Orme

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Ulmus
Orme champêtre
Orme champêtre
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Hamamelidae
Ordre Urticales
Famille Ulmaceae
Genre
Ulmus
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Rosales
Famille Ulmaceae
Taxons de rang inférieur

  Ulmus alata - Orme ailé
  Ulmus americana - Orme d'Amérique
  Ulmus minor - Orme champêtre
  Ulmus crassifolia - Orme cèdre
  Ulmus glabra - Orme glabre
  Ulmus laevis - Orme diffus
  Ulmus parvifolia - Orme de Chine
  Ulmus procera - Orme anglais
  Ulmus pumila - Orme de Sibérie
  Ulmus rubra - Orme rouge
  Ulmus thomasii - Orme liège

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Contreforts racinaires
Contreforts racinaires
Fruits en glomérules de l'orme glabre
Fruits en glomérules de l'orme glabre

Les ormes sont des arbres du genre Ulmus, famille des Ulmaceae ou Ulmacées atteignant une trentaine de mètres (et rarement 40 m), originaire de l'Europe occidentale, dès le début de l'ère tertiaire, il y a 65 millions d'années. L'orme est un arbre de haute futaie, et fournit un excellent bois d'œuvre, pratiquement comparable au bois de chêne. Malheureusement, il a pratiquement disparu d'Europe de l'ouest suite à la graphiose. Le développement de cultivars résistants fait l'objet de recherches intenses depuis les années 1960.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Son nom latin ulmus, serait d'origine celte et indo-européenne et aurait la même racine "Al" que Alisier et Aulne.

[modifier] Toponymie

La forme ancienne de l'orme, oulme (d'ulmus, orme en latin) a donné de nombreux toponymes, dont le nombre indique la grande fréquence de cet arbre :

  • l'Houmeau, l'Houme, Oulmes ;
  • oulme a souvent évolué vers homme, donnant des toponymes du type de col de l'homme mort, ou des patronymes du type Quatre-hommes, indiquant dans le premier cas, un col où se trouvait un orme mort, et dans le second, une personne habitant à proximité d'un groupe de quatre ormes.

[modifier] Description

  • Écorce fissurée (sauf jeune ou Orme du Caucase);
  • Feuilles caduques, alternées, simple, doublement dentées et souvent nettement dissymétriques à la base (comme chez le micocoulier)
  • Fleurs sans pétales et en glomérules rouges apparaissant en Mars sur les rameaux de l'année précédente ;
  • Pollen ovale ou rond d'une taille de 28 x 22 µm, relativement lisse ;
    Pollinisation anémogame (par le vent);
    Allergénicité : 1/5, allergies croisées possibles avec les pollens d'Ulmacée
  • Fruit ailé rouge-verdâtre , dits "samare", dispersé par le vent, apparaissant en mars-avril avant les feuilles, groupé en boules. IL est mûr fin mai, et on peut le semer immédiatement après récolte.
  • variétés : On distingue en Europe, l'Orme champêtre, l'Orme lisse, l'Orme de montagne. En Amérique du Nord c'est l'Orme blanc d'Amérique, mais de nombreux croisements et sélections ont été faits depuis plusieurs siècles.

Une description en est faite dans l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (Diderot / 1751 -1772).


[modifier] Liste d'espèces

Selon ITIS :

[modifier] Habitat

L'orme forme des futaies appelées « ormaies ».

[modifier] Ormes remarquables

Le naturalistes J Macquart cite parmi les arbres qui l'ont le plus impressionné deux ormes remarquables en Suisse :

« (...) mais c'est particulièrement dans les environs de Genève que j'ai observé les arbres les plus remarquables. En parcourant la rive septentrionale du lac jusqu'à Villeneuve, j'ai vu dans une riante prairie près de la jolie petite ville de Morges deux Ormes aux dimensions colossales. Chacun d'eux avait à la sortie du sol 17 mètres de circonférence, et sa couronne était d'une très-grande étendue. Dès l'année 1541, ces Ormes étaient d'une grosseur remarquable. L'un d'eux a été renversé en 1824 »[1].

