailleurs. Ces techniques génèrent une forte turbidité de l’eau et une re-sédimentation dans les zones de ralentissement du courant et tout particulièrement dans le réservoir en amont des turbines du barrage. Le CNRS a ainsi montré que ce réservoir constitue un réacteur chimique et biochimique favorisant l'réduction d'une faible partie du HgII en Hg0 volatil (processus photochimiques, chimiques et bactériens) et surtout la production de méthyl-mercure MMHg dans la couche anoxique de la colonne d'eau (absence quasi-totale d'oxygène au-delà de 5 m de profondeur et jusqu'à 35 m dans le barrage). Dans ces zones, les bactéries sulfato-réductrices méthylent le mercure et le rendent plus toxique et très biodisponible. Selon le CNRS, en profondeur, et en aval du barrage, le mercure est présent sous sa forme méthylée la plus dangereuse à des taux d'environ 25% du mercure total (0,3 à 0,5 ng/l), soit 25 fois plus qu'en amont de la retenue où le MMHg dépasse rarement 1 % du mercure total. Ce mercure est emporté par le Sinnamary jusqu'à l’océan Atlantique qu'il va durablement polluer.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références