Paul-Émile Pissarro

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Paul-Emile Pissarro (1884, 1972) cinquième et dernier fils de Camille Pissarro, est un peintre Néo-Impressionniste français. Né dans le Val-d'Oise, il laisse beaucoup de peinture de la région Normande où il passe l'essentiel de sa vie. En particulier des bords de l'Epte et de la Suisse Normande. Son Style rappelle Cézanne, mais son œuvre est marquée par de nombreuses représentations de « reflets sur eaux calmes »

[modifier] Biographie

Paul-Émile Pissarro, dit Paulémile, de la façon dont il préférait prononcer son nom, est né le 22 août 1884 à Éragny ( Val-d'Oise) en France. Il est le cinquième et dernier fils de Camille Pissarro, qui a cinquante-quatre ans lors de sa naissance et de Julie Vellay. Élevé dans un ménage artistique comme ses frères, il semble qu'il ait été le mieux prédisposé à la peinture : Un cheval blanc, dessiné à l'âge de cinq ans, reçut des éloges de l'écrivain Octave Mirbeau, son père, impressionné, décida de le garder à part dans sa collection privée, dès lors il ne cessera de le soutenir dans ce qui devient sa passion.

À quinze ans, Paulémile part suivre des cours à Gisors (Eure), mais arrête après quelques mois seulement afin d'accompagner son père dans un voyage artistique, au Havre, à Dieppe et à Rouen. Pendant les dernières années de la vie de son père, la famille a habité à Paris, où Paulémile étudie dans une académie privée d'art, ceci marque la différence de parcours avec celui de ses frères et sœurs qui ont surtout bénéficié du tutorat de leur père.

Il a dix-neuf ans, en 1903, lorsque survient la mort de son père, il retourne vivre avec sa mère dans leur maison d'été d'Eragny, à environ trente kilomètres de Giverny où vivait son parrain Claude Monet. Monet, qui était très proche de Camille, devient son précepteur et ami. Il a souvent visité Giverny, où Monet lui donne des leçons de peinture et d'horticulture, l'encourageant sur les pas de son père : « Travaillez ! Recherchez ! Faites comme le faisait votre père. » En 1905, il expose pour la première fois, au Salon des Indépendants, montrant un paysage impressionniste : « Bords de l'Epte à Eragny ». Mais comme beaucoup de jeunes artistes, il n'est pas immédiatement reconnu.

Les années 1908-1914 furent difficiles pour Paulémile : non soutenu par sa mère, qui, ayant connu la difficulté d'élever une famille sans revenu fixe, souhaitait pour lui un métier au revenu régulier. Ceci l'a conduit, en 1908 à mettre ses activités artistiques de côté. Il a d'abord travaillé comme mécanicien et pilote d'essais, puis en tant que concepteur de textiles et de lacets, activité qui lui a accordé un peu de temps libre à consacrer à la peinture. Tandis que Paulémile travaillait à l'usine de lacet, son frère Lucien Pissarro, alors à Londres, lui demande de lui faire parvenir quelques aquarelles, c'est ce qui ramène Paulémile à la peinture : les ventes de ces tableaux, et l'intérêt montré par les amateurs britanniques, le décident à quitter l'usine et pour se consacrer à sa passion. Avec sa jeune épouse, Berthe Bennaiché, il déménage en Bourgogne, et avait juste commencé à travailler sérieusement quand la guerre éclate en 1914.

Non mobilisé à cause de sa mauvaise santé, Paulémile profite des années de guerre pour voyager et peindre, en particulier dans le nord de la France, travaillant à l'indépendance de son style. Dans une lettre à Lucien en 1916 il déclare « j'ai vu des choses superbes, je suis rempli d'enthousiasme ». Avec l'aide de son frère, il expose à Londres, au New English Art Club, à la galerie Baillie et à l'Allied Artists Association.

Paulémile a été très influencé par Cézanne. D'une part parce que son père et ses frères lui répétaient « Si tu veux peindre, regarde Cézanne », et d'autre part parce qu'il a connu le travail de Cézanne très tôt, ayant à disposition ses paysages, qui ornaient la salle à manger familiale d'Eragny. Il l'a également rencontré plusieurs fois à Paris. L'influence à long terme de Cézanne sur le travail de Paulémile est devenue évidente à compter de 1918, par ses palettes vert-or et par les compositions classiques qu'il utilise.

Dans les années 1920 Paulémile devient un artiste post-impressionniste établi. Avec ses amis artistes van Dongen, de Vlaminck, de Segonzac et Raoul Dufy il voyageait pendant l'été, peignant dans la campagne française et retournait à Paris l'hiver.

