Odienné

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Odienné
Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Gentilé Odiennekas
Région Denguélé
Gouverneur
Langue Sénoufo, Français, Malinké
Superficie km²
Population estimée 100 000 hab.
(?)
Densité  ? hab./km²
Maire Diakité Coty Souleymane
Administration
Localisation
Villes de Côte d'Ivoire - Régions de la Côte d'Ivoire

Odienné est une ville du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire, proche du Mali et de la Guinée. Elle se situe à 867 km d’Abidjan.

Ses habitants sont appelés les odiénnekas.

Sommaire

[modifier] Géographie

Odiénné est la dernière ville ivoirienne avant la Guinée.

Odienné est située à l'Est du Massif du Dinguélé (du nom du point culminant, qui, en langue malinké, signifie « fils unique de la montagne » ). Une piste chaotique d'une centaine de kilomètres la relie à la Guinée et une autre conduit au Mali.

La superficie du département est de 20 993 km².

[modifier] Climat

La végétation de la région est celle de la savane arborée. Le climat y est très chaud et très sec (du type du climat soudanais), avec, en décembre et janvier, l'harmattan, un vent puissant venu du Sahara, qui abaisse considérablement la température. La grande saison sèche (octobre - mai) précède la saison des pluies marquée par deux maxima pluviométriques, l'un en juin et l'autre en septembre[1],[2],[3].

[modifier] Végétation

De type soudanais, elle se présente comme l’association de forets claires et de savane.

[modifier] Hydrographie

Le fleuve Sassandra avec son affluent le Tiemba, et le fleuve Dion dont l’affluent Sankarani se transforme en rapides de Bakélé et qui coule principalement en Guinée prennent leur source dans la région.

[modifier] Histoire

Jusqu'à une date récente, la Côte d'Ivoire a été l'objet de grandes migrations. Les premières commencèrent peut être au premier millénaire avec les Sénoufos qui s'installèrent dans le Nord. Puis arrivèrent par vagues, aux Xve -XVIe siècles, les Malinkés (appartenant au peuple Mandingue), lorsque le grand Empire du Mali tomba en décadence. Beaucoup s'installèrent dans les régions septentrionales, particulièrement autour d'Odienné, occupant une partie de l'ancien territoire des Sénoufos et y créant des petits royaumes. Au XVIIIe siècle, une partie de ces peuples d'origine Mandingue appartinrent au Royaume de Kong, fondé par Sékou Ouattara, puis au XIXe siècle au Kabadougou, puis, à la fin du XIXe siècle, la région sera sous la domination des troupes de l' Almamy Samory Touré, fondateur de l' empire du Wassoulou en 1880.

La ville d'Odienné elle-meme a été fondée par Vakaba Touré, « chef de guerre » Malinké dont le modeste tombeau se situe toujours au centre de la ville .

[modifier] Administration

Une loi de 1978[4] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.

Liste des maires successifs
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
1980 PDCI-RDA Homme politique élu
1985 PDCI-RDA Homme politique élu
1990 PDCI-RDA Homme politique élu
1995 PDCI-RDA Homme politique élu
2001 Diakité Coty Souleymane RDR Homme politique élu

Après les évènements de 2002, la ville, comme toutes les localités du nord du pays, a été placée sous l'administration du MPCI puis des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire[5].

[modifier] Société

[modifier] Démographie

Il est prévu d'organiser un nouveau recensement de la population du pays en 2008 [6].

Évolution démographique
1920 1946 1970 Récencement 1978 Recencement 1998 Estimation 2007
28 266 52 725
Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles comptes


[modifier] Langues

Icône de détail Article connexe : Langues de Côte d'Ivoire.

Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le dioula mais la langue vernaculaire de la région est le malinké. Malinké est la francisation du nom Maninka, qui a été reservé aux habitants de la région d'Odienné. Dans cette région, la langue est presque identique à celle du Konyan, et très proche de celle de Kankan en Guinée, diffusée depuis des siècles par les voyages des commercants dioulas[7].

La ville accueillant de nombreux ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées.

[modifier] Éducation

Le département compte 145 écoles primaires, 8 établissements secondaires et 1 école supérieure.

Enseignement primaire
Public

  • Ecole primaire Publique

Enseignement secondaire
Lycée Public

  • Lycée moderne
  • Lycée professionnel

Collège public

  • Collège moderne

[modifier] Santé

Le département compte 1 centre hospitalier régional, 50 centres de santé et 2 officines de pharmacie.

[modifier] Économie

L' économie de la région est organisée autour de l' agriculture et des agro-industries : production d'anacarde (4.264 t, chiffre de 1998), du coton [8], (12.851 t), des ignames (104.328 t), etc.

[modifier] Sport

La ville dispose d'un club de football, le Denguelé Sports d'Odienné, qui évolue en MTN Ligue 1 et qui dispute ses matchs sur le terrain du stade municipal, comportant 3000 places. Ce club a vu débuter notamment l'une des "stars" du football ivoirien des années 90, Sékou Bamba [9]

Comme dans la plupart des villes du pays, il est organisé, de facon informelle, des tournois de football à 7 joueurs qui, très populaires en Côte d'Ivoire, sont dénommés Maracanas.

[modifier] Infrastructures

Odienné possède un aéroport (code AITA : KEO). Sur les 243 localités rurales que compte le département, 59 sont électrifiés. Le réseau routier compte 3704 km de route dont 78 km bitumées, 748 km non bitumées et 2878 km de pistes villageoises.

