Walid Joumblatt

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Walid Joumblatt
Walid Joumblatt

Walid Joumblatt (وليد جنبلاط) né le 7 août 1949 est un des chefs politiques de la communauté druze du Liban et une personnalité très populaire chez les druzes du Proche-Orient. Il est l'héritier d'une grande famille féodale druze, les Joumblatt qui a joué un rôle important dans l'histoire de cette communauté depuis le XVIIe siècle et surtout le XIXe siècle. Surnommé affectueusement « Walid Bey » par ses partisans, il réside alternativement à Moukhtara demeure traditionnelle des Joumblatt et à Beyrouth. C'est le président du PSP (Parti socialiste progressiste). Fin connaisseur de la région et adepte de phrases chocs, Walid Joumblatt manie aussi bien l'ironie que la kalachnikov. Son emprise incontestée sur la communauté druze lui permet de changer sa position et ses alliances et de rester en phase avec les retournements régionaux afin de préserver les intérêts de sa communauté. Son principal adversaire est le cheikh druze Farid Hamadé. La famille Hamadé qui fait partie du clan des Yazbaki empêchait Walid Joumblatt d'avoir le monopole sur la communauté. Farid Hamadé était le premier Druze à s'allier avec les chrétiens modérés du Liban, chose qui a déplu au chef du PSP. Après l'alliance de Joumblatt avec l'occupant syrien durant près de trente années, Farid Hamadé a regagné l'exil sous les pressions syriennes.

Sommaire

[modifier] La période de la guerre 1977-1990

Après des études à l'université américaine de Beyrouth et en France, il mène une vie de bohême jusqu'en 1977. L'assassinat de son père Kamal Joumblatt à l'instigation des services secrets syriens en mars 1977 le propulse dans l'arène politique. À la fin de la période de deuil, il rencontrera Hafez el Assad qui, dans une allusion au sort de Kamal l'avertira dans ces propos restés fameux : « Combien tu me rappelles ton père, la dernière fois que je l'ai vu, il était assis sur la même chaise que toi». Le sort de son père l'incitera à être très prudent dans ses relations avec la Syrie. Cette prudence était considérée par les Libanais comme une trahison et pour la moitié des Druzes (les Yazbakis) comme une très haute trahison. s'allier avec les assassins présumés de son père, a contribué largement à l'enfoncement du Liban dans l'occupation et le manque de souveraineté.

À la surprise générale, le jeune dandy de l'avant-guerre se mue en chef de guerre impitoyable et devient un des principaux acteurs de la Guerre du Liban. Il prend le contrôle du parti socialiste progressiste, le parti à majorité druze fondé par son père et fait preuve de réalisme politique en s'alliant à la Syrie, désormais opposée au camp chrétien. Il devient rapidement un des chefs du camp dit palestino-progressiste et combat les milices chrétiennes.

En juin 1982, il prend le parti de la neutralité et n'engage pas ses combattants contre le bataillon druze de Tsahal déployé dans son fief du Chouf. Cet épisode lui vaudra des critiques acerbes de la Syrie et des partis pro-syriens. En 1983, suite au retrait éclair de Tsahal il tente de reprendre aux forces libanaises (chrétiennes) le contrôle du Chouf (région peuplée de druzes et de chrétiens à l'époque). À la faveur du retrait israélien le PSP remporte rapidement la victoire après un bain de sang, opérant une véritable épuration ethnique et force à l'exode les habitants chrétiens du Chouf (épisode de la guerre de la montagne). Après la débandade des milices palestiniennes suite à l'invasion israélienne, il se retrouve avec la milice la plus puissante du camp palestino-progressiste, son contrôle englobant la plus grande partie de Beyrouth-Ouest.

[modifier] L'après-guerre

En 1989 il accepte les accords de Taëf qui consacrent l'influence de la Syrie au Liban. Le PSP dépose les armes et Walid Joumblatt rejoint le gouvernement. Au gré des différentes alliances, il est régulièrement réélu député dans son fief du Chouf et devient titulaire du ministère des déplacés à plusieurs reprises. Il fait l'objet de fortes critiques de l'opposition chrétienne sur la gestion des fonds destinés aux déplacés de la guerre. Il fera partie de tous les gouvernements jusqu'en 1998.

L'élection du chef de l'armée Émile Lahoud en 1998 à la présidence de la République avec qui il entretient une rivalité et inimitié personnelle change la donne. Il refuse de prendre part à la séance parlementaire qui verra l'élection d'Émile Lahoud et des fissures commencent à apparaître dans son alliance avec la Syrie.