[modifier] Utilisation de l'orme

C'est un arbre autrefois abondamment planté dans le bocage comme bois d'oeuvre (Il pouvait être émondé tous les 7 ans environ). Résistant à l'eau quand il est immergé, comme le chêne ou l'aulne, il a été utilisé comme moyeu de roues de moulin à eau, et comme piloti. Il a été utilisé pour les affûts de canon.


Il a aussi beaucoup été planté en ville dès François Ier et Henri IV, puis le long des boulevards, et pour ses « effets de tunnel » qui caractérisaient les vieilles villes nord-américaines. L'orme d'Amérique avait en effet des qualités idéales pour une telle utilisation :

  • Croissance rapide
  • Large adaptation à différents climats et types de sols
  • Bois résistant au vent
  • Croissance évasée ne nécessitant pas de gros élagage.

Autres emplois

  • La dureté de l'orme en a fait un bois de travail de choix, notamment pour des vis, roues, galoches (voir sabot), coques de bateaux d'échouage (flobarts).
  • L'orme est également beaucoup élevé en bonsaï, principalement en utilisant l'orme de Chine (Ulmus parvifolia). Parvifolia signifiant « petites feuilles », cette espèce se prête d'autant plus facilement au bonsaï.

[modifier] Traditions

Pour les grecs de l'Antiquité, l'orme était l'arbre d'Hermès et d'Oneiros (dieu des songes et de la nuit, fils d'Hypnos, dieu du sommeil, frère de Thanatos, dieu de la mort). Les fruits ailés accompagnaient les âmes des défunts devant le juge suprême. Il fut le symbole celte de "générosité". Les germains l'ont considéré comme arbre féminin et sacré (associé au frêne masculin). C'est à l'ombre d'un orme qu'au Moyen Âge on rendait justice dans le sud de la France.

[modifier] La graphiose

La graphiose ou maladie hollandaise de l'orme a dévasté les ormes dans tout l'hémisphère nord depuis 1925 environ. C'est à la fin des années 1970 que la maladie des ormes est apparue pour la première fois à Paris. Aucun traitement n'a réussi à en venir à bout. Des injections dans les arbres malades en 1986-1987 ont été infructueuses. On comptait 30 000 ormes parisiens avant l'épidémie, alors qu'aujourd'hui seuls 1 000 survivent, dans les larges avenues parisiennes (avenue d'Italie, de Choisy, boulevard Lefebvre, de Grenelle, Garibaldi…) et deux très vieux rescapés (un au jardin des Tuileries devant l'Orangerie et un autre place Saint-Gervais devant l'hôtel de ville de Paris). Alors que, au XVIIe siècle, l'orme était la première espèce d'arbre à Paris, aujourd'hui, il est l'une des moins répandues. Tant que l'arbre jeune est taillé, il survit plus longtemps qu'en croissance libre, bien qu'affecté de déformation de l'écorce. Mais il finit par mourir précocement.

[modifier] Résistance à la graphiose

On cherche à développer des ormes résistant à la graphiose depuis 1960. La recherche est partie dans diverses directions :

  • Hybridation entre l'orme d'Amérique et l'orme de Chine. Cela a produit des arbres plus résistants (des hybrides commerciaux sont disponibles). Toutefois, ces arbres sont plus petits que les ormes américains et n'ont pas sa forme en vase appréciée.
  • D'autres tentatives ont été faites pour développer des cultivars résistants de Ulmus americana : les variétés Liberty Elm, Valley Forge et New Harmony sont disponibles commercialement et semblent bien résister. Toutefois, on ne saura que vers 2010 si elles sont viables. Le Princeton Elm, cultivar créé en 1920 pour ses qualités ornementales, semble également bien résister à la graphiose.

En 2005, les deux types d'ormes les plus résistants sont :

  • un hybride japonais, "Ulmus x resista" dont il existe 2 cultivars : 'Sapporo Autumn Gold'® et "New Horizon". Mais leurs caractéristiques sont assez éloignées des ormes européens (port arbustifs, pousse très rapide).
  • le cultivar 'LUTECE® Nanguen' est le plus prometteur. Il devrait être commercialisé en 2006. Un chercheur de l'INRA de Nancy a obtenu cet hybride par fécondations croisées de 6 variétés dont Orme de montagne (Est de la France), Orme champêtre et Orme de l'Himalaya.

[modifier] Liens externes