Réseau des bibliothèques interuniversitaires d'Île-de-France
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Paris et l'Île-de-France comptent plusieurs universités. Cela entraîne une certaine dispersion de la documentation universitaire, à laquelle il a été en partie remédié par la constitution d'un réseau de bibliothèques interuniversitaires.
Ce réseau comprend une dizaine de bibliothèques qui ont chacune leur spécificité. Certaines préexistaient à la réorganisation des universités au moment de la Révolution française, d'autres ont été créés ultérieurement, soit de toutes pièces, soit par partage des fonds d'une autre bibliothèque.
Sommaire |
[modifier] Les bibliothèques de l'université de Paris avant mai 1968
Le noyau dur du futur réseau est représenté par la Bibliothèque de la Sorbonne, qui portait alors le nom de bibliothèque de l'université de Paris. S'y ajoutaient trois sections installées dans des locaux distincts (droit, médecine, pharmacie). Dans l'entre deux guerres, trois autres bibliothèques ont rejoint le groupe. Il s'agit de la Bibliothèque Sainte-Geneviève (1930) et de deux bibliothèques d'origine privée rattachées à l'université de Paris, la Bibliothèque d'art et d'archéologie (1918) et la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (1934). Enfin, après 1945, des centres universitaires se sont construits dans la capitale et dans la Petite Couronne (notamment à Nanterre où a éclaté le mouvement du 22 mars). Dans tous ces centres, des bibliothèques ont vu le jour.
[modifier] Le décret de 1972
Après les mouvements de mai 1968 et la Loi Faure, l'université de Paris a éclaté en plusieurs établissements. Dans un premier temps, les bibliothèques n'ont pas été entièrement séparées et il a été décidé de créer des bibliothèques interuniversitaires (BIU).
Le décret no 72-132 du 10 février 1972 a institué quatre bibliothèques interuniversitaires baptisées A, B, C, D, la dernière devant être provisoire. Chacune de ces quatre bibliothèques a été constituée à partir de différentes bibliothèques. En outre, quatre bibliothèques ont été créées pour les universités de Paris VIII, Paris IX, Paris X et Paris XI.
[modifier] Le décret de 1978
Après quelques années, le système a été modifié pour plusieurs raisons : d'abord les universités voulaient gagner en autonomie en ayant leurs propres bibliothèques ; ensuite la gestion des BIU n'était pas facile en raison de la disparité de taille entre les composantes ; enfin, entre temps, la création de nouveaux centres universitaires avait entraîné la constitution d'autres services documentaires qu'il n'était pas toujours facile d'intégrer dans les cadres préexistants.
Vu cette situation, les bibliothèques interuniversitaires ont été à leur tour démantelées à l'occasion du décret no 78-1122 du 16 novembre 1978. Les plus gros éléments sont restés bibliothèques interuniversitaires, mais de manière autonome, les plus petites entités ont été rattachées aux universités dont elles faisaient partie. Le tableau 1 décrit les quatre BIU (A, B, C, D), avec les éléments dont elles ont été composées et le devenir de ces bibliothèques après l'éclatement.
Bibliothèque interuniversitaire | Composantes | Situation actuelle |
---|---|---|
A | Bibliothèque de la Sorbonne | Érigée en SICD |
Bibliothèque de l'ancienne faculté de droit | Érigée en SICD sous le nom de Bibliothèque Cujas | |
Bibliothèque Sainte-Geneviève | Érigée en SICD | |
Bibliothèque universitaire centrale des étudiants malades | ||
B | Bibliothèque d'art et d'archéologie | Intégrée à l'Institut national d'histoire de l'art |
Bibliothèque du centre universitaire Censier | Rattachée au SCD de Paris III | |
Bibliothèque du centre universitaire Montgolfier | ||
Bibliothèque du centre universitaire du Grand Palais | Rattachée au SCD de Paris IV puis supprimée | |
Bibliothèque du centre universitaire de Clignancourt | Rattachée au SCD de Paris IV | |
Bibliothèque du centre universitaire d'Asnières | Rattachée au SCD de Paris III | |
Bibliothèque de documentation internationale contemporaine | Érigée en SICD | |
C | ||
Bibliothèque de l'ancienne faculté de médecine et annexe, rue des Saints-Pères | Érigée en SICD sous le nom de Bibliothèque interuniversitaire de médecine | |
Bibliothèque de l'ancienne faculté des sciences de Paris (Saint-Bernard) | Érigée en SICD sous le nom de Bibliothèque interuniversitaire scientifique de Jussieu | |
Bibliothèque de l'ancienne faculté de pharmacie | Érigée en SICD sous le nom de Bibliothèque interuniversitaire de pharmacie | |
Bibliothèques des Centres hospitaliers universitaires | ||
Cochin-Port Royal | Rattachée au SCD de Paris V | |
Necker-Enfants malades | Rattachée au SCD de Paris V | |
Saint-Antoine | Rattachée au SCD de Paris VI | |
Pitié-Salpêtrière | Rattachée au SCD de Paris VI | |
Broussais-Hôtel-Dieu | Rattachée au SCD de Paris VI | |
Bichat-Beaujon | Rattachée au SCD de Paris VII | |
Paris Ouest-Garches | Rattachée au SCD de Paris V puis au SCD de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines | |
Lariboisière-Saint-Louis | Rattachée au SCD de Paris VII | |
D | ||
Bibliothèque du centre universitaire de Saint-Denis | Forment le SCD de Paris XIII | |
Bibliothèque du centre universitaire de Villetaneuse | ||
Bibliothèque du centre universitaire de Saint-Maur | Forment le SCD de Paris XII | |
Bibliothèque du Centre hospitalier universitaire de Créteil | ||
Bibliothèque du centre universitaire de Créteil |
[modifier] Le décret de 1991
Le décret no 91-321 du 27 mars 1991 ne modifie guère le paysage des bibliothèques mais il tire les conséquences de la réforme de 1984-1985. C'est ainsi que les bibliothèques universitaires deviennent des Services communs de documentation. Les bibliothèques interuniversitaires, baptisées Services interétablissements de coopération documentaire (SICD), sont chacune rattachée administrativement à une université. Le tableau 2 donne la liste actuelle des services interétablissements de coopération documentaire.
Université de rattachement | Services interétablissements de coopération documentaire |
---|---|
Université de Paris I | Bibliothèque de la Sorbonne |
Bibliothèque Cujas | |
Université de Paris III | Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales |
Bibliothèque Sainte-Geneviève | |
Bibliothèque Sainte-Barbe | |
Université de Paris V | Bibliothèque interuniversitaire de médecine |
Bibliothèque interuniversitaire de pharmacie | |
Université de Paris VI | Bibliothèque interuniversitaire scientifique de Jussieu |
Université de Paris X | Bibliothèque de documentation internationale contemporaine |
[modifier] Évolutions récentes
Si les universités parisiennes ont été un peu oubliées dans le plan Université 2000, leur situation a été examinée dans le plan suivant, Université du 3e millénaire. La question des bibliothèques universitaires a fait l'objet d'un réexamen. Les changements dans le réseau s'étalent dans le temps, et si certains sont bien avancés, d'autres n'ont encore pas produit tous leurs effets. Voici les principaux changements en cours ou en projet :
- depuis 2002, la Bibliothèque d'art et d'archéologie a quitté le réseau ; elle est désormais rattachée à l'Institut national d'histoire de l'art (INHA) ;
- la Bibliothèque interuniversitaire scientifique de Jussieu est concernée par le plan de désamiantage de Jussieu ; à cette occasion, un regroupement de certaines sections est en cours
- la Bibliothèque Sainte-Barbe a été créée en 2004 sur l'emplacement de l'ancien collège. Elle est destinée à accueillir prioritairement des étudiants de niveau L et à désengorger la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Ouverture prévue : 2008.
- la Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales constitue l'élément essentiel de la nouvelle Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC), en cours de construction sur la ZAC Paris Rive Gauche, à côté de la Bibliothèque nationale de France. Cette bibliothèque a été constituée sous la forme d'un groupement d'intérêt public, comme le prévoit la loi. Ouverture prévue : 2010.
- la Bibliothèque de la Sorbonne doit faire l'objet d'importants travaux de rénovation, en particulier pour améliorer les conditions de sécurité contre l'incendie. Prévus entre 2008 et 2011, ils entraîneront une fermeture complète de la bibliothèque.