Noailles (Oise)

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Noailles


Pays
drapeau de la France
     France
Région Picardie
Département Oise
Arrondissement Arrondissement de Beauvais
Canton Canton de Noailles
(chef-lieu)
Code Insee 60462
Code postal 60430
Maire
Mandat en cours
Béatrice Marre
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Thelle
Coordonnées
géographiques
49° 19′ 43″ Nord
         2° 12′ 02″ Est
/ 49.3286111111, 2.20055555556
Altitudes moyenne : 91 m
minimale : 60 m
maximale : 225 m
Superficie 1 004 ha = 10,04 km²
Population sans
doubles comptes
2 672 hab.
(1999)
Densité 266 hab./km²
Carte de localisation de Noailles

Noailles est une commune française, située dans le département de l'Oise et la région Picardie.

Sommaire

[modifier] Géographie

Noailles est un bourg situé sur l'ancienne Nationale 1 (maintenant RD 1001), à soixante kilomètres au nord de Paris.

[modifier] Histoire

Tout commence au début du XVIIIe siècle, alors que la ville de Beauvais subit de plein fouet la crise du textile : le coton concurrence la laine et l’évolution ne s’est pas réalisée assez vite au niveau de l’amélioration des métiers. Pour tenter de rétablir la situation et ranimer l’activité économique, les édiles beauvaisiens s’imposent alors un sacrifice de 50 000 livres pour la réfection de la route de Paris sur le tronçon « La Croix » de Sainte-Geneviève à Beauvais, espérant ainsi faire revenir vers leur Cité, plus facilement accessible, les courants commerciaux. Il est alors prévu que le passage de la route de Paris par Tillart (Tillard) soit conservé : simple lieu « de repue » où les conducteurs prennent le relais des chevaux frais – le relais de Poste est installé dans l’ancien Manoir –, Tillart est aussi, à cause des difficultés considérables présentées par le trajet depuis la descente de Sainte-Geneviève, un lieu de « gîte » forcé par mauvais temps. Une forte activité règne ainsi dans le village où l’on note, au milieu du XVIIIe siècle, la présence de plusieurs auberges. Une autre source d’animation importante est le marché qui se tient à Tillart tous les lundis. Les 50 000 livres sont donc versées et les travaux commencent en 1746. Mais c’est un nouvel itinéraire qui a été retenu, passant sur les terres du Duc de Mouchy, Philippe de Noailles, entre Longvillers et Boncourt. La famille de Mouchy descend d’une branche cadette de la maison de Noailles, originaire du Limousin ; Noailles, un bourg de la Corrèze, est situé à huit kilomètres environ de Brive. Philippe de Noailles est le premier à porter le titre de Duc de Mouchy.

Longvillers et Boncourt, deux quartiers actuels de Noailles, sont alors les deux villages d’une même paroisse, séparés par un intervalle d’environ douze cent mètres. Longvillers, ou Lonvillers, Longuivillers (Longovillare), sur l’ancienne route de Beauvais à Mouchy, est le chef-lieu comme possédant l’église. Boncourt, simple hameau au sud-ouest, est sur une autre vieille route appelée le Chemin des Rouliers par laquelle on franchit la montagne Sainte-Geneviève. Le nouveau tracé de la route de Paris est fort étudié, empruntant un passage naturellement équilibré entre les « Montagnes de Sainte-Geneviève », évitant les larris de Longvillers sans traverser les marais vers la Planquette ou Framicourt, afin de ne pas recréer les mauvaises conditions de terrain précédemment rencontrées entre le Sérimont et Tillart.

En liaison avec le déplacement de la route, et « sur ordre supérieur », André Blainville, Maître de la Poste aux Chevaux à Tillart, construit en 1750 un nouveau relais près du passage du Sillet, à « Blainville », dit-on aussitôt. Parallèlement, le Duc de Mouchy, Comte de Noailles, fait bâtir, au lieu où le chemin de Mouchy en Normandie traverse la nouvelle route, une ferme-auberge, dite « de Boncourt » ou « Maison Neuve » ou encore « hôtel de Noailles ». L’emplacement choisi n’est pas quelconque. Il peut être interprété comme un premier lien tendant à réunir Boncourt à Longvillers.

En février 1751, le Comte de Noailles, considérant le très mauvais état des chemins vers Tillart et jugeant que le marché ne s’agrandira plus, obtient des lettres patentes pour ouvrir un autre marché à Mouchy. L’entreprise échoue mais le 16 juin 1757, il adresse au Roi une nouvelle requête, pour déplacer le marché de Tillart à Boncourt. Il obtient ses lettres patentes en mai 1760 ; celles-ci sont enregistrées dès le 28 août et le 14 janvier 1761, un arrêt du Parlement de Paris les rend exécutoires : le comte est autorisé à construire des Halles. Les halles de Tillart sont aussitôt démon-tées et le Comte les fait transporter et installer près de sa ferme, au lieu qu’on appelle alors déjà « Noailles » quoiqu’il n’y ait encore que cette seule maison, au carrefour des routes de Paris et de Normandie – les actuelles rues de Paris et Arnaud Bisson.

En même temps il fait des concessions à ceux qui voudraient élever d’autres édifices. L’idée directrice n’est pas seulement de construire le long de la route, mais aussi de réunir Boncourt à Longvillers, donc de créer un nouveau noyau servant de liaison. Entre 1760 et 1776, les alentours de la ferme se couvrent de constructions et c’est entre 1776 et 1790 que la progression est la plus forte : 27 immeubles. Entre temps, André Blainville est décédé le 28 mars 1761. François Pelletier lui succède et la Poste aux Chevaux est alors ramenée à la ferme de Noailles dont il tient l’auberge. La ferme, l’hôtel, le marché et les halles, la Poste aux Chevaux et aux Lettres, les concessions de terrain par le Comte… Les conditions sont réunies pour la naissance de Noailles…

Toutefois ces nouveaux intérêts ne furent pas créés sans nuire à ceux qu’ils déplaçaient ; il y eut des éclats violents et soutenus ; l’animosité durait encore lorsque la révolution éclata. Mais les habitants de Noailles parvinrent à introduire leur village au nombre des municipalités au détriment de Longvillers, ancien chef-lieu.

Si les actes officiels de 1789 disent encore « Noailles paroisse de Longvillers », on voit dès 1790 Noailles reconnu Commune, érigé en chef-lieu de canton dans le procès-verbal de délimitation des districts. Ainsi, la révolution démocratique, qui détruisait partout les anciens souvenirs, consacra ici une dénomination « entachée de féodalité », selon le langage du temps. Le nom de « Noailles » l’emporta encore en 1794, lorsque la convention ordonna de changer jusqu’aux appellations qui pussent conserver des traces du gouvernement royal. Le conseil de la Commune, craignant qu’une nouvelle dénomination compromette l’existence du lieu, se borna alors à déclarer que « Noailles devait être anéanti en son nom », mais il ajouta que « ce nom ne s’effacerait pas aisément, parce qu’on est trop familiarisé avec lui, de sorte que la commune y est très embarrassée ». Le soin fut donc laissé à l’administration centrale d’imposer un autre titre … qui n’en fit rien.

L'ancienne gare du Méru-Labosse
L'ancienne gare du Méru-Labosse

Noailles fut desservi par une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique, la ligne Méru - Labosse. Cette ligne de 32 km, qui fonctionna de 1905 à 1934, avait une gare à Noailles.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Mars 2008 Béatrice Marre PS Maire
mars 2008 Bernard Villeneuve Maire
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1267 1333 1538 1757 2415 2672
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

L’Hôtel de Ville

Le registre des délibérations de la « Municipalité de Longvillers-Boncourt et Noailles en dépendant » fut ouvert par le Maire PELLETIER le 6 février 1792, mais ce n’est qu’en 1835 que fut lancé le projet de construction d’une mairie définitive pour la ville de Noailles.

Le mérite du projet revient à la Vicomtesse de Noailles. Par lettre de Paris en date du 20 janvier 1835, celle-ci offrit à la Municipalité de lui faire concession gratuite et perpétuelle des deux premières travées de la plus grande des Halles pour qu’un Hôtel de Ville y fût édifié. Le 8 mai 1835, l’architecte Constant DUVAL, de Beauvais, déposa le projet qu’on lui avait demandé d’établir. Les devis furent approuvés par le Ministère de l’Intérieur le 29 janvier 1836 et les travaux, rondement menés. Un second architecte, M. DARDAILLON, intervint pour les consoles, profils, chapiteaux extérieurs au-dessus du sol du premier étage.

Le 7 juin 1901 furent approuvées les délibérations municipales concernant les plans de l’architecte LAFFINEUR, de Beauvais, dans le cadre du projet de travaux de remise en état de la grande salle de l’étage et de réaménagement du rez-de-chaussée. L’Hôtel de Ville rompit alors ses derniers liens avec les halles de sa naissance et acquit l’aspect extérieur que nous lui connaissons aujourd’hui.

