Pharamond

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Vision d'artiste de Pharamond sur une médaille en bronze de 1720
Vision d'artiste de Pharamond sur une médaille en bronze de 1720

Pharamond (ou Faramond) est un ancêtre mythique des Mérovingiens.

Sommaire

[modifier] La réalité

[modifier] Critique sur l'historicité du personnage

Après l'apparition de l'Histoire Moderne (fin XIXe siècle), son existence a été reconnue comme légendaire. La raison est la suivante : l'auteur du Liber Historiae Francorum résume les six premiers livres de Grégoire de Tours en ajoutant 21 informations. Pharamond est l'une de ces informations. L'auteur du Liber Historiae Francorum ne connait pas l'histoire du Ve siècle puisqu'il utilise comme unique source Grégoire de Tours. Il est donc fortement improbable qu'il découvre 300 ans après, un personnage de la généalogie des Mérovingiens alors que Grégoire de Tours lui-même n'a pas réussi avant lui.

Voici ce que dit l'historien belge Godefroid Kurth à son sujet dans son Histoire Poétique des Mérovingiens en 1893 : « Mais alors faudrait-il supposer que c'est la tradition populaire qui a fourni Faramond ? Cela aussi me parait invraisemblable, car comment supposer que Grégoire de Tours qui a puisé également à la tradition populaire, aurait repoussé ce nom s'il l'y avait trouvé, lui qui s'est donné tant de peine pour faire remonter aussi haut que possible la lignée des ancêtres de Clovis ? Reste une dernière supposition : Faramond est un nom que l'auteur de Liber Historiae a trouvé dans quelque autre série de récits francs, et qu'il a cru pouvoir considérer comme un roi, pour des motifs que nous ignorons, mais qui sont sans doute aussi futiles que les précédents. Faramond, si je ne me trompe, a une royauté de même aloi que Marcomir et Sunnon, et, probablement, n'a pas été inventé plus qu'eux. En fixant dans sa généalogie fallacieuse ce nom nomade et obscur, l'humble chroniqueur du VIIIe siècle était bien loin de se douter de la fortune prodigieuse dont il lui serait redevable dans la suite, puisque Sa Majesté Faramond I a depuis lors ouvert l'histoire des dynasties qui ont régné sur le beau pays de France, et que, récemment encore, un orateur académique, parlant au roi des Belges, le citait parmi une des gloires nationales ! Hélas ! Le trône de Faramond est désormais renversé comme tant d'autres, et, après avoir régné pendant douze siècle dans les écrits des historiens, le premier roi des francs est convaincu de ne devoir son titre séculaire qu'à l'erreur d'un moine neustrien de Saint-Denys, qui écrivait au fond de son couvent, en l'an de grâce 727, une chronique remplie de fables et de légendes ! »

[modifier] Les Faramond historiques

Il existe cependant plusieurs Faramond historiques :

  • Le prêtre Faramond de Paris : Il serait né vers 550 près de Paris. C'était un prêtre parisien, frère de l'évêque Ragnemond de Paris (évêque de 576 à 591). L'évêque Ragnemond avait désigné son frère Faramond pour lui succéder. Mais en 591, à la mort de l'évêque, Faramond se fait ravir le siège épiscopal par un riche marchand syrien nommé Eusèbe. Faramond meurt sans doute vers 600-610.
  • L'évêque Faramond de Cologne : Il serait né vers 650. Il est évêque de Cologne de vers 716 à vers 723, date probable de sa mort.

[modifier] La légende

Pharamond élevé sur le pavois  par Pierre Révoil
Pharamond élevé sur le pavois par Pierre Révoil

C'est en 727 qu'apparait pour la première fois le personnage de Pharamond. Dans le Liber Historiae Francorum il est dit qu'il est le fils de Marcomir et le père de Clodion le Chevelu. Il fut donc par la suite, longtemps considéré comme le premier roi Mérovingien. Les historiens du moyen-age le faisait régner au début du Ve siècle. Ce personnage prend un certain relief historiographique au XVIe siècle, dans un contexte où deux traits importent : la sanctification de Clovis et la redécouverte de la loi salique. Clovis, premier roi chrétien et premier roi sacré, bénéficiaire du miracle de la Sainte-Ampoule, premier détenteur des lys et de l'oriflamme, premier guérisseur d'écrouelles, concentre sur lui tous les aspects sacrés de la royauté. Pharamond en devient une sorte de doublon laïque : premier roi (païen) du peuple franc, son instituteur et, comme auteur de la loi salique, son premier législateur. La légitimité royale s'établit ainsi doublement par la conjonction de la religion et du droit. La très relative popularité de Pharamond sous l'Ancien Régime tient au lien établi entre le vieux Franc et la loi salique.

[modifier] Sources, romans et notes

[modifier] Sources

  • En 455, Prosper d'Aquitaine (Prosper Tyro) écrit une Chronique de la Gaule. Une erreur de traduction d'une ancienne édition de sa chronique a fait croire qu'il parlait d'un personnage nommé Pharamond. On sait aujourd'hui que Prosper n'a jamais parlé de Pharamond.
  • En 592 dans son Histoire des Francs Grégoire de Tours nous parle pour la première fois du Faramond historique. Voici le passage en question : "C'est alors que décéda Ragnemond, évêque de Paris et tandis que son frère le prêtre Faramond briguait l'évêché, un certain Eusèbe, marchand syrien de race qui avait fait de nombreux présents, fut nommé à sa place..." (Livre 10, chapitre 26). L'événement se passe en 591.
  • En 727, Le Liber Historiae Francorum : L'auteur, un moine de Saint-Denis écrit sous l'influence du maire du palais Charles Martel. Il travaille surtout à perdre la réputation de tous les Mérovingiens. C'est lui le premier à donner la généalogie suivante : Marcomir père de Pharamond, père de Clodion le Chevelu. Voici le passage en question : "Regem vero sibi instar ceterarum Franci eligentes nationum, Faramundus Marchomiri filium solio sublimant regio. Cui filius successit Clodio crinitus". (Livre I - chapitre 4). Plus de trois cents ans après les faits, c'est la première source qui indique que Pharamond est un roi Franc.

[modifier] Romans

[modifier] Voir aussi

Dynastie mérovingienne (400 - 755)
Généalogie