Međugorje

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Sanctuaire de Medjugorje

Église de Medjugorje

Međugorje ou Medjugorje ([ˈmɛdʑu.ɡɔːrjɛ], méh’-djou-gor-yéh) est une paroisse catholique de la municipalité de Čitluk en Bosnie-Herzégovine rassemblant cinq villages (Međugorje, Bijakovići, Vionica, Miletina and Šurmanci). C'est surtout un lieu de pèlerinage important mondialement connu avec actuellement 2 millions de pélerins par an (Lourdes 6 millions par an) ; la Sainte Vierge y apparaîtrait à six Croates d'Herzégovine depuis le 24 juin 1981^[1]. Ces apparitions ne peuvent pas encore être reconnues par l'Église catholique tant qu'elles ont encore lieu. Ces dernières ont toujours lieu quotidiennement selon trois des voyant(e)s.

[modifier] Géographie

La paroisse de Međugorje se trouve en Bosnie-Herzégovine, à 25 km au sud-ouest de Mostar. Međugorje (le nom est d'origine slave et signifie une région entre deux monts : le mont Krizevac et le mont Crnica appelé également colline de Podbrdo) regroupe les villages de Bijakovici, Vionica, Miletina et Šurmanci.

[modifier] Histoire religieuse

Formé de trois hameaux, Međugorje est un village entièrement catholique au sein de la Bosnie-Herzégovine. Depuis leur retour de Terre Sainte, après les croisades, les franciscains administrent l'endroit. En 1892 la paroisse est fondée et placée sous la protection de Saint Jacques, protecteur des pèlerins. Une première église paroissiale construite en 1897, bâtie sur un terrain instable, s'affaisse et se fissure.

En 1933, pour le 1 900ième anniversaire de la crucifixion de Jésus Christ, à Jérusalem, les villageois décidèrent d'élever au sommet du mont Križevac une croix en béton de 8,5 m de hauteur, au cœur de laquelle il placèrent un morceau de la Vraie Croix.

Après la Seconde Guerre mondiale, des villageois décident de mettre fin à leurs rivalités en construisant l'église actuelle, terminée et consacrée le 19 janvier 1969. A cette époque elle semble démesurée par rapport à la population du village (env. 500 habitants). Aujourd'hui elle ne peut contenir le flot grandissant et ininterrompu de pèlerins.

L'histoire des apparitions a commencé en 1981. A l'époque la Yougoslavie était encore sous régime communiste athée, et Međugorje n'était que la réunion de quelques hameaux qui vivaient essentiellement du tabac, de la vigne, et de l'élevage.

Quelque temps avant le début des événements, l'évêque de Mostar avait voulu reprendre cette paroisse aux franciscains pour en faire une paroisse diocésaine. Les franciscains refusèrent et entrèrent en conflit avec leur évêque.

Le mercredi 24 juin 1981, Ivanka Ivanković (née le 21 juin 1966), Mirjana Dragičević (née le 18 mars 1965), Vicka Ivanković (née le 3 septembre 1964), Marija Pavlović (née le 1^er avril 1965), Ivan Dragičević (né le 25 mai 1965) et Jakov Colo (né le 6 mars 1971), partis sur la route de Bijakovici à Cilici, aperçoivent sur la colline du Podbrdo une silhouette blanche et silencieuse.

D'abord suspicieux, le père Jozo Zovko, curé de la paroisse, croira relativement vite à l'authenticité de ces apparitions. Dans le contexte politique de l'époque, cette histoire n'est pas prise à la légère par le pouvoir communiste. Le Père Jozo passera deux ans dans les geôles communistes où il y est torturé (lui même aurait eu plusieurs apparitions). Mais très vite des pèlerins commencent à affluer du Monde entier. Des scientifiques (comme le cancérologue français Henri Joyeux) et des théologiens (comme le Père René Laurentin, spécialiste en Mariologie) s'intéressent au phénomène et finalement le pouvoir relâche la pression voyant sans doute d'un œil favorable l'arrivée de devises étrangères... Pendant la guerre de Bosnie seul ce petit village a été épargné par les bombes.

[modifier] Position de l'Eglise catholique

Église de Međugorje et les stations du Rosaire.

L'actuel évêque du lieu, Monseigneur Ratko Perić, à l'instar de son prédécesseur, est sceptique face aux phénomènes de Međugorje.

Par ailleurs le 10 avril 1991, la Conférence des évêques de l'ex-Yougoslavie a rendu un rapport qui oblige les Catholiques : elle a approuvé l’endroit comme lieu de prière et de culte, mais a conclu à un non constat de supernaturalite. C’est-à-dire que la commission d'enquête ne peut conclure pour l'instant sur le caractère surnaturel des apparitions. Elle n'a pas pour autant conclu à un constat de non-supernaturalite, ce qui signifierait selon le droit canon, qu'il n'y aurait pas d'apparitions.

A noter que selon la réponse donnée en 1998 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, présidée à l'époque par le cardinal Joseph Ratzinger, les pèlerinages officiels, notamment diocésains ne sont pas autorisés, mais les pèlerinages privés encadrés par des prêtres sont permis, à condition qu’ils ne soient pas considérés comme une authentification d’événements en cours qui demandent encore un examen par l’Église.

D'où on peut en conclure que de nouvelles commissions devraient se pencher sur la question. Une commission conjointe au Vatican et à la conférence épiscopale de Bosnie-Herzégovine devrait être constituée à la rentrée 2006 pour étudier à nouveau le dossier. Benoît XVI n'est pas réservé sur MeĐugorje, puisqu'il a autorisé le Père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale, à organiser en juillet 2007 un séminaire destiné aux prêtres du Monde entier. Au dernier moment, le père Cantalamessa, a préféré annuler sa participation à la retraite qu'il devait prêcher à Međugorje. Sa venue n'était pas souhaitée par l'evêque du lieu ^[2].