Le Relais de Blainville

Le nouveau relais de poste, construit par André Blainville vers 1750 sur le nouveau tracé de la route de Calais à Paris, devait initialement s’appeler « Boncourt », comme l’avait ordonné le Roi par un brevet du 12 août 1755, Mais cette dénomination ne fut jamais suivie d’effet : le relais était en effet situé sur le territoire de… Ponchon. Comment dès lors l’appeler « Boncourt » ? Le nom de son constructeur, André Blainville, s’imposa comme plus simple et plus juste. Il faudra d’ailleurs attendre 1838 pour que le plan cadastral mette les choses au point : le relais de Blainville à Noailles. Aujourd’hui, malgré le passage du temps, Blainville n’a rien perdu de son identité, le bâti ayant conservé toute son authenticité. Un caractère auquel la ville de Noailles est attachée et veille à préserver.

L’Eglise Saint-Lucien

Issu d’une illustre famille de Rome, consacré évêque vers 250 par le pape saint Clément qui l'envoya dans les Gaules avec saint Denis et saint Rieul afin d'évangéliser ces contrées, Saint-Lucien fut le premier évêque de Beauvais. Vers 290, l'empereur romain Dioclétien imposa une persécution dans tout l'Empire et le préfet local, ayant appris les conquêtes de l'Evangile dans le Beauvaisis, décida d'y mettre un terme. Sur la colline de Montmille, Saint-Lucien fut battu de verges puis, devant son refus persistant de renier sa foi, un soldat lui trancha la tête. La légende raconte que Saint-Lucien alors se releva, prit sa tête dans ses mains, et marcha vers la ville de Beauvais. Ayant traversé la rivière du Thérain à Miauroy sur un drap miraculeusement raidi sous ses pieds, il s'arrêta à environ un quart de lieue de Beauvais, semblant indiquer ainsi l'emplacement où il voulait que son corps fût inhumé.

L’Eglise de Noailles, comme 25 autres églises et paroisses du diocèse, est dédiée à Saint-Lucien. Située à l’extrémité nord-est de la commune, sur les pentes du bois du Larris, dans le quartier de Longvillers, elle avait conféré à ce dernier, lorsqu’il était avec Boncourt l’un des deux hameaux de la même paroisse, le statut de chef-lieu.

Le clocher, couvert d’ardoises, a été bâti en 1557, mais les moellons dont sont faits les murs de la nef, et qu’on extrayait encore au début du siècle dans le bois du Larris, sont pour certains, dans le mur nord de la nef, appareillés en « opus spicatum », disposition qu’on retrouve dans un certain nombre d’églises du Beauvaisis au… XIe siècle.

Le quartier de Boncourt

Boncourt, quartier historique de Noailles, a su conserver au fil des années son iden-tité et son charme alors même que la vocation urbaine du centre-ville s’est affirmée.

On y remarque l’architecture de ses maisons : ainsi d’une demeure à encorbellement du XVIe siècle, au début de la rue Mignon, ou de l’ancien café-tabac, qui présente toutes les caractéristiques des ensembles édifiés dans le centre de Noailles sous l’impulsion du duc de Mouchy dans le dernier tiers du XVIIIe siècle : appareil de pierre et de brique, bandeau soulignant le niveau, encadrement, rythme et module des ouvertures…

La place elle-même ne s’est jamais départie de son caractère central dans la vie du quartier, bien que sa physionomie ait évolué : elle fut longtemps plus boisée, les plantations étant exploitées pour les habitants, et la mare qui y existait fut comblée après la Seconde Guerre mondiale (cf. photo).


Avant d’être « couvert » vers 1907 pour élargir la route, le rû de Boncourt affleurait le long de la place. Sa source, il la prend au « Bassin de la Fontaine », derrière le lavoir (cf. plan ci-après).

Image:RuBoncourtNoailles.JPG

De nombreux lavoirs ont été établis sur son cours, fréquentés non seulement par les habitants de Noailles mais aussi par ceux des communes voisines. Ceux construits au Pré Haré ou à Leuillère tombèrent en ruine, mais celui de Boncourt, au contraire, a été restauré en 1981 : on calcula alors que sa cuve avait été construite en 1834 tandis que la charpente datait de 1845.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes et références

  1. Noailles sur le site de l'Insee

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes