Musique underground tunisienne

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La musique underground tunisienne se réfère à la musique interprétée par des artistes tunisiens dans un style différent de celui du courant classique. Elle est souvent désignée comme une musique alternative.

L'utilisation du terme « underground » pour définir une scène musicale arabe revêt une signification légèrement différente que celle généralement connue en Occident. Étant donné que la scène musicale contemporaine en Tunisie rassemble un nombre limité de styles musicaux, la musique underground inclut tous les artistes ou groupes qui chantent ou composent dans un genre différent (musique électronique, rap, reggae, rock 'n' roll, metal, etc.).

Sommaire

[modifier] Caractéristiques

Bien qu'encore jeune, la scène underground tunisienne est en croissance rapide. Les 5 à 10 dernières années ont vu l'émergence d'un grand nombre de nouveaux groupes qui s'adonnent à différents styles musicaux. Cependant, les scènes les plus actives restent indiscutablement le heavy metal et le rap. La plupart des groupes tunisiens de heavy metal et de gothic metal chantent en anglais. Certains groupes composent leurs propres musiques alors que d'autres font des reprises.

[modifier] Rap tunisien

Depuis le tout début des années 1990, on voit en Tunisie quelques artistes et groupes s'aventurer sur des scènes locales (T-Men, Ouled Bled, Brigade Parazit's, Light Beat, etc.) avec un succès limité à une sphère d'initiés, ces mêmes artistes demeurant totalement inconnus pour la grande majorité de la jeunesse tunisienne. Cette vague artistique s'amplifiant de génération en génération, on retrouve des rappeurs chantant de plus en plus en tunisien (dialecte arabe local). Cette scène rap est très active et productive — avec la naissance de X-Master Production crée par Brigade Parazit's — mais souffre du manque de soutien à la fois officiel et des éditeurs locaux[réf. nécessaire].

Ce manque de soutien est notamment dû au contenu de quelques titres de rap dénonçant les injustices sociales, le chômage, la corruption, etc[réf. nécessaire]. Cette scène rap est sous surveillance, surtout depuis l'apparition d'un artiste anonyme avec un titre dénonçant clairement les violences de la police. Cet artiste se présente lui même, dans l'un de ses couplets, avec la dénomination « Jdidi depuis les quartiers pauvres ». Ce même titre qui n'hésite pas à emprunter à l'argot tunisien son language le plus cru, circule amplement « sous le manteau » chez les jeunes qui s'y identifieraient en masse[réf. nécessaire].

[modifier] Rock tunisien

Contrairement aux rappeurs, la scène rock tunisienne a su comment se jouer des interdits pour finalement sortir de la marginalité et s'offrir un éclat au grand public : La séléction du groupe Barzakh pour concourir au prix du meilleur groupe tunisien lors de la 18e édition du Festival de la chanson tunisienne en mars 2007 fut une surprise pour tous sauf pour les membres du jury de séléction de ce festival qui voulaient couronner un groupe qui privilégiait les textes en arabe ou en dialecte tunisien, textes qui avait un fort ton poétique et métaphysique en total contraste avec la plupart des autres groupes de rock qui étaient jugés statiques voir même régressifs par leur composition en anglais et leur formatage occidentalisé. La séléction de Barzakh, même si elle ne fut pas auréolée par le prix du meilleur groupe en question, a été perçue comme étant la reconnaissance officielle par ses pairs musiciens, compositeurs et autres cadres de l'art tunisien de la scène rock locale.

[modifier] Intérêt des médias

L'intérêt médiatique quant à la scène underground en Tunisie est relativement limité et se cantonne à quelques interventions sporadiques qui viennent donner échos à l'actualité des festivals en cours, notamment lorsqu'un festival parrainerait des artistes appartenant à ce genre. Une bonne mention est toutefois justement réservée à Zanzana, le rendez-vous hebdomadaire des amateurs de rock et de métal sur RTCI. Cette émission est animée par Karim Ben Amor qui au fil des années est apparu comme un promoteur de la culture underground en Tunisie.

Pour ce qui est de la terminologie propre, les premières apparitions de ce terme dans les médias tunisiens datent de mars 2006 pour les médias écrits sous la plume du journaliste Kerim Bouzouita[1]. D'un autre côté, Jawhara FM, station radio privée qui émet depuis Sousse, consacra bien avant, dès juillet 2005, avec son animateur Elyes Slim Ghedira (plus connu par son pseudonyme de Adonis) un espace hebdomadaire, « Oasis, le rendez-vous de l'underground tunisien », une émission consacrée justement à la scène underground tunisienne.

[modifier] Quelques groupes

La scène underground tunisienne a révélé quelques groupes, notamment basés en Europe, parmi lesquels on peut citer Neshez ou ZeMeKeN.

[modifier] Références

  1. (fr) Kerim Bouzouita, « L'underground tunisien fait son chemin », GPLC, 11 mars 2006

[modifier] Liens externes

  • (fr) Tunizik.com, sponsor des artistes tunisiens
  • (fr) Tunizika, podcast sur la musique alternative tunisienne
  • (fr) Tunisiandjs, site sur les DJs tunisiens
  • (fr) Hardoos.com, site de la communauté métal tunisienne
  • (fr) Zanzana.com, site de l'émission de RTCI consacrée au hard rock et au heavy metal
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