Oneztarri

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Dans la langue basque, Oneztarri ("pierre de foudre") est la contraction des mots oneztu ("éclair") et arri ("pierre"). Le nom même traduit bien cette croyance qui veut que la foudre soit une pierre lancée depuis la nuée orageuse. Dans certains endroits on dit que c'est un éclat de silex. Dans d'autres, une hache en pierre polie (hache préhistorique ?). Enfin, pour terminer, on dit aussi que c'est une hache de bronze ou d'acier.

Le nom oneztarri, ainsi que ozminarri, oxmearri, ozpinarri, tximixtarri, ozkar, oñaztar et inhar, entendus dans d'autres régions, répondent semble-t-ils à un vieux mythe largement diffusé dans les pays européens. Selon ce mythe, la foudre est une pierre particulière qui, lorsqu'elle tombe sur terre, s'y introduit jusqu'à une profondeur de sept stades. Ensuite elle remonte progressivement année par année pour, finalement, affleurer le sol au bout de sept ans. A partir de ce moment elle possède le pouvoir de protéger des mauvais esprits la maison auprès de laquelle elle se trouve. Ces derniers ou Aidegaxto, représente la foudre elle même ou l'être surnaturel qui lui est associé. Ce mythe est en relation avec le thème indoeuropéen du marteau de Thor et avec celui des flèches de Jupiter.

Le génie jeteur de foudre est Aidegaxto, comme Mari ou Odei, il revêt une forme de nuage orageux. On tente de l'apaiser ou de le dominer à l'aide de procédés naturels, magiques ou religieux.

Ainsi, pour éviter que la foudre ne tombe sur une maison, dans certains endroits on a pour habitude de poser sur le seuil de la porte principale une hache dont le fil est dirigé vers le haut, ou bien une faucille à la pointe d'un bâton planté à l'entrée de cette maison. On met aussi aux portes des propriétés des fleurs de chardon, des branches de frêne et d'aubépine, ou bien des croix de laurier et de saule, bénies le jour des Rameaux. Des branches d'aubépine et de noisetier sont également placées aux fenêtres des maisons. On met des croix de cire aux portes et aux fenêtres. On sort une croix sur la fenêtre et on brûle des chandelles bénies. On brûle des herbes bénies, des feuilles de laurier, des fleurs de la Saint Jean. On jette par le fenêtre de l'eau bénite et du sel. On sonne les cloches de l'église. On met sur sa tête ou dans une poche, de l'aubépine ou des piquants de cette plante ainsi que des feuilles de laurier etc.

On avait également recours à la prière. Ainsi, parmi ceux-ci, il y en a un des plus curieux, mais le plus efficace. Le curé faisait une conjuration en lançant en l'air une de ses chaussure. Cette dernière disparaît avec la nuée qui s'éloigne.

On rapporte qu'un natif d'Ipiñizar (Zeanuri) Vizcaya/Bizkaia, entourait autour de son poignet gauche une plante dite Uztai belar (uztargi désigne l'arc en ciel) (herbe de l'arc en ciel) (Rumex crispus) et, de la main droite, il indiquait à la nuée la route à suivre.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Tximist signifie éclair en basque. Le suffixe A indique l'article. ainsi tximista signifie l'éclair.
Tximistarri signifie silex en basque. de Tximist (éclair) et arri (pierre).
Tximistargi signifie lumière électrique en basque. Association de tximist (éclair, ici signifie plutôt (arc) comme l'arc électrique) et argi (lumière).

[modifier] Note

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou QUI se prononce KI. Exemple :

lau " le chiffre 4" se prononce laou et non lo (la lettre u se prononçant comme l'espagnol, ou, sauf en souletin, langue parlée en Soule, province française du Pays Basque où il se prononce comme en français).

[modifier] Bibliographie

  • José Miguel Barandiarán, Dictionnaire Illustré de Mythologie Basque, traduit et annoté par Michel Duvert, Donostia, éditions Elkar, 1994. ISBN: 2-913156-36-3
  • Wentworth Webster Légendes basques, traduction Nicolas Burguete, éditions Aubéron, 2005. ISBN: 2-84498-080-5
  • Jean François Cerquand, Légendes & récits populaires du Pays Basque, éditions Aubéron, 2006. ISBN: 2-84498-093-7

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes