Plan Z

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Le plan Z (Z-Plan en allemand) est le nom donné au plan de rééquipement et d’expansion de la Kriegsmarine dès 1935 et dans les années qui suivirent.

Sommaire

[modifier] L’après première guerre mondiale

Suivant la fin de la Première Guerre mondiale, les forces armées allemandes devenaient sujettes au traité de Versailles. Pour la marine, cela signifiait qu’elle était limitée à 6 croiseurs lourds cuirassés, 6 croiseurs, 12 destroyers et 12 torpilleurs. Avec le sabordage de la plus grande partie de la Hochseeflotte à Scapa Flow, des nouvelles constructions étaient requises. Le premier navire important à être bâti après la guerre fut le croiseur léger Emden. Il fut suivi peu après par les trois croiseurs légers de la classe K, Königsberg, Karlsruhe et Köln, et plus tard par deux navires qui furent des versions modifiées de la classe K, les Leipzig et Nürnberg. Le Traité stipulait également que les Allemands pouvaient remplacer leurs navires de guerre en fonction de leurs besoins, sans dépasser toutefois le tonnage de 10 000 tonnes pour une unité. Ainsi, le concept de « croiseur cuirassé » fut développé, étant défini comme étant un navire de course contre les flottes marchandes, avec les avantages d’être « plus rapides que les forces lourdes » (croiseurs) et « plus fort que les forces rapides » (cuirassé). Cela mena au Deutschland, navire armé de 6 canons de 11 pouces et doté d’une vitesse de 28 nœuds. Deux unités évoluées, Admiral Scheer et l’Admiral Graf Spee suivirent. Ils étaient dénommés « cuirassés de poches » à l’extérieur.

[modifier] Accession des nazis au pouvoir

En 1933, Adolf Hitler devient le chancelier de l’Allemagne. Il se retira des stipulations du traité de Versailles et commença à reconstruire l’armée. Le prestige des croiseurs cuirassés conduisit à la conception de deux autres, les puissants croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau qui étaient plus grands et portaient 9 canons à la place de 6. Au même moment, des études furent menée en vue de la réalisation de deux unités encore plus grandes. Ils étaient prévus initialement comme des croiseurs de bataille portant des canons de 13 pouces, mais les développements de la Marine nationale à ce moment firent que les navires furent redessinés en tant que cuirassés. À cette période, il fut décidé de débuter un large programme de réarmement de la Kriegsmarine et c’est ainsi que le plan Z fut conçu.

[modifier] Plan : flotte de ligne ou sous-marins

À l’intérieur de la Kriegsmarine, deux écoles de pensées s’opposaient pour diriger la ligne de rééquipement de la flotte :

  • une grande flotte de surface capable d’affronter les plus puissants ennemis potentiels (France et Angleterre) ;
  • une nombreuse flotte de U-Boots et des navires de tonnage moyen tel les croiseurs cuirassés pour la destruction des flottes de commerce ennemies.

Cependant, il fut démontré que pour s’en prendre au commerce dans l’Atlantique, il faudrait de toute façon passer par la mer du Nord qui serait certainement bloquée par la Royal Navy. C’est pourquoi la flotte surface puissante fut retenue.

[modifier] Le plan

Le plan prévoyait d’achever les navires en construction (Bismark et Tirpitz) comme une classe intérimaire, de même que pour les trois croiseurs lourds (Admiral Hipper, Blücher et Prinz Eugen) ainsi que deux autres lancés en 1939 avant de commencer réellement le « travail ». Le plan prévoyait de finir pour 1945 :

  • quatre porte-avions ;
  • six cuirassés classe H ;
  • trois croiseurs de bataille classe O ;
  • douze croiseurs cuirassés classe P ;
  • deux croiseurs lourds classe Hipper (Seydlitz et Lützow) ;
  • quatre croiseurs légers classe M ;
  • deux croiseurs légers pré classe M ;
  • six gros destroyers classe Spähkreuzer.

La première tache était la construction du porte-avions Graf Zeppelin en 1936, suivi d’un second planifié pour 1938. Au milieu de 1939, suivant l’armement des deux Bismarck et Tirpitz, la quille du premier des trois cuirassés fut placée, pendant que des ordres ordonnaient la modification de chasseurs Messerschimtt Bf109 et de bombardiers en piqué Junkers Ju87 pour le porte-avions. Cependant, lors de l’éclatement de la Deuxième guerre mondiale, il fut décidé que les énormes projets consommaient beaucoup trop de matériaux vitaux pour garder l’armée et la Luftwaffe opérationnels. En conséquent, la construction des cuirassés s’arrêtât et les matériaux furent utilisés pour la construction de U-Boots.

[modifier] Critiques

Le plan est critiquable : en effet la construction d’une puissante marine ne se fait pas si facilement. Il faut souvent des dizaines d’années de « leçons » et de nombreuses études pour avoir une flotte de combat à la pointe, et des ressources colossales. Cela transparaît dans la conception durant l’entre-deux-guerres des flottes française, italienne, anglaise, japonaise et américaine notamment. Pour l’Allemagne, un plan si ambitieux était irréaliste vu la situation économique du pays dans les années 1930, surtout que la Wehrmacht et la Luftwaffe coûtaient déjà très cher et avaient une certaine priorité. Et même alors, quatre porte-avions, huit cuirassés, cinq croiseurs de bataille, quinze croiseurs cuirassés/lourds et une douzaine de croiseurs légers paraissent bien peu face à la supériorité britannique. La Royal Navy disposait à son entrée en guerre de : six (+six) porte-avions, quinze (+9) cuirassés, quinze croiseurs lourds, quarante (+huit) croiseurs légers, une vingtaine de croiseurs anti-aériens et 180 destroyers, soit une supériorité écrasante, même si le plan Z avait abouti. Les ressources auraient été plus profitables à la construction de sous-marins dès le début. On estime en effet que si ça avait été le cas, l’Allemagne aurait disposé de près de 300 sous-marins en septembre 1939 au lieu de 59, pouvant ainsi réellement mettre à mal les importations britanniques.

[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Plan Z ».

[modifier] Voir aussi

Réarmement sous le Troisième Reich