Petite Entente

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Petite Entente est le nom donné à l'alliance militaire conclue entre la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Roumanie ; placée plus tard sous la protection de la France.

Sommaire

[modifier] La genèse d'une entente régionale

Le 14 août 1920, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes - dénommé Royaume de Yougoslavie à partir de 1929 - concluent une alliance militaire destinée à prémunir ces trois pays de la menace hongroise. Les deux tentatives de l'ex empereur Charles pour reconquérir le trône (mars et octobre 1921) incitent ces trois Nations à renforcer leur alliance. A cette fin, des accords bilatéraux sont signés entre la Roumanie et la Tchécoslovaquie (23 avril 1921), entre la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (7 juin 1921) et entre le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et la Tchécoslovaquie (31 août 1921). La Petite Entente entend garantir, par la force si besoin, les traités de paix et notamment celui de Trianon (4 juin 1920).

[modifier] Les faiblesses de la Petite Entente

La Petite Entente est tournée exclusivement contre le révisionnisme hongrois. La Roumanie face à l'URSS, le Royaume de Yougoslavie face à l'Italie, la Tchécoslovaquie face à l'Allemagne et la Pologne restent seules et ne peuvent compter sur l'alliance en cas de conflit armé avec ces puissances.

[modifier] La caution française

A partir de la moitié des années vingt, suite aux accords de Locarno, la France accorde progressivement sa garantie aux trois puissances alliées. Le 16 octobre 1925, une alliance militaire est signée avec Prague, suivie le 10 juin 1926 d'un texte similaire avec la Roumanie. En novembre 1926, c'est au tour du Royaume de Yougoslavie de prendre le même chemin.

[modifier] Evolutions et effondrement

Les divergences d'intérêts des participants incitent Nicolae Titulescu, le ministre des affaires étrangères roumain, à rédiger un pacte d'organisation de la Petite Entente (février 1933) dont l'objet est de faire de l'alliance une structure internationale solide et visible, dépassant le cadre purement formel dans lequel elle était inscrite jusque là. Malgré ces efforts, la Petite Entente ne pourra s'opposer au démantèlement de la Tchécoslovaquie par le IIIème Reich (septembre 1938 et mars 1939), minée par les conflits d'intérêts : la Yougoslavie s'est effectivement à cette date très largement rapprochée de l'Allemagne alors que la Tchécoslovaquie se révèle une alliée fidèle de Moscou ; la Roumanie, quant à elle, conserve son amitié à la France et à la Pologne. Les accords de Munich (septembre 1938) scelleront la fin de cet ambitieux, mais finalement bien inconsistant montage diplomatique.