O'Brother

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O'Brother
Titre original 'O Brother, Where Art Thou ?'
Réalisation Joel Coen
Scénario Joel et Ethan Coen
Musique T-Bone Burnett et Carter Burwell
Producteur(s) Ethan Coen
Production Touchstone Pictures
Durée 106 min
Sortie 2000
Langue originale anglais
Pays d'origine États-Unis États-Unis

O’ Brother est un road movie et une comédie américaine réalisé par Joel Coen et sorti en 2000. C'est le 8e film des Frères Coen.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Trois prisonniers s'échappent de prison pour aller en quête d'un trésor... Ce film est une revisitation de l'Odyssée d'Homère. On y retrouve certains personnages (Ulysse, éloigné de sa femme et qui cherche à rejoindre son foyer ; le cyclope, évoqué par le vendeur de bibles borgne ; Poséidon, évoqué par le shérif Cooley ; Circé, le fils de Wash, le cousin de Pete, évoqué par le cochon ; Pénélope la femme d'Ulysse ; Tirésias, le vieux noir, le devin, et Ménélas, l'homme politique) et certaines situations, comme la rencontre avec les sirènes.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

  • Le personnage de Tommy Johnson a réellement existé. Si dans le film les personnages principaux rencontrent Tommy Johnson à un carrefour, ce n'est pas un hasard. Tommy Johnson a été le premier bluesman à parler du « Pacte avec le Diable ». Il a raconté qu'il avait rencontré le diable à un carrefour. Celui-ci lui a appris à jouer le blues en échange de son âme. Cette légende sera reprise plus tard par Robert Johnson.
  • Le morceau que joue Tommy Johnson au coin du feu est "Hard Time Killing Floor Blues" de Skip James, autre figure emblèmatique du blues des années 20-30.

[modifier] Commentaires

  • Inspiré par L'Odyssée d'Homère, le film a pour ambition d'amuser le spectateur. Souvent très proche de la comédie musicale (scène des sirènes, des Baptistes ou la cérémonie du Ku Klux Klan), O'Brother est allégé de toute noirceur et de sarcasme, ce qui a pourtant fait le succès des Frères Coen. Celui-ci s'est transformé en simple ironie, poussant du coup le côté farce beaucoup plus loin. Les Coen n'ont pas peur de la caricature. Au contraire, ils en rajoutent toujours une couche.[non neutre]
  • Les trois évadés sont des quasi-demeurés : « Ulysse » Everett tout d'abord, le play-boy beau-parleur du groupe qui, se rêvant philosophe, ne cesse de raisonner dans le vide, sans cesse animé d'un optimisme à toute épreuve et obsédé par ses cheveux, sa première inquiétude à chaque réveil et par la gomina dont il ne peut se passer. Cette idée fixe détruit le côté pseudo-intellectuel du personnage.
  • Pete est une sorte de brute abêtie, aux réactions primaires et à la diction de plouc en contraste total avec celle, soignée, d'Everett. Il rêve d'ouvrir un restaurant et d'y être maître d'hôtel en smoking. Delmar, sorte de benêt naïf, complète le trio.
  • De même, l'apparition délectable du gangster George « Baby Face » Nelson toujours en colère ou les deux opposants politiques, candidats au poste de gouverneur : l'un, vieux style, représentant de grands intérêts et entourés d'incapables, l'autre se présentant comme l'ami des « petites gens », menant une campagne moderne mais chef secret du KKK.
  • Les références à L'Odyssée sont bien[non neutre] sûr nombreuses, même si on est loin d'une réelle adaptation de l'œuvre d'Homère. Les principales se retrouvent dans les personnages d'« Ulysse » Everett et de son épouse... Penny (Pénélope), du géant borgne Big Dan Teague — autrement dit le Cyclope —, vendeur de Bibles, voleur et membre du KKK, ou encore des trois « sirènes ».
  • Le film utilise d'ailleurs des procédés propres à la tragédie grecque tant dans les thèmes que dans la forme : prophétie, chœur explicitant les ellipses
  • Un film des frères Coen est toujours soigné par l'image, les couleurs étant particulièrement travaillées.[non neutre] De même, ici, où la pellicule paraît curieusement décolorée. En fait, les couleurs sont désaturées sélectivement, par suppression de teintes et recolorisation numérique. Mais à cette dimension picturale habituelle pour eux, ils en rajoutent ici une nouvelle, musicale, et ce dès l'ouverture du film : alors que l'écran est encore noir, on entend un fond de blues, mêlé au son caractéristique de masses cassant des pierres. On sait où on est : le Sud profond. L'image apparaît, nous révélant effectivement des bagnards, tous noirs, chantant et accomplissant leur rude tâche.
  • La musique, le Gospel et le Hillbilly s'ajoutant au blues et au country, ne va plus cesser, cimentant véritablement le film, lui donnant toute son unité au-delà des scènes disparates. Le point d'orgue est peut-être l'enregistrement d'un disque par les trois compères, accompagné de Tommy, un guitariste noir qui « a vendu son âme au diable ». Baptisé « The Soggy Bottom Boys », soit en français « Les Culs trempés ».