Nompatelize

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Nompatelize
Carte de localisation de Nompatelize
Pays France France
Région Lorraine
Département Vosges
Arrondissement Saint-Dié-des-Vosges
Canton Raon-l'Étape
Code Insee 88328
Code postal 88470
Maire
Mandat en cours
Didier Barret
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Ban d'Étival
Latitude
Longitude
48° 19′ 33″ Nord
         6° 51′ 13″ Est
/ 48.3258333333, 6.85361111111
Altitude 301 m (mini) – 520 m (maxi)
Superficie 6,91 km²
Population sans
doubles comptes
522 hab.
(1999)
Densité 75,54 hab./km²

Nompatelize est une commune française, située dans le département des Vosges et la région Lorraine.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune occupe un plateau entre les vallées de la Meurthe et de la Valdange. Sa situation dominante offre des points de vue remarquables sur la vallée vers Saint-Dié-des-Vosges et Raon-l'Étape. Son point culminant est l'un des deux Jumeaux qui forment la partie nord du massif du Haut Jacques. Bien que le village soit situé à l'ouest de Saint-Michel-sur-Meurthe, la commune de Nompatelize se prolonge au nord de cette dernière par le hameau de Biarville et atteint même la Meurthe au lieudit Bourmont dont l'altitude n'est que de 301 mètres.

[modifier] Histoire

Vue d'ensemble depuis la roche du Chemont
Vue d'ensemble depuis la roche du Chemont

Nompatelize est d'abord une grange, vieux lieu du pouvoir économique du chapitre d'Étival au milieu d'un plateau cultivé partiellement avant le XIe siècle. La contrée est déjà peuplée et administrée. Bien avant la fondation du ban d'Étival au VIIe siècle ou la donation de sainte Richarde, elle est parsemée de hameaux modestes dont certains subsistent et d'autres ont disparu.

Les chanoines réguliers prémontrés, appelés par les chanoinesses d'Andlau et dépendants de Flabémont, s'installent sur le ban d'Étival. Ils y assument après 1147 une mission apostolique, en particulier disent la messe pour leurs hommes d'art et convers. Ceux-ci, constamment encadrés par les moines blancs, édifient des habitats en dur, pierre, brique et bois, couverts de toit en tuile plus que de chaume, développent les cultures végétales, tracent des routes en pierre nécessaires à l'aménagement planifié du paysage, à l'essor du bâtiment et du transport par chariot et par flotte. Le port de Bourmont permet de faire glisser sur la Meurthe tronces et planches issues des forêts de Mortagne.

Ne se contentant plus d'une chapelle trop modeste, ils décident d'y implanter une église au nom de leur premier fondateur, le pieux Norbert de Xanten. Ils y attirent l'assemblée des hommes vivant sur cette partie haute de leur ban et fondent Norberti ecclesia, l'assemblée de Norbert qui est devenue bien plus tard par altération Nompatelize.

Les grains s'accroissent, les granges se multiplient au XIIIe siècle. L'exemple des techniques et des compétences des moines blancs prémontrés a déjà servi de modèle à toute la montagne. Le lieu promu chef-lieu du haut-ban jadis implanté le long d'un ancien chemin, est devenu un diverticule de la route qui reliait Rambervillers à Colmar ?

Aussi, après s'être émancipés de la tutelle des chanoinesses d'Andlau qui, à l'origine, possèdent les deux tiers du ban, en acceptant un lourd paiement de redevances seigneuriales en argent, le chapitre et l'abbé qui dépendent toujours de Flabémont décident de s'adonner à la vie contemplative que son abbaye-mère recommande. Ils se cloîtrent dans leur belle abbaye à Étival pour ressortir après quelques décennies, ruinés par les seigneurs co-traitants qui ont accaparé une grande part des biens et revenus. Les religieux démunis entrent alors dans une phase de décadence religieuse qui leur font perdre renommée et réputation, d'abord parmi les gens du peuple puis auprès des puissants et des responsables du pouvoir civil après une excommunication du chapitre.

Un redressement est entrepris par l'abbé, les chanoines empruntent à Saint-Dié, Bruyères et Rambervillers, Raon-L'Étape et lentement, étape par étape, rachètent les parts féodales, reprennent le contrôle de la fabrique de Nompatelize et des chapelles des environs. Ils retrouvent une puissance seigneuriale et exercent leur justice souveraine au cours du XVe siècle.

En 1478, frère Didier Moyen, curé des granges (c'est-à-dire de Nompatelize) crée en accord avec le couvent d'Etival une fondation pour préserver la maison, la chapelle et la fontaine de Bouilly. Cette chapelle dédiée à la Vierge, au-dessus de Nompatelize qui compte alors des grosses fermes ou exploitations agricoles, est au coeur des préoccupations de ce riche chanoine. Il donne pour l'entretien de la chapelle, en particulier son luminaire et sa toiture, veut qu'une messe y soit dite chaque semaine, et surtout qu'aux fêtes Notre-Dame, au lundi de Pâques et au premier de l'an, prieur et chapitre s'y déplacent, en plus d'y organiser un pèlerinage en portant la lourde croix le lundi de Pentecôte. L'abbé Gérard d'Essey s'oppose à ce qu'il prend sans doute pour une lubie, mais le chapitre a bel et bien signé. A partir de ce moment symbolique, la communauté cumule l'essentiel des pouvoirs sur le haut ban d'Étival qui compte aussi les communautés de l'Hoste du Bois (La Bourgonce), La Salle et Saint-Michel. Elle préserve son rôle économique clef, avec ses cultures végétales, son élevage et le contrôle du transport du bois. L'apogée de l'abbaye stivalienne arrive au début du XVIe siècle, alors que la tutelle de Flabémont s'évanouit. L'abbaye traverse les aléas du froid XVIIe siècle. Le plateau est dévasté après 1633, mais se repeuple vite à la fin du siècle.

Au milieu du XVIIIe siècle, le plateau est partout cultivé et densément peuplé. Les habitants du Haut Ban continue à assister aux plaids d'Étival jusqu'en 1747, date à laquelle la mense abbatiale passe en commende à l'évêque de Toul monseigneur Bégon. Le Haut Ban semble rattacher à la prévôté de Saint-Dié et l'entité stivalienne disparaît définitivement avec l'érection de l'évêché de Saint-Dié en 1776. Nompatelize devient une commune à la Révolution. Elle achète un coffre pour mettre sous clef ses archives et subit les affres des réquisitions de guerre.

Monument aux morts
Monument aux morts
Monument aux morts
Monument aux morts

En 1786, il existait au sommet des Jumeaux, une pierre levée connue de tout le pays sous le nom de pierre à cheval. C'était une énorme table druidique de 8 mètres de long et 5 de large, placée sur deux piliers très élevés. Elle fut détruite en cette année pour servir à la construction de l'église de Nompatelize.

Le plateau de Nompatelize fut par trois fois un champ de bataille.

[modifier] Économie

  • Ferme biologique
  • Usine automobile Faurecia

[modifier] Démographie

Évolution démographique (Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
270 291 319 391 463 522
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 2014 Didier Barret
mars 2001 2008 Raymond Forterre
2001 Claude Bernard
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Notes et références

  1. Nompatelize sur le site de l'Insee


[modifier] Bibliographie

Marc Antoine GEORGEL, L'abbaye d'Etival, ordre de Prémontré du XIIe au XVIIIe siècle, Bibliotheca Analectorum Praemonstratensium, fascicule 3, Averbode, 1962.

[modifier] Liens externes