Morez
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Morez | |
Pays | France |
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Région | Franche-Comté |
Département | Jura |
Arrondissement | Saint-Claude |
Canton | Morez (chef-lieu) |
Code Insee | 39368 |
Code postal | 39400 |
Maire Mandat en cours |
Jean-Paul Salino 2008-2014 |
Intercommunalité | Communauté de communes du Haut Jura |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 650 m (mini) – 1 302 m (maxi) |
Superficie | 9,67 km² |
Population sans doubles comptes |
6 144 hab. (1999) |
Densité | 635 hab./km² |
Morez est une commune française, située dans le département du Jura et la région Franche-Comté.
Morez est aujourd’hui la capitale française de la lunette. Au XIXe siècle, Morez était la capitale de l’horloge comtoise.
Le site de Morez est facilement reconnaissable grâce aux montagnes qui l’enserrent et à la silhouette des viaducs du chemin de fer. Le haut de Morez est dominé par le Lycée Victor Bérard (École nationale d'optique).
Morez est situé à proximité de la frontière Suisse, au pied de la station des Rousses, c’est la deuxième ville du Parc naturel régional du Haut-Jura.
Le z final étant muet, il faut prononcer Moré et non Morèzz. Ses habitants sont appelés les Moréziens et les Moréziennes.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Située dans une cluse, Morez est enserrée dans la vallée de la Bienne, ce qui explique son extension sur 3 kilomètres de longueur.
L’altitude, qui varie de 650m à 1302m sur l'ensemble de la commune,[1] présente des différences importantes selon les quartiers de la ville:
- Bas de Morez (691 mètres) au niveau de la confluence entre l’Evalude et la Bienne
- Morez centre (720 mètres environ)
- Morez-dessus (760 mètres) sur le flanc ouest de la vallée
- Villedieu (745 mètres) sur le flanc est de la vallée, au dessus de la gare SNCF
- Sur Le Puit (815 mètres) sur le flanc est de la vallée, au dessus du centre-ville
Les communes voisines sont :
- Morbier qui surplombe Morez au Nord
- Bellefontaine
- Les Rousses et Longchaumois avec notamment le lieu dit la Doye en prolongement de la vallée de Morez, vers le sud
- La Mouille
[modifier] Histoire
Au XVIe siècle, les premiers habitants de la Combe Noire sont descendus des villages voisins pour y installer des moulins sur les bords de la Bienne.
Ces moulins sont ensuite remplacés par un chapelet de martinets de forge, de clouteries et de scieries, utilisant l'énergie hydraulique. La famille Morel serait la première à s'y installer, elle laissera son nom à la ville de Morez.
L'arrivée de la route au XVIIIe siècle favorise l’économie[2].
Morez devient une commune à part entière en 1776, et se développe au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle du fait de son essor industrielle important centré sur la métallurgie : tréfilerie, clouterie, horlogerie, émaillerie et lunetterie.
Au XXe siècle l'industrie se spécialise dans la lunetterie.
Jean-Marc Olivier, historien ayant étudié le phénomène d'industrialisation spécifique au bassin morézien, a mis au jour le concept d'industrialisation douce[3]. Il s'arrête notamment sur la succession de trois cycles techniques entre 1750 et nos jours : ceux de la clouterie, de l'horlogerie de parquet (horloges comtoises), et de la lunetterie (1880 à nos jours).
[modifier] Clouterie
La fabrication des clous est une des premières industries locales. A l'origine, plusieurs martinets, actionnés par des roues à eau, sont situés au bord de la Bienne.
[modifier] Horlogerie
A partir de la fin du XVIIe siècle, l’horlogerie se développe dans la région de Morez (les frères Mayet à Morbier). La production d'horloges comtoises reste artisanale jusqu’au XIXe siècle, la production devient alors industrielle et dépasse 100.000 pièces par an dans les années 1850 [4].
Si l’horlogerie morézienne bénéficie bien du voisinage suisse pour obtenir la technique de l’émail en 1777, elle reste techniquement indépendante [5].
Aux XIXe et XXe siècles, Morez et Morbier sont aussi un centre important de production d’horloges monumentales[6].
[modifier] Lunetterie
En 1796, un cloutier, Pierre-Hyacinthe Caseaux a une idée: il utilise du fil de métal pour fabriquer des bésicles. C'est le début de la lunetterie morézienne, qui connaît son essor au milieu du XIXe siècle.
[modifier] Métier d'Art
La tradition industrielle de Morez et le savoir faire local justifie le label Ville et Métiers d’Art. Ce label regroupe une sélection de 63 communes en France.
[modifier] Économie
L'économie morézienne s'appuie sur plusieurs secteurs complémentaires :
- l'industrie, avec de nombreuses lunetteries (L'Amy par exemple), ou d'autres sociétés (Signaux Girod par exemple)
- de nombreux commerces dont la zone de chalandise s'étend sur une partie du Haut-Jura
- les services publiques avec notamment le Lycée polyvalent Victor Bérard (la plus ancienne formation professionnelle d'optique de France)
- les travailleurs frontaliers (Suisse)
- le tourisme (situation au coeur du Parc naturel régional du Haut-Jura, musée de la lunette, via ferrata de la roche au Dade)
La ville accueille une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie du Jura.
[modifier] Administration
[modifier] Liste des maires de Morez
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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juin 1995 | 2014 | Jean-Paul Salino | UMP | Chef d'entreprise dans la lunetterie |
mars 1983 | ? | Roland Carminati | ||
mars 1971 | mars 1983 | Jean-Louis Crestin-Billet | ||
mars 1959 | mars 1971 | Gaston Prost-Dame | ||
novembre 1955 | mars 1959 | Roger Passet | ||
mai 1953 | novembre 1955 | Paul Dalmais | ||
mai 1931 | mai 1953 | Louis Paget | SFIO | |
mai 1908 | mai 1931 | Henri Lissac | Lunetier | |
mai 1896 | mai 1908 | François Crinquand | ||
mai 1892 | mai 1896 | Adolphe Fournier | ||
février 1886 | mai 1892 | Auguste Lamy | ||
septembre 1885 | février 1886 | Délégation spéciale / Adolphe Fournier | ||
mai 1884 | septembre 1885 | Jules Girod | ||
janvier 1875 | mai 1884 | Alphonse Lamy | ||
septembre 1870 | janvier 1875 | Jules Girod | ||
juillet 1852 | septembre 1870 | Aimé Victor Séraphin Lamy | Chef d'entreprise dans la lunetterie | |
décembre 1851 | juillet 1852 | Louis Étienne Alphonse Jobez | ||
mars 1848 | décembre 1851 | Claude Gabriel Regad | ||
octobre 1843 | mars 1848 | Nicolas Auguste Girod | ||
août 1840 | octobre 1843 | Louis Étienne Alphonse Jobez | ||
septembre 1838 | juillet 1840 | adjoints Nicolas Auguste Girod et François Célestin Clément | ||
janvier 1831 | septembre 1838 | Louis Ogier | ||
février 1825 | janvier 1831 | Pierre Célestin Vandel aîné | ||
janvier 1808 | février 1825 | Jean Emmanuel Jobez | ||
novembre 1803 | janvier 1808 | Pierre Claude Caseaux | ||
août 1803 | novembre 1803 | Claude Nicolas Reverchon | ||
mars 1801 | juillet 1802 | François Célestin Clément | ||
juin 1800 | janvier 1801 | Pierre Alexis Perrad | ||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Source: Maurice Genoudet[7]
[modifier] Enseignement
La ville compte deux collèges et un lycée.
Collège public
Collège privé
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Lycée public
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[modifier] Jumelage
[modifier] Démographie
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Avec 6144 habitants en 1999[10], Morez est la cinquième ville du département du Jura.
[modifier] Naissance d'une ville
Le boom démographique observé pendant la première partie du XIXe siècle correspond à la période d’industrialisation (clouterie, puis horlogerie et lunetterie). La population passe en quelques dizaines d'années de 1000 habitants à plus de 5000. Les maisons et les ateliers se concentrent dans le fond de la vallée.
Entre la première et la deuxième guerre mondiale, la population recule. Très peu de bâtiments sont construits à cette époque.
La deuxième phase de croissance démographique de 1950 à 1980 correspond à l’optimum de la mono-industrie lunetière. Pour loger sa population croissante, la commune décide la construction de deux quartiers nouveaux situés sur les flancs de la vallée «Morez-dessus» et «Villedieu». Au milieu des années 70, le manque de logements conduit à la construction d'un autre quartier «Sur le Puit». La population de ce quartier atteint plus de 1400 habitants en 1991 [11].
Avant d’entrer dans une phase de stagnation, la population de l'ensemble de la ville atteint pratiquement 7000 habitants dans les années 1980.
La baisse de population observée dans les années 90 et 2000 s’explique par la baisse de l’activité industrielle et par un phénomène de périurbanisation.
[modifier] Immigration
La première phase de croissance correspond à la fixation à Morez de populations issues principalement des villages du Haut-Jura [12].
La deuxième phase de croissance s’accompagne d’une arrivée de populations nouvelles dont une part importante immigre du Portugal, de Turquie mais aussi du Maghreb.
[modifier] Aire urbaine
L'aire urbaine de Morez (au sens de l'INSEE) regroupe Morez et Morbier. La population de l'aire urbaine de Morez est de 8213 habitants en 1999.
[modifier] Transports
Malgré sa situation géographique défavorable (en montagne), Morez bénéficie de liaisons relativement rapides vers Paris, Lyon, Genève ou Lausanne.
[modifier] Route
Morez se trouve sur la route (RN5) reliant Paris à Genève. Par la route, Morez est à 27 km du Brassus , 35 Km de Nyon, 53 km de Genève et 158 km de Lyon.
[modifier] SNCF
La gare de Morez permet de rejoindre Paris Gare de Lyon en 4 heures.
[modifier] NStCM
Avec l’achèvement de la ligne métrique de Chemin de fer Nyon-Saint Cergue-Morez (NStCM) en 1921, Morez bénéficie d’une liaison avec Nyon en Suisse. La partie française de cette ligne a été fermée en 1958, la route reprenant son tracé et l'espace libéré à flanc de montagne.
[modifier] Lieux et monuments
- Musée de la lunette
- Morez est réputé pour être le plus extraordinaire site ferroviaire de France grâce à sa succession de viaducs audacieux (monuments historiques) et de tunnels.
- Hôtel de ville du XIXe siècle (monuments historiques, en partie)
- Immeubles et usines du XVIIIe siècle et du XIXe siècle[13]
- Orgue Daublaine & Callinet 1840 (classé Monument historique)[14]
- Maison de l'émail
- Coutelier « Les lames du solitaire »
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Léon Bérard (médecin) : né en 1870, chirurgien à Lyon. Pionnier de la chirurgie thoracique et anti-cancéreuse;
- Victor Bérard : né en 1864 à Morez. Helléniste et expert en politique étrangère;
- Pierre-Hyacinthe Caseaux, grâce à qui Morez devint la capitale de la lunetterie;
- Alphonse Jobez : né en 1813 à Morez, député;
- Alphonse de Lamartine : la grand-mère du poète était morézienne;
- Aimé Lamy : horloger et lunetier. Maire de Morez de 1852 à 1870[15];
- Henri Lissac : né en 1869 à Morez, homme politique;
- Jean-Baptiste Lemire : chef d'orchestre et compositeur de la valse La Morézienne;
- Alain Buffard : né en 1960 à Morez, danseur et chorégraphe.
[modifier] Notes et références
- ↑ Cf. Morez sur le site de l'Institut géographique national
- ↑ Vincent Albouy, Noël Barbe, Patrick Blandin et Alain Bradfer, Jura, coll. Encyclopédie du voyage, Gallimard, (ISBN 2742414738)
- ↑ Voir sa thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (ISBN 978-2735504800).
- ↑ Voir page 141 de la thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (ISBN 978-2735504800)
- ↑ Voir page 155 de la thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (ISBN 978-2735504800).
- ↑ Horlogerie d'édifice à Morez
- ↑ Genoudet, Maurice, Historique de Morez, 1983
- ↑ Voir le site officiel du Lycée polyvalent Victor Bérard
- ↑ Graphique de l'évolution de la population, extrait du site Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui
- ↑ Pour plus de détails sur la démographie de Morez, on se rapportera aux statistiques démographiques pour Morez sur le site de l'Insee
- ↑ Voir la présentation du film 'Morez, pays de lunettes' http://www.filmsdocumentaires.com/portail/Pays_de_lunettes.html.
- ↑ Voir pages 56 à 58 de la thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (ISBN 978-2735504800).
- ↑ Voir l'inventaire général du patrimoine culturel pour Morez
- ↑ Photos, caractéristiques et extrait musical sur l'orgue
- ↑ Page perso sur Aimé Lamy et ses activités
[modifier] Galerie photo
Départ du train vers Saint-Claude |
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Horloge comtoise du 19ème siècle |
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Office de tourisme de Morez
- Site non officiel de la ville de Morez et de sa région
- Morez, Étude de terrain réalisée par les étudiants de l'Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel, mai 2004