Pyramide des besoins de Maslow

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accomplissement personnel

estime de soi

estime des autres

amour, appartenance

sécurité

physiologique

Pyramide des besoins

La pyramide des besoins schématise une théorie élaborée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow sur la motivation. L'article où Maslow expose sa théorie de la motivation, A Theory of Human Motivation, est paru en 1943. Il ne représente pas cette hiérarchie sous la forme d'une pyramide, mais cette représentation s'est imposée dans le domaine de la psychologie du travail, pour sa commodité. Maslow parle, quant à lui, de hiérarchie, et il en a une vision dynamique.

La pyramide est constituée de cinq niveaux. Nous recherchons d'abord, selon Maslow, à satisfaire chaque besoin d'un niveau donné avant de penser aux besoins situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide. Sans surprise, on recherche par exemple à satisfaire les besoins physiologiques avant les besoins de sécurité : c'est pour cela que dans une situation où notre survie serait en jeu, nous sommes prêts à prendre des risques.

Sommaire

[modifier] Hiérarchisation

[modifier] Besoins physiologiques

On nomme besoins physiologiques ceux liés au maintien de l'homéostasie de l'organisme : la régulation des grands équilibres biologiques nécessaires au maintien d'un état de santé physique. Nécessaires à la survie de la personne, ils sont impérieux (respirer, boire, faire ses besoins, manger, dormir, se réchauffer, faire l'amour) et peuvent l'emporter sur la conscience s'ils ne sont pas satisfaits.

La présence à ce niveau du besoin de procréer est sujet à discussion. Celui-ci, utile pour l'espèce, ne semble pas nécessairement présent chez tout individu, ce qui fait que les interprétations divergent.

[modifier] Sécurité

Le besoins de sécurité sont ceux qui sont liés à l'aspiration de chacun d'entre nous à être assuré du lendemain physiquement comme moralement. Ils recouvrent le besoin d'un abri (logement, maison), la sécurité des revenus et des ressources, la sécurité physique contre la violence, délinquance, agressions, etc., la sécurité morale et psychologique, la stabilité familiale ou, du moins, une certaine sécurité affective et la sécurité sociale (santé).

On remarquera que la satisfaction des aspirations à la sécurité comme à la satisfaction des besoins physiologiques sont inscrits dans les droits de l'homme. Cela ne signifie pas pour autant que tout État soit déjà en mesure de faire respecter totalement ces droits. Ils orientent cependant en principe les politiques à moyen terme, et sont inscrits dans les Constitutions de certains d'entre eux.

[modifier] Reconnaissance et appartenance sociale

Il s'agit de la recherche de communication et d'expression, d'appartenance à un groupe. Ce besoin d'intégration dans le lien social va de pair avec le besoin de reconnaissance et de considération. Le besoin d'amour doit pouvoir être pris en considération. Il passe par l'identité propre (nom, prénom), le besoin d'aimer et d'être aimé, d’avoir des relations intimes avec un conjoint (former un couple), d’avoir des amis, de faire partie intégrante d'un groupe cohésif, de se sentir accepté et, corrélaire logique, de ne pas se sentir seul ou rejeté.

Ce besoin se manifeste par le comportement parfois atavique ou grégaire de l'être humain.

[modifier] Estime

L'homme a besoin d'être respecté, de se respecter soi-même et de respecter les autres. Il a besoin de s'occuper pour être reconnu, avoir une activité valorisante qu'elle soit dans le domaine du travail, ou dans celui des loisirs. Il s'agit en particulier, du besoin de se réaliser, de se valoriser (à ses propres yeux et aux yeux des autres) à travers une occupation. Le résident a aussi besoin de faire des projets, d'avoir des objectifs, des opinions, des convictions, de pouvoir exprimer ses idées.

[modifier] Autoréalisation

Besoin de poursuivre certains apprentissages avec l'implication du goût de l'effort, de connaître de nouvelles techniques et d'avoir des activités purement désintéressées. Besoin de communiquer avec son entourage et de participer, fût-ce modestement, à l'amélioration du monde.

[modifier] Intérêt du modèle

[modifier] Marketing

Cette pyramide est utile en marketing, où elle permet de positionner un produit[réf. nécessaire]. Son aspect logique y a sans doute un effet rassurant. Il ne s'agit pourtant que d'une ébauche de méthodologie, qu'il faut adapter à l'environnement étudié. Au-delà du premier, il s'agit à strictement parler plus d'aspirations que de besoins.

[modifier] Problèmes relationnels

La pyramide de Maslow peut apporter une autre vision des problèmes relationnels au sein des couples par exemple. Chacun cherchant à satisfaire les besoins du niveau où il se trouve, des couples peuvent se former dont chacun des deux partenaires cherche à combler un besoin différent. Hormis le cas où tous les deux se trouvent au niveau ultime de la pyramide, cas qui sera statistiquement rare, cela peut conduire à des déséquilibres du couple qui, à mesure qu'ils deviennent conscients, sont de plus en plus mal vécus par les deux partenaires.

