Phanariotes

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Les Phanariotes sont des Grecs issus des riches familles vivant dans le quartier du Phanar à Constantinople et exerçant des fonctions importantes dans l'administration ottomane aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Le Phanar ou Fanar (Φανάρι en grec, Fener en turc) est un quartier d'Istanbul, précédemment Constantinople. Son nom vient du mot grec « Fanari », signifiant le phare, en référence au bâtiment qui avait été construit là durant la période byzantine.

Après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, le quartier du Fanar devint le quartier des Grecs qui restèrent dans la ville. Le Patriarcat orthodoxe s'y installa aussi. Parfois, donc, le mot Fanar était utilisé pour désigner le Patriarcat.

Certains Phanariotes descendaient des familles impériales byzantines, et donnèrent des princes (hospodars) aux Principautés roumaines de Moldavie et Valachie (dans les familles Cantacuzène, Paléologue, Comnène, principalement de 1707 à 1821...). Polyglottes, ils furent souvent "dragomans" ou interprètes en chef, ce qui leur permit de diriger, avec le « reis effendi » la politique étrangère de l'Empire ottoman. Le mot « dragoman » est d'ailleurs à l'origine du mot français « truchement » qui désigne un intermédiaire, ce qu'est l'interprète. Cette fonction leur permit aussi de diriger les îles de l'Égée avec le Kapudan Pasha. Certains des Hospodars ou voïvodes des Principautés roumaines furent humanistes, créerent des écoles, des hôpitaux, des routes, ou abolirent le servage (Constantin Mavrocordat, 1741). Ils s'étaient également très fortement engagés dans le développement de l'éducation et de la culture grecque. Mais la corruption et les intrigues dont beaucoup d'autres phanariotes se rendirent coupables aussi bien à Constantinople qu'en Roumanie finirent par leur donner mauvaise réputation: trop d'entre eux s'étaient étroitement intégrés au système ottoman corrompu[réf. souhaitée].

L'insurrection grecque de 1821 mit un terme à leur crédit, et la plupart s'exilèrent en Roumanie, Russie, Grèce et France, tels les princes Mourousi[1] devenus Russes, mais aussi une branche des Cantacuzènes et quelques autres.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Michel Cantacuzène, Mille ans dans les Balkans, Editions Christian, Paris, 1992. (ISBN 2-86486-054-0)

« Phanariotes », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

[modifier] Références

  1. http://ghika.net/Familles/Mourousi/Mourousi.pdf généalogie d'Yves Mourousi