En 1922, il achète une maison à Lyons-la-Forêt (Eure), petite ville proche de Gisors et Eragny. Le jardin de cette maison, qu'il fait dessiner par Monet, comme la campagne environnante représente pour Paulémile un paysage qu'il peint avec grand plaisir. Il retourne cependant à de nombreuses reprises aux eaux placides de l'Epte, qui coule parmi les prés, les collines et les saules.

C'est à la fin des années 1920, et vers le début des années 1930 que Paulémile Pissarro établit son propre style, pour lequel il est aujourd'hui réputé : il abandonne progressivement les couleurs naturelles et les nuances de ton héritées des impressionnistes pour une palette de tonalités mélangées, des gestes plus larges et, par la suite, l'utilisation du couteau de peintre supplante celle du pinceau. Ses compositions sont devenues fortes et claires, son application plus serrées et plus profonde. Travaillant d'un bateau équipé comme un atelier flottant, il pouvait se concentrer sur son sujet favori, les réflexions sur l'eau calme.

Paulémile a également exploré la gravure produisant plusieurs gravures sur bois et eaux-fortes, certaines ont été édités pour la première fois par Malcolm Salaman en 1919.

En 1930, sur les recommandations de Dufy, Paulémile visite pour la première fois la région de Normandie connue sous le nom de Suisse Normande. Il tombe aussitôt amoureux de cette région du Calvados, et particulièrement de l'Orne, cette rivière qui coule autour des villages de Clécy et du Vey. La combinaison de collines bleues et de prés verts, séparés par les eaux calmes de la rivière, lui offrirent un nouveau terrain d'exploration pour la réalisation de toiles qu'il exposa au Salon des Indépendants pendant les trente années suivantes.

Après le divorce avec sa première femme il déménage en 1934 en Suisse normande. Deux ans après il achète une maison à Clécy avec sa deuxième épouse, Yvonne Beaupel, avec qui il eu trois enfants - Hugues Claude, Yvon et Véra. Les deux fils sont tout deux devenus artistes. En 1967 Paulémile expose individuellement pour la première fois, aux galeries Wally Findlay à New York. Ceci a mené à répandre sa renommée à un degré de succès professionnel que peu d'artistes de la famille de Pissarro ont eu dans leur vie. Depuis sa mort en 1972, ses peinture ont été exposées en France et ailleurs, et l'intérêt pour son travail continue à se développer.

[modifier] Œuvre

Paulémile Pissarro a donné d'excellents portraits, mais c'est surtout jusqu'ici un paysagiste. Il s'est plu à dessiner les belles silhouettes architecturales de petites villes du Midi ramassées sur de hautes collines, Treignac et Uzerche. Mais surtout il affectionne la forêt normande et le marais poitevin, où il trouve de grandes pages silencieuses, des coins de rivière lourde et moirée dont l'arborescence touffue et compacte des rives s'entr'ouvre souvent pour montrer quelque vaste herbage ou une ferme au seuil diapré de jeunes femmes dans l'éclat vif de leurs toilettes d'été.

Influence de Cézanne, impressionnisme
  • Automne à Lyons-la-Forêt, encre et aquarelle (vers 1920) Stern Gallery
  • La Cabane des Hogues, aquarelle (vers 1920)
  • Anciennes Tanneries à Domfront, huile sur toile (1924) Stern Gallery
  • Le Port de Dieppe, huile sur toile (1924) Stern Gallery
  • Le Port de Dieppe, huile sur toile (1924) Stern Gallery
  • La Rivière et Toit Rouge (1926) Stern Gallery
  • Clécy, Calvados (1929) Stern Gallery
  • Le Cheval Blanc - Stern Gallery
Dessins et gravures
  • Paysage de Rivière, fusain et aquarelle - Stern Gallery
  • L'Orne à Saint-Rémy, crayon et aquarelle - Stern Gallery
  • La Rivière près de Pain de Sucre, fusain - Stern Gallery
  • La Route de Vassy - Stern Gallery
  • Maison sur l'Orne - Stern Gallery
  • Jardin de la Villa à Brantome, eau-forte - Stern Gallery
  • Deux Baigneuses aux Saules, eau-forte - Stern Gallery
  • Maisons Normandes, eau-forte - Stern Gallery
  • Femme gardant les cochons, gravure sur bois
  • Le Pont du Chef de Gare, huile sur toile (1931) Stern Gallery
  • Carriole à Cheval sur la Route du Vey, huile sur toile (1938) Stern Gallery
Néo-impressionnisme
  • Paysage d'hiver, pastel
  • Louise dans son Pré, pastel
  • Le Choux, pastel
  • Trees by the Banks of the River, huile sur toile (1940)

[modifier] Liens externes