La mort de Hafez el-Assad en juin 2000 et la mise à l'écart du chef de l'état major Hikmat Chihabi (son principal allié à Damas) affaiblissent la position de Joumblatt en Syrie. Il tente alors de faire pression à Damas en se rapprochant des adversaires de la Syrie au Liban. À l'été 2000, en vue des législatives d'août-septembre, Joumblatt initie un rapprochement avec les partis de l'opposition chrétienne. Il lance des appels pour un « rééquilibrage » et une « correction » des relations avec la Syrie sans toutefois couper les ponts avec Damas. Ces appels lui vaudront des menaces publiques de mort de la part de Assem Qanso, chef du Ba'as libanais, en pleine session parlementaire (6 novembre 2000). Joumblatt rejoint le nouveau gouvernement Hariri qui vient de remporter les élections. Les bouleversements régionaux (mort de Hafez el-Assad, reprise de l'Intifada, attentats du 11 septembre et guerre en Irak) lui font adopter une politique prudente, entre la Syrie et l'opposition. Entre 2000 et 2004 il donne alternativement des gages aux deux camps.

[modifier] L'opposition à la Syrie

En août 2001, il se réconcilie avec la communauté chrétienne lors de la tournée du patriarche maronite dans le Chouf. Il améliore sa position vis-à-vis de la Syrie en faisant craindre à Damas l'apparition d'une opposition multiconfessionnelle. La brouille définitive n'a lieu qu'en septembre 2004, lorsque Bachar el-Assad impose un amendement constitutionnel pour prolonger le mandat d'Émile Lahoud. Au parlement, Joumblatt est l'un des rares à ne pas voter cet amendement. La résolution 1559 (septembre 2004) conforte sa position. L’un de ses plus fidèles lieutenants, le député et ancien ministre Marwan Hamadé échappe à une tentative d’assassinat à la voiture piégée le 1er octobre 2004 en plein Beyrouth.

Avec les partis chrétiens et progressivement de façon de plus en plus claire le Courant du Futur de Rafiq Hariri, il devient alors un adversaire résolu de la présence syrienne au Liban après avoir été un de ses plus proches alliés au pays du cèdre. L'assassinat de Hariri le (14 février 2005) précipite la fin de l'influence syrienne au Liban. Walid Joumblatt devient un des acteurs principaux de la révolution du cèdre qui se solde par le retrait des troupes syriennes du Liban.

Il dirige au Parlement le bloc de la Rencontre démocratique, regroupant 15 députés de Baabda, Aley, du Chouf et de Rachaya et constitue avec Saad Rafiq Hariri et samir Geagea un des leaders de la majorité parlementaire et du mouvement dit du 14 mars, en référence à la manifestation populaire qui réunit à Beyrouth plus d'un million de Libanais un mois après l'attentat contre Rafiq Hariri.

[modifier] Citations

Le 14 février 2007, lors d'un discours, il s'adresse en ces termes au président syrien Bachar el-Assad: "Ô tyran de Damas, ô toi le singe inconnu de la nature, le serpent dont tous les serpents ont peur, toi le requin vomi par l’océan, toi la bête sauvage du désert, toi la créature qui es seulement une moitié d’homme, toi qui es le produit d’Israël au détriment des cadavres du Liban-Sud, toi le menteur et l’archi-tueur, toi le criminel qui verse le sang au Liban et en Syrie, nous reprenons sur toi les mots du grand poète Nizar Qabani : "Tous les vingt ans vient un homme armé pour massacrer l’unité dans le berceau et pour tuer les rêves".[réf. nécessaire]

Le 11 février 2008 lors d'une interview, Joumblatt menace les Libanais d’une guerre civile par de violents propos menacant de « brûler le vert et le sec » , une expression libanaise qui signifie l’annihilation totale. [1]

[modifier] Références

  1. Walid Joumblatt menace les Libanais d’une guerre civile ; le monde « civilisé » se tait - http//www.lenouvelislamdefrance.com
Précédé par Walid Joumblatt Suivi par
Pierre Khoury
1982-1984
Liban Liban
Walid Joumblatt
Ministre des Travaux Publics et des Transports
1984-1988
Mahmoud Tay Abou Dargham
1988
Ibrahim Halawi
1982-1984
Liban Liban
Walid Joumblatt
Ministre du Tourisme
1984-1988
Mahmoud Tay Abou Dargham
1988
Edgar Maalouf
1988-1989
Liban Liban
Walid Joumblatt
Ministre des Travaux Publics et des Transports
1989-1990
Nadim Salem
1990-1992
Elie Hobeika
1992
Liban Liban
Walid Joumblatt
Ministre d'État aux Déplacés
1992-1998
Anouar el-Khalil
1998-2000