Mourabitoun

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Les Mourabitoun (les Sentinelles), Mouvement Nassérien Indépendant, sont un parti-milice qui s’est développé durant la Guerre du Liban, dirigé par Ibrahim Qoleilat.

Ce mouvement nationaliste arabe radical fut largement un mouvement sunnite, bien qu’au plus fort de son implication dans la guerre, les 3000 combattants comprenaient aussi des druzes et des chiites. Les Mourabitoun furent membre du Mouvement national dirigé par Kamal Joumblatt et allié aux forces palestiniennes au Liban, opposés aux milices chrétiennes. Les Mourabitoun prirent part aux batailles de Beyrouth-Ouest, Saïda et Tripoli.

Formé officiellement en 1958, il a connu durant son histoire plusieurs scissions et divisions, particulièrement dues à des querelles de personnes. La milice fut vaincue et quasiment détruite en 1985, après des batailles violentes entre les Mourabitoun et le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt puis contre le Mouvement Amal chiite de Nabih Berri, pour le contrôle de Beyrouth-Ouest. Ibrahim Qoleilat quitta alors le Liban et vit depuis en exil en France. Les combats entre le PSP et Amal d’une part et les Mourabitoun de l’autre doivent être mis en parallèle avec le choc qui a opposé la Syrie (soutenant le PSP et Amal) et l’OLP, alliée des Mourabitoun. Entre 1985 et 1987, les Mourabitoun se sont organisés de manière clandestine et ont pris part à des actions de guérilla avec les Palestiniens, contre les miliciens d’Amal, lors de la « guerre des Camps ». En 1987, les Mourabitoun se sont de nouveau rapprochés du PSP, dans les combats qui l’ont opposé à Amal. En février de cette année, les miliciens d’Amal furent défaits et cela a été considéré comme une situation inacceptable pour la Syrie, principal soutien du mouvement chiite, ce qui a entraîné l’occupation totale de Beyrouth-Ouest par les Syriens, le 21 février 1987.

Le 16 avril 2001, le leadership des Mourabitoun a tenu une conférence à Beyrouth, annonçant le retour du parti sur la scène politique libanaise, au côté des organisations et partis prosyriens. Mais l’absence d’Ibrahim Qoleilat de cette conférence et son silence complet par rapport à tous les événements de la vie politique libanaise, ont entretenu le doute quant au positionnement réel des Mourabitoun. Le parti semble aujourd’hui profondément divisé, entre une branche qui a intégré le Courant du Futur de Rafiq et Saad Hariri, une branche qui campe dans la coalition prosyrienne et une troisième qui adopte des positions anti-syriennes.

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