[modifier] Défauts et limites du modèle

La pyramide de Maslow est l'un des modèles de la motivation les plus enseignés, notamment en formation au management. Ce modèle possède l'avantage d'être immédiatement compréhensible et frappant, mais il possède de nombreuses limites qui ont conduit à sa réfutation pratiquement totale[1]. Abraham Maslow n'a étudié qu'une population occidentale et instruite pour aboutir à ce résultat. Dans d'autres modèles de sociétés, ce modèle peut ne pas être valide. Il s'agit de se questionner sur la légitimité du modèle en prenant en compte le contexte social de la population ou de l'individu.

[modifier] Critique de la validité scientifique

Le fondement du modèle de Maslow est la hiérarchisation des besoins. Or l'individu cherche parfois à satisfaire des besoins d'ordre supérieur même lorsque ceux de la base de la hiérarchie demeurent insatisfaits. Cette hiérarchie impose qu'un besoin supérieur n'est atteint qu'à condition de satisfaire les autres, alors qu'un palier peut être passé. Par exemple, un travailleur précaire peut être plus motivé que ceux qui bénéficient de la sécurité de l'emploi[réf. nécessaire].

Par ailleurs, et de même que dans tous les modèles par couches, le passage à des couches supérieures remet en question la stabilité des couches de base. Par exemple, le besoin d'estime peut amener à négliger le besoin de sécurité au cours d'activités téméraires mais socialement valorisées (défis et records divers). De ce fait, les scientifiques ayant testé expérimentalement le modèle de Maslow ont démontré qu'il ne fonctionne pas[réf. nécessaire].

[modifier] Distinction entre besoin et désir

Le besoin est exprimé par le cerveau inconscient sous forme d'une émotion qui en signale la présence et la satisfaction ou la non satisfaction, tandis que le désir est exprimé par le cerveau conscient sous forme de mots ou d'actes libres. Par exemple, tout individu a besoin de survivre en cas d'attaque, par la contre attaque, ou la fuite (actions inconscientes ou instinctives). En revanche, vouloir posséder une voiture est un désir.

La vente utilise des techniques différentes pour combler le besoin ou le désir. Le besoin est un sentiment de manque ou de privation accompagné d'un desir de le voir disparaitre.

[modifier] Aspects psychologiques et processus mentaux

Les besoins vitaux sont issus du système sympathique (gère la vie, la survie, la reproduction) tandis que les autres besoins sont issus du système parasympathique (gère les besoins en état de sécurité).

Quand le système sympathique entre en action, il utilise un réseau nerveux différent du système parasympathique et l'action sur les sujets est différente en fonction du système réellement en action. Par exemple, quand une personne est sur le sympathique (i.e. en situation de se protéger de ce qui est perçu comme une attaque grave), les ressources allouées à l'estomac sont minimes par rapport aux ressources allouées à l'autodéfense. La digestion se fait donc mal en situation d'insécurité et de stress. Par contre, quand la personne se sent en sécurité, le système parasympathique gère la digestion qui se fait normalement et agréablement. La satisfaction d'un besoin produit une émotion positive tandis que la non satisfaction du besoin produit une émotion négative. L'analyse minutieuse des émotions permet d'identifier correctement le besoin signalé.

Il est important de bien identifier ses besoins en vue de les satisfaire correctement. Quand on satisfait ses besoins soi-même, le système parasympathique émet inconsciemment de l'affection et on peut dire que l'on s'aime soi-même. Quand le besoin est satisfait par une autre personne, le système parasympathique émet inconsciemment de l'affection vers cette autre personne. Comme l'affection est émise par le cerveau inconscient, elle ne se commande pas à partir du cerveau conscient. On peut dire, en général, que les émotions ne se commandent pas, ni par la personne elle-même, ni par une autre personne.

[modifier] Classifications voisines

Une autre classification, réduite à trois niveaux, plus simple, est opérée en sociologie.

  1. Besoin primaire ou besoin vital, physiologique. Quelle que soit la société étudiée, il est impossible de s'en passer.
  2. Besoin secondaire ou besoin social. Il est impossible de se passer de ces besoins pour avoir une vie normale en société. Ces besoins sont, dans le désordre, se laver, posséder une adresse, porter des vêtements en bon état, savoir lire, etc.
  3. Besoin tertiaire ou besoin personnel. Il sert à se sentir bien, à être en bonne santé mentale ou simplement de bonne humeur. Donc : avoir des passe-temps, acheter une certaine marque.

Épicure classait quant à lui les besoins et aspirations en quatre catégories :

  1. Besoins naturels indispensables à la vie (boire, manger, dormir), au bien être (maison, hygiène, diététique, affection), et au bonheur (philosophie, amitié, sagesse)
  2. Aspirations naturelles dont on peut à la rigueur se passer (le sexe, l'amour, jeux, arts, sciences, etc.)
  3. Aspirations de création humaine et donc artificielles (richesse, gloire, etc.)
  4. Aspirations mystiques et non réalisables (désirs d'immortalité, etc.)

Les neurosciences ont mis en évidence tant le rôle du plaisir que de la souffrance dans l'activité cérébrale servant de support au processus de décision.

[modifier] Notes et références

  1. Jacques Lecomte, Les théories de la motivation, Sciences humaines, Hors-série N° 19 - Décembre 1997/Janvier 1998

[modifier] Voir aussi