Maurice Sarraut

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Maurice Sarraut (22 septembre 1869 - 2 décembre 1943) est un journaliste et homme politique français.

Frère aîné d'Albert Sarraut, il perd en 1887 son père Omer Sarraut, franc-maçon et anticlérical, alors qu'il a dix-huit ans. Il est alors engagé au journal La Dépêche de Toulouse, tout en suivant une formation d'avocat. En 1892, il organise l'agence parisienne du journal et tisse de nombreux liens avec des députés et ministres. Il devient directeur administratif du journal en 1909.

Membre du Parti radical-socialiste dont il est président en 1926-1927, il est sénateur de l'Aude de 1913 à 1932, date à laquelle il démissionne pour devenir propriétaire de La Dépêche. Il soutient son frère dans sa carrière politique et exerce une grande influence dans le Sud-ouest.

À la suite de l'armistice de juin 1940, Maurice Sarraut approuve le nouveau régime de Vichy qui se met en place, et son journal soutient le maréchal Pétain. Ancienne figure de la IIIe République et soupçonné d'être franc-maçon, Maurice Sarraut est cependant détesté des ultras de la collaboration. Brièvement arrêté par la Gestapo début janvier 1943, Maurice Sarraut est libéré peu après à la suite de l'intervention de René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, dont il est l'ami personnel. À partir de 1943, Maurice Sarraut prend ses distances avec Pierre Laval, en particulier sur la question de la création de la Milice.

Il est assassiné le 2 décembre 1943 devant sa résidence de la banlieue de Toulouse. Les journaux collaborationnistes accusent aussitôt la Résistance, mais très rapidement, la police de René Bousquet arrête les meurtriers. Il s'agit de miliciens qui seront libérés peu après à la suite d'interventions de Joseph Darnand et des autorités allemandes.

À la fin de la guerre, le chef régional de la Milice, Henry Frossard sera accusé d'avoir fourni armes et véhicule aux tueurs. Condamné à mort, il sera exécuté le 14 mai 1945.