[modifier] Éléments du dossier

[modifier] Les messages de 1981 à 1983

La paroisse de Međugorje est administrée par les franciscains, historiquement influents dans cette région à majorité musulmane. Quelque temps avant les apparitions, l'évêque du lieu voulait reprendre cette paroisse aux franciscains pour en faire une paroisse diocésaine. Refus des franciscains qui sont alors entrés en conflit ouvert avec leur évêque. On raconte que dans les premiers temps l'apparition se serait prononcé sur cette affaire dite d'Herzégovine et qu'elle aurait donné raison aux franciscains, cautionnant leur désobéissance. Mais ce point reste difficile à déterminer car jusqu'en 1984 il n'existe pas de compilation exhaustive des messages de la Gospa. De même, c'est entre 1981 et 1983 que l'apparition aurait dit aux voyants que c'était la dernière fois qu'elle apparaissait sur la terre. À partir de 1984 les messages délivrés à Međugorje ont été compilés.

[modifier] Un grand signe attendu

Au début des apparitions on affirme que de nombreux signes sont vus par les habitants de Međugorje et les pèlerins. Quelques uns de ces signes: Le mot paix (mir en croate) se serait dessiné en lettres de feu dans le ciel. La grande Croix située au sommet du mont Križevac aurait disparu ou tourné sur elle-même. Elle aurait même disparu provisoirement et la Sainte Vierge serait apparue à sa place. Des boules lumineuses se seraient détachées du lieu de la première apparition (colline de Podbrdo). Le soleil aurait dansé. L'apparition précise alors que ces signes sont des petits signes avant-coureurs d'un grand signe qui doit venir. Les adversaires de Međugorje mettent en avant que l'apparition se serait plusieurs fois contredite sur la date du grand signe annoncé. Ces critiques sont toutefois difficiles à confirmer ou infirmer dans la mesure où il n'y a pas de compilation exhaustive des messages donnés de 1981 à 1983. Reste que d'après un message du 4 septembre 1981, le signe devrait être donné à la fin des Apparitions.

[modifier] Longévité du phénomène

Cela fait 26 ans que le phénomène perdure. Pour certains cette longévité est suspecte car elle serait exceptionnelle. Mais pourtant selon l'histoire des apparitions mariales une telle longévité s'est déjà produite ; Notamment au XVII^e siècle, Benoîte Rencurel verra Notre-Dame du Laus pendant plus de cinquante ans.

En revanche une chose surprenante et manifestement unique, c'est que les apparitions ne sont pas attachées au lieu, mais à la personne des voyants. Ils la voient où qu'ils se trouvent sur la planète.

[modifier] Contenu des messages

Les messages tels qu'il sont connu et compilé depuis 1984 insistent essentiellement sur les recommandations spirituelles suivantes :

la prière du chapelet avec le cœur
la lecture de la Bible
le jeûne hebdomadaire le mercredi et le vendredi
la confession mensuelle
la communion

[modifier] Les fruits de Međugorje

Malgré la défiance des autorités diocésaines, Međugorje semble produire de nombreux fruits spirituels parmi les pèlerins, comme des conversions radicales ou encore de nombreuses vocations religieuses ; ce qui, dans le contexte épineux des phénomènes complique encore plus le dossier. Il faut observer toutefois que ces "bons fruits" ne sont pas éloignés de ceux qui se produisent par la grace normale dans un environnement particulièrement pieux.

[modifier] Exemple

Pour donner un exemple de ce qu'on entend par message public, voici celui reçu lors de l'apparition 2 décembre 2007. Lorsque Mirjana Soldo reçut son apparition mensuelle au Cénacle, elle était sérieuse et elle avait les larmes aux yeux. A l'issue de l'apparition, elle a pleuré un bon moment avant de dire ceci : "La Gospa était très triste. Durant toute l'apparition il y avait des larmes dans ses yeux". Puis Mirjana nous a livré le message de Marie :

« "Chers enfants, aujourd'hui, lorsque je regarde dans vos cœurs, mon Cœur se remplit de douleur et d'appréhension. Mes enfants, arrêtez-vous un moment et regardez dans vos cœurs. Est-ce que mon Fils - votre Dieu - est vraiment à la première place ? Ses Commandements sont-ils vraiment la mesure de votre vie ? Je vous avertis à nouveau : sans la Foi, il n'y a pas de proximité de Dieu. Il n'y a pas la Parole de Dieu qui est la lumière du salut et la lumière d'une raison saine." »

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

Les voyants de Medjugorje : au banc d'essai de la science, film de Michael Mayr réalisé par Martin Auer, 2005
Paroles du Ciel par Cyrille Auboyneau, aux Editions des Béatitudes, 2000.
Je vois la Vierge, Vicka interviewée par le Père Janko Bubalo, chez Editions L'Œil F-X de Guibert, 1999.
Enquête sur les Apparitions de la Vierge, Yves Chiron, J'ai lu, 1998.
Medjugorje, le triomphe du cœur, les années 90, par Sœur Emmanuel aux Editions des Béatitudes, 1996.
Medjugorje: que dit l'Eglise ?, par Sœur Emmanuel et Denis Nolan, chez Ephèse diffusion, 1995.
Medjugorje, récit et message des apparitions par le Père René Laurentin, Editions ŒIL, Paris, 1986.
Les guerres de la vierge : une anthropologie des apparitions, Elisabeth Claverie, Gallimard, 2003.
Medjugorje: è tutto falso, par Marco Corvaglia, Anteprima, 2007 (en italien)