Hôtel-Dieu de Paris

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48° 51′ 17″ N 2° 20′ 56″ E / 48.85467, 2.34882

Entrée de l'Hôtel-Dieu, en 2007
Entrée de l'Hôtel-Dieu, en 2007

Fondé en 651 par saint Landry, évêque de Paris, l’Hôtel-Dieu de Paris est le plus ancien hôpital de la capitale. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Paris jusqu'à la Renaissance.

Modeste à l'origine, il est construit sur la rive gauche de l'île de la Cité, du VIIe au XVIIe siècle ; deux bâtiments étaient reliés par le pont au Double.

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Sommaire

[modifier] Histoire de l'Hôtel-Dieu

Notre-Dame de Paris avec, à droite, l'ancien hôtel-Dieu démoli par Haussmann
Notre-Dame de Paris avec, à droite, l'ancien hôtel-Dieu démoli par Haussmann

L’histoire des hôpitaux parisiens date du Moyen Âge. La pauvreté étant très importante à l’époque, elle devient une occasion de rédemption pour beaucoup de bourgeois et de nobles, qui voient en elle une façon de racheter leurs péchés en leur venant en aide. Les œuvres permettent alors de créer l’Hôpital de la Charité, dont la structure lie immanquablement piété et soins médicaux. L’Église est alors toute puissante, tant d’un point de vue administratif que thérapeutique. La création de l’Hôtel-Dieu de Paris procède de cette tradition de charité, et ce, jusqu’au XIXe siècle, malgré la remise en cause des siècles suivants.

Au XVIe siècle, l’Hôtel-Dieu connaît une crise financière, puisque seulement financé par les aides, subsides ou privilèges. Celle-ci occasionne la création en 1505 d’un conseil de huit gouverneurs laïcs : les présidents du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides, et le Prévôt des Marchands. L’Etat intervient progressivement, d’abord par l’intermédiaire du Lieutenant Général de Police, membre du Bureau de l’Hôtel-Dieu de Paris en 1690, puis par l'intermédiaire Necker, qui créé au XVIIe siècle, les charges d’"Inspecteur général des hôpitaux civils et maison de forces » et celle de « Commissaire du Roi pour tout ce qui a trait aux hôpitaux ».

C'est à cette période que l’image du pauvre change. Il est socialement dangereux, car marginal. Pour les contrôler, les élites du XVIIe siècle brandissent des arguments moraux afin de créer des établissements leur permettant d’enfermer les pauvres. L’hôpital est alors un lieu de réclusion, permettant par la même occasion d’assainir le monde urbain. L’hôpital prend alors le nom de « Hôpital Général » ou « Hôpital d’enfermement », dont l’Hôtel-Dieu fait partie.

Parallèlement aux travaux de son époux sur la gestion des hôpitaux, Madame Necker modifie progressivement la symbolique de l’hôpital : de la charité, on passe à la bienfaisance. Le malade est mieux considéré. On voit même apparaître des maisons de convalescence. De plus, les idées prônées parle Siècle des Lumières permettent une importante réflexion sur le milieu hospitalier. Mais ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle, que l’hôpital devient une « machine à guérir », où le malade y est soigné et en ressort guéri. Il faudra cependant attendre le XIXe siècle, pour que l’hôpital devienne un lieu de pratique de la médecine et de la science, mais aussi, un lieu d’enseignement et de la recherche médicale.

En 1772, un incendie détruit une grande partie de l’Hôtel-Dieu. D’autres plans sont alors construits et de nombreuses modifications sont apportées.


En 1801, les hôpitaux parisiens se dotent d’un cadre administratif nouveau : le conseil général des hôpitaux et hospices civils de Paris. Cette volonté d’une meilleure gestion occasionne la création de nouveaux services : le bureau d’admission et la Pharmacie centrale.

D'autre part, à cette époque, l’Hôtel-Dieu prône la pratique de la vaccination. Le Duc de la Rochefoucault-Liancourt en est d’ailleurs un fervent partisan. De même les découvertes de René-Théophile-Hyacinthe Laennec permettent d’affiner les méthodes de diagnostic, l’auscultation et l’étiologie des maladie.

Face à ce développement de la médecine, l’Hôtel-Dieu ne peut faire face. C’est pour cette raison que de nouveaux hôpitaux parisiens font leur apparition , chacun se spécialisant sur un ou plusieurs cas cliniques. L’Hôpital Saint-Louis devient un grand centre d’études et de soins des maladies de peau ; La Piété devient un centre d'études et de soins des maladies du système nerveux et des centres de gériatrie. Progressivement, chaque hôpital développe son centre de pédiatrie.

Ce n'est qu'en 1908, que les religieuses Augustines quittent définitivement l'Hôtel-Dieu. Leur départ met alors fin à des siècles de domination de l'Église sur les hôpitaux.

[modifier] Rôle au sein du système de santé parisien

Il est actuellement l'un des hôpitaux de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris.

Depuis 50 ans, l'Hôtel-Dieu abrite le service de diabétologie et de maladies endocriniennes. Il se consacre presque exclusivement au dépistage, au traitement et à la prévention des complications du diabète sucré. C'est également un service de référence pour les hypoglycémies. Tourné vers l'information du patient (éducation thérapeutique) et les innovations technologiques, il offre un large choix de structures de soins, des plus légères aux plus lourdes. Il est aussi à la pointe de la recherche diabétologique dans des domaines tels que : nouvelles insulines et nouveaux médicaments, effets de l'alimentation, pompes externes et implantées, capteurs de glucose et pancréas artificiel.

Plus récemment, un service important d'ophtalmologie (urgence, chirurgie et recherche) a été développé à l'Hôtel-Dieu sous la direction d'Yves Pouliquen.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens externes

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