Olivier Lebastard

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Olivier Lebastard, religieux français

Sommaire

[modifier] Origine

Il est le fils de Olivier Lebastard, originaire de Héric et de Marie Bourdet, originaire de Blain. Ils eurent de nombreux enfants, dont Olivier, leur premier né. La famille était pauvre et il est indiqué dans l'acte de succession de sa mère que les enfants devaient subvenir à l'entretien de leur père "âgé, infirme et pauvre". Repéré par le recteur d'Héric dont il reçoit les premières leçons en latin, il est dirigé vers le séminaire. Il prend la tonsure en 1771 et en profite à cette date pour terminer ses études, des revenus d'un bénéfice dont il devint le titulaire.

[modifier] Un bénéfice

En effet sa mère était née à l'Eraudais en Blain, mais sa famille devait être sortie de Bouée sur les bords de la Loire. Là existait un bénéfice dit des Bourdet fondé par un membre de cette famille. C'était un membre de la famille, d'après une clause testamentaire, qui présentait à l'évêché, le prêtre à qui elle voulait en donner la jouissance. En 1771, le prêtre possesseur de ce bénéfice était François Chevalier, recteur de la paroisse de Saint-Lumine-de-Coutais (il sera député aux premiers jours de la Révolution). Il remet son bénéfice entre les mains de Olivier Lebastard père, qui en était le présentateur avec Marie Bourdet, descendante du fondateur. : "En conséquence de laquelle, le dit Olivier Lebastard et Marie Bourdet, sa femme, demeurant au village de l'Eraudais, paroisse de Blain, nomment et présentent au dit bénéfice des Bourdet la personne de Maître Olivier Lebastard leur fils, clerc tonsuré capable de le posséder pour jouir des fruits, droits, domaines et revenus d'icelui à sa charge de faire célébrer une messe basse par semaine en la dite église de Bouée ; supplient humblement l'Evêque de Nantes, à qui la collation appartient, d'accorder et faire délivrer à leur fils les provisions et visa nécessaires pour en prendre possession".

[modifier] Parcours

Il reçut les ordres mineurs le 18 décembre 1779, le sous-diaconat le 9 juin 1781 ; il fut ordonné prêtre le 15 mai 1782. Nommé vicaire à Saint-Lumine-de-Clisson, il y demeura de janvier 1784 à juin 1787. Il devint ensuite vicaire à Héric, lieu où habitait sa nombreuse famille paternelle. Il se consacra à l'étude de sa paroisse et composa un relevé en quatre gros volumes des actes debaptêmes, mariages et sépultures entre 1592 et 1800.

[modifier] La Révolution

Il exerça ses fonctions publiquement selon un certificat de la municipalité, jusqu'au 12 février 1792 : puis commença après le refus de prêter au serment constitutionnel une vie errante et tourmentée. Resté au pays, il s'en allait de village en village pour l'administration des sacrements. Il était reçu par des familles chrétiennes, ou par son vieux père pour le nourrir ou l'abriter la nuit. Il fit partie des prêtres dont la vie était faite de privations et de souffrances à l'instar de son vieux curé malade caché chez le tisserand Gilles Bregeon, mourant sur la paille. Les paroissiens d'Héric refusèrent l'intrus, et vers la fin de 1792, des soldats de troupe basé à Héric, et aidé par ceux de Blain se mirent à la poursuite des prêtres fidèles et particulièrement de l'abbé Lebastard que l'on savait dans le pays… Il disait souvent la messe sous un gros orme près de l'Eraudais (une famille du lieu a longtemps conservé ses habits sacerdotaux).

[modifier] Les circonstances de sa mort

Un jour il fut appelé près d'une malade dans une maison de la Coindière. Il y était depuis quelques instant lorsqu'on vint lui dire "Sauvez-vous vite, les Bleus qui vous cherchent". La tradition rapporte qu'il fut vendu par un "cent sous" (un traître) aux "patauds". Il s'agirait d'un couvreur, qui perché sur le toît d'une maison au village de la Coindière. Il sortit aussitôt et s'enfuit ; mais possédant une mauvaise vue, il n'aperçut pas ses ennemis et se dirigea vers eux. Quand il les vit, il prit une autre direction, celle du ruisseau. Il allait le franchir lorsque 2 soldats de Blain, Masseron et Grelier le rejoignirent et le tuèrent de deux charges de fusil. La tradition rapporte que son corps resta suspendu au-dessus de la haie, la tête d'un coté et les pieds de l'autre. Il n'était qu'à quelques centaines de mètres de la maison paternelle. Il fut enseveli de l'autre coté du ruisseau, en territoire de Blain. On chercha souvent ses restes ; ils ne furent jamais trouvés.

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