[modifier] La région

[modifier] La flore

Dans la savane autour de la ville, tout semble pousser à merveille. Parmi les arbres typiques du nord, on trouve les nérés, les anacardiers et les karités, « arbre miracle » dont le fruit peut se manger tel quel ou se transformer en « beurre » qui remplace l'huile et toutes les matières grasses dans les régions de savane et qui est aussi utilisé comme produit cosmétique.

On y retrouve aussi les habituels arbres à fleurs tropicaux tels que les frangipaniers, les bougainvilliers ou les acacias.

[modifier] La faune

Boa
Boa

On croise dans la région aussi de nombreux babouins, des phacochères, des potamochères, des perdrix et des francolins ainsi que des antilopes, essentiellement des cobes de Buffon et des guib harnachés. On y trouve également beaucoup d'agoutis dont la chair est très appréciée et des boas.

[modifier] Villages

  • Mahandiana est un village avec de superbes cases Malinkés.
  • Foula est un village de chasseurs au pied des montagnes.
  • Le village de Kimbirila est célèbre pour ses troupes de danseurs.
  • Fahala, qui ne figure sur aucune carte publiée, est un village doté d'un site archéologique datant de 800 ans avant J.-C.
  • Logbanasso est un village proche de la ville avec un lac provoqué par un barrage sur le fleuve Baoulé. Il n'est toutefois pas possible de s'y baigner en raison de la bilharziose qui y sévit.
  • Borotou, au sud en direction de Man, est un village spécialisé dans les danses Koutoubia et Kouroubossi éxécutées par les jeunes filles de la région quelques jours avant le ramadan.
  • Bako, au sud, a pour spécialité la danse N'deden éxécutée exclusivement par des soeurs jumelles.
  • Sur la route de Kanassio, on trouve l'extraordinaire campement de Mobiramadougou, situé sur un sommet, ou poussent de nombreux fruits et légumes, et qui a longtemps été dirigé par une femme.
  • Samatiguila est une sous-préfecture située à 40 kilomètres d'Odienné. Elle présente la particularité d'être un village particulièrement islamisé abritant une mosquée sacrée millénaire qui est la plus ancienne du pays. Son fondateur est Souleymane Diaby à qui un célèbre chasseur d'éléphants nommé Ngolojan Koné dit : « Samatigui Koné est le maître des éléphants », qui occupait préalablement le territoire actuel du village, a donné l'autorisation de s'y installer avec sa suite. C'est en considération de ce fait historique que le nouveau village fut baptisé Samatiguila, c'est-à-dire littéralement « la maison ou le village de Samatigui  ». C'est aussi un haut lieu de l'histoire de Vakaba Touré : des armes on été pieusement conservées dans la mosquée. Parmi toute les villes du departement samatiguila a la jeunesse la plus organisé et la plus consciente car elle detient un outil de developpement très performant sur internet (le site internet de Samatiguila).

[modifier] Carte de la région

[modifier] Villes voisines

[modifier] Personnalités liées à la ville

[modifier] Notes et références

  1. Le climat de la Côte d'Ivoire comporte deux zones bioclimatiques distinctes. Le sud est très humide et connaît quatre saisons (d'avril à la mi-juillet : grande saison des pluies; de la mi-juillet à septembre: petite saison sèche; de septembre à novembre: petite saison des pluies; de décembre à mars: grande saison sèche). Le nord est plus sec et connaît deux saisons principales (juin à septembre: grande saison des pluies; octobre à mai : grande saison sèche). Les températures varient peu allant de 21 à 35°
  2. (fr) Le climat de la Côte d'Ivoire sur Côte d'Ivoire Tourisme
  3. Climat : la Côte d'Ivoire peut être divisée en deux zones climatiques
  4. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
  5. Le site officiel des Forces Nouvelles de Côte d'Ivoire
  6. Recensement de la population ivoirienne
  7. Plus au sud, les Malinkés du Maou, du Ouorodougou et du Koyara, parlent au contraire des dialectes très particuliers
  8. La Côte d'Ivoire est le troisième producteur africain de coton, avec une production annuelle de 380 000 tonnes
  9. Sékou Bamba


[modifier] Bibliographie

  • Pierre Kipré, Histoire de la Côte d'Ivoire, Editions AMI, 1992
  • P. Duprey, Histoire des ivoiriens, naissance d'une nation, 1985
  • Marie Miran, Islam, histoire et modernité en Côte d'Ivoire, Editions Karthala, 2006
  • René Caillié, Voyage à Tombouctou et à Djenné, dans l'intérieur de l'Afrique, 1830
  • C. Bacconier, Dioula d'Odienne (parler de Samatiguila) (Université d'Abidjan, Institut de linguistique appliquée), 1982
  • R. Borremans, Le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d'Ivoire, Nouvelles éditions africaines, 1987
  • Ph. Bernardet, Élevage et agriculture dans les savanes du Nord, in Politique africaine. Côte-d'Ivoire, la société au quotidien, n° 24, pp. 29-40, 1986
  • Alain-Gérard Beaudou, Étude pédologique de la Région de Boundiali-Korhogo - Méthodologie et typologie détaillée, morphologie et caractères analytiques'', Éditions de l'ORSTOM
  • Albert Adu Boahen, Histoire générale de l'Afrique, Comité scientifique international pour la rédaction d'une histoire générale de l'Afrique (Unesco), l'Afrique sous domination coloniale 1880-1935, Présence africaine, 1989 (ISBN 2708705199)
  • Gilbert Gonnin et René Kouamé Allou, Côte d’Ivoire : les premiers habitants, Editions CERAP, 2006 (ISBN 2915352305)




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